Line-up sur cet Album
- Juha Raivio : guitare
- Matti Honkonen : basse
- Mikko Kotamäki : chant
- Juuso Raatikainen : batterie
- Juho Räihä : guitare
- Jaani Peuhu : claviers, choeurs
Style:
Doom Death Metal MélodiqueDate de sortie:
19 novembre 2021Label:
Century Media RecordsNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 9/10
“Le Soleil extérieur a soif du soleil intérieur.” Jakob Böhme
« N’empêchez pas le soleil de se mêler à vous Ne laissez pas le soleil dehors Car le soleil pourrait s’en attrister Et réellement éteindre sa lumière Laissez entrer l’air frais, Laissez entrer le soleil. » Sivi Le Poète
« Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. le chat ferma les yeux le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j’aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. » Maurice Carême
De toutes les preuves d’apocalypse qui pourraient se produire, celle de l’extinction du Soleil apparaît comme la plus inévitable. On compte cela en milliard d’années, donc on a le temps de voir venir (quoique). Mais à n’en pas douter, notre système solaire disparaitra un jour, c’est un fait scientifique. Et je suis assez étonné que dans le milieu extrême et tout ce qu’inspire l’apocalypse dans sa dimension philosophique, on n’en parle pas des masses comme cela. Encore une fois mon introduction se base sur le nom d’un groupe mais c’est parfois LE truc le plus parlant d’un album. Sans rire, quand vous découvrez un groupe, son identité vous frappe littéralement un uppercut en pleine tronche tellement il claque. Je suis un peu trop fatigué ce soir pour vous citer des noms comme cela qui me viendraient à l’esprit, mais je suis plutôt content de faire une chronique du groupe Swallow the Sun. Alors, je vais dissiper un malentendu : je n’ai jamais écouté le groupe. Pourtant je le connais largement de nom puisqu’on ne contesterait pas sa notoriété qui est plus que grande désormais. Et c’est ainsi que mes torts seront officiellement réparés ce soir (du moins je l’espère) avec la chronique de cette sortie plus qu’attendue : « Moonflowers« !
Qui est donc Swallow the Sun? Un quintet de musiciens qui existe depuis l’an 2000, avec évidemment quelques changements de line up depuis mais dont figurent depuis le début un des guitaristes, le chanteur et le bassiste. Autrement, le groupe vient de la ville de Jyväskylä en Finlande. Naïvement je pensais que le groupe viendrait d’un coin beaucoup plus au Nord, là où le Soleil ne pointe le bout de son nez qu’en de rares heures selon les saisons, inspirant probablement le nom du groupe si significatif et fort à la fois. Mais non! On y aurait cru. En tout cas, il est important de préciser que depuis 2000, Swallow the Sun a sorti la bagatelle de huit albums avec ce dernier « Moonflowers« , une démo en 2009 (on commence tous comme cela en principe), sept singles de promotion, un live album cette année et un EP, anecdotique dirons-nous, en 2008. Du reste, le groupe est signé chez un très gros label, Century Media Records, depuis « Songs from the North I, II & III » en 2015. Un parcours qui ne cesse donc de voir fleurir Swallow the Sun toujours plus haut, et qui ne peut plus démontrer ce à quoi nous devons nous attendre en matière de sortie. Ce « Moonflowers » promet de belles choses pour la chronique!
Commençons comme toujours par l’artwork qui est vraiment sublime. Là, clairement on a une pochette totalement raccord avec le nom de l’album! On a la Lune, et on a les fleurs, que demande le peuple chef? J’aurais été un peu plus en forme j’aurais cherché outrageusement à savoir quelles sont ces belles fleurs blanches, mais je n’ai pas eu la persévérance de le faire ce soir. Mais le style en peinture est superbe, cette grande Lune rouge donne un côté à la fois céleste mais aussi un peu enflammé. Connaissant le nom du groupe, c’est à se demander s’il n’y a pas un clin d’œil derrière, et si cette Lune ne serait finalement pas un Soleil déguisé. Mais en tout cas, je n’ai rien de spécial à redire sur l’artwork, le choix est totalement logique et tout fonctionne visuellement parlant. Il y a cette touche très attirante avec ce rouge au milieu d’un noir genre brun très foncé, qui ne peut pas laisser indifférent. Après, sur le fond, on peut se demander à quoi la musique va ressembler parce qu’il y a presque une référence à un genre un peu baroque, sinon poétique. Et comme je n’ai jamais écouté Swallow the Sun, je ne sais absolument pas à quoi m’attendre! Une pochette belle et énigmatique, qui fait le job! C’est du très bon pour moi, je valide.
Moi qui me vante de bien connaître le monde du doom metal, je reconnais bien là mon erreur d’appréciation. « Moonflowers » présente les attraits parfaits d’un mélange de doom metal et de death metal mélodique. Vous prenez les ambiances générales avec des claviers extrêmement bien ficelés et donnant une impression atmosphérique de grandiloquence, et la lourdeur incroyable des guitares et de la basse, avec une lenteur insurmontable en l’espèce, et vous avez le Swallow the Sun. Concrètement, cela donne des morceaux longs mais qui ont la vénérable intelligence de bien varier entre des passages lourds, quelques moments de plus nette accélération, et des passages en clean ou claviers seuls pour poser les évènements. La batterie n’est pas franchement bourrine hormis dans l’ajustement sonore de son attirail, mais il n’y a que très très peu d’accélération en mid tempo. Je suis surtout très impressionné par ce doom metal très bien sonorisé, j’y reviendrai après. J’étais loin de me douter, et pourtant j’avais les pièces en main, que Swallow the Sun pesait à ce point dans le game du doom metal. Si en plus de cela vous ajoutez ces mélodies envoutantes et sans tomber dans l’abondance de soli, juste des passages mélodiques calqués sur le balancement d’accords inhérent au doom metal, vous avez un panel d’excellentes compositions en un album. La première écoute est largement validée d’autant que « Moonflowers » collectionne les attraits principaux que j’ai désormais pour le webzine. Une sorte de doom death metal mélodique extrêmement professionnel et j’allais dire, poétique. Un superbe album!
Je ne vous apprends évidemment rien sur la qualité énorme de la production, typiquement dans un genre que l’on pourrait qualifier de commercial dans le sens où le son est préparé avec un soin très particulier. Cela donne une musique très épaisse mais pas uniquement, avec une mise en avant des guitares qui ne peut que nous conforter dans ce souhait de faire dans le commercial, avec une basse plus en retrait, une batterie qui sert de marqueur rythmique plus que d’un réel apport technique. Mais les claviers sont abondants, changeant selon les besoin dans chaque piste et je pense qu’il y a eu un très gros travail de fait pour adapter la production basique à ces claviers qui ne cessent de changer de tonalité, de banque son, ou même de s’incorporer volontairement dans les mélodies guitare. Cela permet d’avoir un album très varié et d’avoir une même suite logique. « Moonflowers » tient décidément toutes les promesses.
Honnêtement je ne suis pas allé plus loin que cela par fatigue, donc je me suis contenté d’une seule écoute, suffisamment approfondie pour passer directement au chant. Et je ne m’attendais pas à autant de variabilité technique. Je pensais que la vague allait suivre le mouvement doom death metal, mais finalement le chanteur parvient à poser un chant clair plus qu’intéressant. Après, la voix en elle-même n’est pas celle que j’apprécie le plus dans le sens où elle est trop calme, pas assez puissante pour la lourdeur de « Moonflowers« . Je suis un peu sceptique quant à ce chant presque posé, qui mériterait un peu plus d’énergie! Mais les parties en chant saturé sont folles, avec une grosse puissance et une épaisseur dans la tessiture qui m’a laissé pantois d’admiration. Peut-être aurait-il fallu rester sur un ou des chants saturés pour que l’ensemble soit homogène et moins choquant. Mais franchement, quand on passe outre, on adore le chant saturé de Swallow the Sun.
Aussi vais-je mettre le point définitif à cette chronique. Groupe connu, pour ne pas dire ultra connu, Swallow The Sun a parfaitement bien tenu son rang et tient encore une fois les promesses que les fanatiques du groupe finlandais étaient en droit d’attendre. Doté d’une grosse production typique, « Moonflowers » surfe en tout cas sur un doom death metal mélodique enrichissant et captivant à bien des égards. Je ne sais pas si je reviendrai dessus pour être franc, ayant tendance à fuir les groupes très connus, mais je suis en capacité de dire que cet album sera apprécié à son juste rang. Rarement la Lune n’aura été aussi bien racontée par le Soleil, même s’il existe un groupe qui ambitionne par son plastron de l’avaler un jour pour que l’on crève tous. Mais au moins, cela sera fait en musique, et avec une excellente musique!
Tracklist :
1. Moonflowers Bloom in Misery 06:19
2. Enemy 05:39
3. Woven into Sorrow 07:46
4. Keep Your Heart Safe from Me 07:47
5. All Hallow’s Grieve 05:37
6. The Void 05:39
7. The Fight of Your Life 07:13
8. This House Has No Home 06:40
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