Line-up sur cet Album
Timo Tolkki - Guitare André Matos - Chant Jari Kainulainen - Basse Mikko Härkin - Claviers Uli Kusch - Batterie
Style:
Power MetalDate de sortie:
23 Mars 2011Label:
Edel Germany / IAMNote du Soilchroniqueur (Fredo) : 05/10
Le voilà enfin. Ce fameux disque dont on nous parle depuis maintenant quelques mois dans toutes les news et qu’on nous annonce comme LA révélation power-metal de 2011 résulte d’un « all stars band » monté par un Timo Tolkki que l’on ne présente plus et qui s’octroie une parenthèse dans la carrière de son projet Revolution Renaissance. Et comme tout le monde le sait, on a mis les petits plats dans les grands, car ce n’est ni plus ni moins qu’un casting digne d’un block buster hollywoodien qu’on nous sert ici. Excusez du peu, et voyez cette guirlande d’ « ex » composant le groupe : avec des anciens de Stratovarius, de Sonata Arctica, ou de Masterplan, on a ici la crème du power européen de ces 15 dernières années. Ajoutez à cela un André Matos venu ici digérer le faible écho donné à son « Mentalize » un peu palot … Que nous réserve donc ce « In Paradisium » orchestré par celui qui fut l’artisan du succès du Stratovarius que nous aimions tous tant ?
Et bien, elle plane sur tout le disque, l’ombre de Strato. Notre bon Timo ne s’en cache pas, et revendique haut et fort l’héritage laissé par son ancien groupe. Il n’y a qu’à voir le symbole surmontant le logo sur la pochette, et vous commencerez à comprendre. Comme l’écoute des premières notes durant laquelle on reconnaît très rapidement la patte du Timo, le producteur émérite. Rappelons que l’homme est responsable du son de la plupart des albums de Strato, et qu’il nous avait habitué à une production à la fois puissante et subtile, laissant la voie ouverte à toutes les nuances instrumentales des titres.
Mais c’est surtout dans les compositions elles même que l’empreinte du guitariste se fait ressentir. On ne va pas y aller par quatre chemins : nous avons l’impression d’écouter un autre Stratovarius. Oubliés, les errements et évidentes fautes de goût à la « Maniac Dance » et autres compos hasardeuses de la calamiteuse tentative de 2005 pour sauver le navire en perdition ; oubliée, la (timide) touche d’évolution dans sa façon d’écrire la musique du projet Revolution Renaissance … Ici, on tape dans le gras direct. « In Paradisum » est bâti comme un album qui aurait pu avoir sa place entre « Episode » et « Infinite », en fait. A un tel point que des tonnes de similitudes en deviennent gênantes, et malgré une efficacité indéniable, le super projet qu’on espérait être un mets délicieux se transforme au fur et à mesure des écoutes en un plat cuisiné réchauffé à la va-vite. Mis à part la seule petite fantaisie, le très court « Don’t Let me Go », la deuxième ballade de l’album (l’autre étant le dispensable « Alayna »), entièrement acoustique et relevé par les plaintes graves d’un violoncelle qui titille enfin notre soif de nouveauté, on est quand même beaucoup dans le conventionnel. On retrouve les morceaux rapides qui ont fait les heures de gloire de Strato. Ainsi, le titre d’ouverture « Fields Of Avalon » est un brûlot du même acabit qu’un « Father Time » ou qu’un « Speed Of Light ». Même si les autres chansons au tempo relevé (« Santiago », « Forevermore ») sont un tantinet moins incisives, l’esprit « Speed Mélodique » qui a fait découvrir le groupe est bien présent. Le morceau titre de l’album « In Paradisum » rappelle quant à lui les tentatives sympho de la période « Elements ». C’est très bien fichu, les chœurs sont superbes, le refrain (comme tous les autres d’ailleurs) accrocheur en diable, mais malgré quelques changements de tempo et un passage avec des voix qui tentent de nous la jouer « atmosphérique », tout cela manque un peu d’audace. Quand le bateleur en chef Maître Kusch lève un peu le pied, les titres se rapprochent des grands tubes du passé. « I Walk in Neon » est la sœur quasi jumelle du célèbre « Eagleheart », et « Rhapsody In Black » n’étonnera pas grand monde avec sa section basse-batterie déjà entendue des dizaines de fois sur laquelle flotte une ligne de chant très linéaire. Tellement linéaire qu’on peut dire que le talent d’André Matos sur cet opus est sous utilisé. Depuis le début de sa carrière, le brésilien nous avait habitué à intégrer dans ses chansons un melting-pot de ses influences extra métalliques qui vont de la musique ethnique au classique baroque, mais on sent clairement que dans ce disque, le chanteur se cantonne au rang de simple exécutant. C’est très dommage, car le chant du Dédé se bonifie grandement avec l’âge et qu’ici il retrouve un timbre de voix assez haut perché, rappelant un peu par moment les intonations de Tobbias Sammet.
Malgré les quelques déceptions engendrées par le manque criant d’originalité, « In Paradisum » reste un disque plaisant à écouter quand on est dans un certain état d’esprit. En clair, les nostalgiques du grand Strato seront comblés, mais pour ceux qui sont avides de nouvelles sensations, faudra repasser. Ceci dit, on ne peut décemment pas « saquer » un tel disque. Par contre, il se peut qu’on n’arrive pas à se pâmer devant. Reste à savoir maintenant si ce groupe n’est qu’un coup marketing … et pour ça, il va falloir attendre les futures prestations scéniques, et surtout le prochain album.
Site officiel :
Myspace : http://www.myspace.com/symfoniamusic
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