Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

En général, les albums de doom metal, j’ai plutôt tendance à les offrir généreusement à mon Viking Montilien de Grenoble Quantum tant le barbu est devenu un spécialiste du genre malgré sa propension à chanter en crypté dans un groupe de death metal mélodique.
Si j’ai le défaut d’être aussi curieux qu’une belette en matière musicale, ce qui me pousse à poser une oreille parfois attentive sur les quasiment 100% des albums qui dégueulent de la boite mail de Soil Chronicles, c’est bien pour trouver quelques pépites qui me font sortir de ma zone de confort et de mon style de prédilection qui reste indécrottablement le thrash metal !

Mais ici, point de riffs saccadés et rapides, point de chant extrême ou agressif, point de basse qui claque ou qui slappe, pas plus qu’il n’y de batterie en mode tachycardique.
Non !
Ici, on parle de doom metal, dans sa forme la plus pure, presque la plus classique, dans une veine oscillant entre le grunge, le psychédélique et le stoner, mais avec une rythmique des plus pachydermique.
En clair, on est principalement dans le low tempo !

Et pourtant, quand on voit le line up…
Le guitariste Ben Nechanicky et le batteur Keith Hastreiter viennent sont deux anciens du groupe de thrash metal Rawhead et le batteur Charles Wilson III provient du groupe de death metal mélodique / metalcore Jean Grey !
Autant dire qu’eux aussi, ils sortent de leur zone de confort.
Et la bio ne dit pas grand chose sur le groupe : on sait qu’il s’agit d’un quatuor, Américain (Seattle) et que ce “Quest for oblivion” est son premier album, une première fois sorti le 11 novembre 2020 en digital et autoproduit, avant de se voir signer chez Ripple Music qui a la bonne idée de le ressortir en CD et en double vinyle.

Mais ce qui attire d’entrée l’attention, dès les premières secondes, c’est le son !
Massif, brut… Sun Crow joue sur les lancinances : des rythmiques qui jouent sur les répétitions au point d’en devenir hypnotiques.
Ici, on joue clairement sur les traces tant de Black Sabbath que de Monstermagnet, avec un côté psychédélique qui nous fait aisément imaginer que le groupe joue principalement sur des scènes à hautes teneur de fumigènes. Le chant est en retrait, aigu avec une légère réverb’ et les murs de guitares aux riffs puissants sont légion.
Mais le quatuor ne se limite pas à nous revisiter le petit doomster illustré dans tout ce qu’il y a de basique. Non, ce serait trop facile.
Plus haut, je mentionnais que le groupe vient de Seattle, et, comme une relation de cause à effet, on ressent des influences de la scène grunge qui avait tout explosé là bas il y a 25 ans en arrière : aussi ne sommes-nous pas surpris d’y retrouver quelques réminiscences par-ci par-là de Soundgarden ou Alice In Chains de leurs premiers albums.

En huit titres pour plus de 70 minutes de musique, Sun Crow nous balance un pavé monstrueux en guise de premier album d’une richesse exponentielle : on se prend des soli de guitares furieux, des passages de bravoure majestueux, des passages nerveux qui montrent que le groupe est aussi capable d’envoyer méchamment du bois en nous collant coup sur coup trois titres plus furieux aux rythmiques plus enlevées (“Fear”, “Nothing behind” et “Hypersonic”) rappelant tant le Monstermagnet des premiers albums que les Italiens de Black Rainbows.

Oui, clairement, Sun Crow nous envoie un album monstrueux, ambitieux, d’une puissance hors norme qui nous prouve qu’on n’a pas besoin de multiplier les blasts les plus violents pour se montrer extrême à sa façon.
“Quest for oblivion” se veut un album addictif, hypnotique, proposant une majorité de titres proches des ou dépassant les dix minutes, titres qui passent à une vitesse folle tant on arrive à rentrer facilement dans l’univers du groupe… pour ne pas avoir envie d’en ressortir !

Un must !

Tracklist :

1. Collapse (7:02)
2. Black It Out (10:44)
3. End Over End (10:31)
4. Fell Across the Sky (11:10)
5. Fear (5:57)
6. Nothing Behind (4:57)
7. Hypersonic (9:05)
8. Titans (11:00)

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