Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5 /10

S’il y a un cousin germain dans le black metal qui continue de me fasciner album après album, c’est bien l’atmosphérique.
Combien d’albums énormes peut-on écouter à longueur d’années et qui sont autant de voyages méditatifs de par leurs ambiances particulières, contrastant entre violence musicale et atmosphères planantes ?
Que ce soit avec Darkspace, Battle Dagorath, Fluisteraars, Fuath, Mare Cognitum, Whoredom Rife ou Midnight Odyssey, on se retrouve souvent avec de longs titres qui se mettent doucement en place, avec intros et outros d’ambiances, agrémentés de passages d’une douceur aussi extrême que sont les passages brutaux qui les magnifie.

Avec Tardigrada, on est dans ce schéma : “Vom Bruch bis zur Freiheit” (“de la rupture à la liberté”), deuxième album de ce trio Zurichois après “Emotionale Ödnis” (2016), propose quatre longs titres (“Verrat”,”Zwang”, “Trugschluss Vertraue” et “Vom Bruch bis zur Freiheit” oscillant entre 10 et 16 minutes, tous précédés d’une courte intro ambiante (“VI”, “VII”, “VIII” et “IX”, pour reprendre les choses là où le groupe les a laissées à la fin de l’album précédent) faisant office d’interlude.

Tardigrada nous offre une œuvre passionnante, chaotique, d’un black metal torturé avec un mur de guitares profondes, rapides, au tempo souvent enlevé sur lequel le chant, haineux à souhait, déclame ses lyrics comme autant de complaintes désespérées, parfois couplées avec des hurlements déchirant en second plan.
Le trio se fend aussi régulièrement de passage plus mid tempo qui laisse mieux discerner une basse claquante au milieu de ce brouhaha lancinant et addictif.
Et, comme pour ne pas sombrer dans des répétitions rébarbatives, Tardigrada se permet le luxe de casser la dynamique par des plages acoustique avant de remettre les tempo en full speed.

Dit comme ça, on peut penser qu’on a affaire à un album de black metal atmosphérique à classer entre le précédent et le suivant…
Loin s’en faut, “Vom Bruch bis zur Freiheit” se veut être un album ambitieux, sans concession, emmenant directement l’auditeur dans son univers duquel il est difficile de décrocher pendant une heure.

Du grand art !

Tracklist :

1. VI (2:17)
2. Verrat (13:16)
3. VII (1:45)
4. Zwang (10:42)
5. VIII (1:27)
6. Trugschluss Vertraue (12:01)
7. IX (0:41)
8. Vom Bruch bis zur Freiheit (16:39)

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