Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

On y retourne ?
Comme on dit chez les forgerons, il faut battre le fer quand il est chaud, et comme on parle ici de heavy metal, on ne va pas se priver.
Six mois après la sortie de l’EP Don’t Walk Away, le trio composé d’Algy Ward et des frères Brabbs enchaînent avec ce premier full length et nous collent carrément dix titres au fin fond de nos esgourdes.
Et là, ceux qui disaient que Motörhead était le groupe le plus bruyant du monde ont sûrement révisé leur position.
Bien sûr, toujours produit par Eddie Clarke trop tôt disparu en 2018, cet album ne peut empêcher les comparaisons avec la bande à Lemmy tant les deux formations ont des accointances particulièrement évidentes (et assumées).
En 1982, la NWOBHM était en plein essor et cet album était devenu l’un des fers de lance du genre.
Là où Iron Maiden (avec “The Number of the Beast”), Saxon ou Judas Priest (avec “Screaming for Vengeance”) se lancent vers un heavy metal plus fouillé, Tank reste dans son compromis NWOBHM / rock ‘n’ roll et cet album n’est ni plus ni moins que la suite logique de l’EP.
D’ailleurs, d’entrée, on se prend une nouvelle version de “Shellshock” déjà présente sur l’EP, et l’enchaînement avec le tout aussi nerveux “Struck by Lightning” est juste sublime, une belle leçon de speed metal, genre encore balbutiant en 1982.

Et le trio nous enchaînera les pépites entre les titres bien rapides et implacables (“Shellshock”, “Struck by Lightning”, “Run Like Hell”, “Blood, Guts and Beer”, “Turn Your Head Around”, “Filth Hounds of Hades”, “) et d’autres mid tempo qui montrent Tank sous une facette plus rock ‘n’ roll (“That’s What Dreams are Made of”, “Who Needs Love Song”) ou purement heavy (“Heavy Artillery”, “(He Fell in Love With a) Stormtrooper”).

Mais la dominante chez Tank restera encore cette capacité à combiner l’attitude punk – après tout, Algy Ward a fait partie de The Damned de 1978 à 1980, ça laisse des traces – avec la New Wave Of British Heavy Metal mais confirme ce talent de composition qui nous abreuve de titres efficaces qui donnent à tout auditeur l’envie de sortir les bracelets cloutés et la panoplie jean / t-shirt / baskets pour aller se secouer les cervicales tant à l’écoute des disques que pendant les concerts.

Bien sûr, le label n’a pas oublié de nous gratifier de quelques bonus, notamment un “Steppin’ on a Landmine” qui était en face B du single “Turn Your Head Around” sorti peu de temps avant l’album.
Egalement présent, la reprise de Pink Fairies, “The Snake”, lui aussi face B d’un single, celui de “Don’t Walk Away”.
Et en guise de dessert, une version 7” de “(He Fell in Love With a) Stormtrooper” et une version live de “Blood, Guts and Beer”, mais ça, c’est histoire d’être complet.

Bref, la séance de rattrapage est sympathique, le label semblant avoir décidé de nous faire la totale de Tank, la chronique suivante sera celle de “Power of the Hunter”.
Ne quittez pas !

Tracklist :

Disque 1 :
Face A :
1. Shellshock (3:11)
2. Struck by Lightning (3:10)
3. Run like Hell (3:40)
4. Blood, Guts and Beer (3:43)
5. That’s What Dreams Are Made Of (5:26)
Face B :
6. Turn Your Head Around (3:22)
7. Heavy Artillery (3:25)
8. Who Needs Love Songs ? (3:06)
9. Filth Hounds of Hades (3:56)
10. (He Fell in Love with a) Stormtrooper (5:20)

Disque 2 :
Face A :
1. The Snake (reprise Pink Fairies) (3:34)
2. Steppin’ on a Landmine (4:14)
Face B :
3. (He Fell in Love with a) Stormtrooper (7″ version) (3:41)
4. Blood, Guts And Beer (Live version) (4:03)

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