Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

On a souvent prôné la qualité des groupes de black ou de death metal chez les polonais, mais à l’écoute de ce nouvel album de Terrordome, il est de reconnaitre qu’en matière de crossover / thrash metal, ils n’ont rien à envier aux groupes de metal extrême.

Depuis que le genre existe – bientôt quarante ans –, j’en ai entendu, des groupes de furieux, mais alors celui-là est d’une intensité hors norme !
Terrordome fête ses quinze ans de carrière et en quinze ans, le groupe en a vu défiler des musiciens : le line up a changé des dizaines de fois mais le groupe, toujours emmené par l’indéboulonnable Mateusz ‘Uappa Terror’ Łapczyński (également hurleur / guitariste dans le trio de thrashers Extinkt avec deux anciens de Terrordome), désormais dernier membre originel, n’a rien perdu dans la qualité et surtout la brutalité de sa musique !
Troisième full length après les explosifs emplis d’une poésie sous-jascente pour le moins personnelle We’ll Show you Mosh, Bitch ! (2011, avec sa reprise « Hang the Pope de Nuclear Assault rebaptisée « Hang the Cop ») et Machete Justice (2015), au milieu desquels on retrouve un EP ( Shit Fuck Kill en 2007), trois splits respectivement avec Lostbone ( Split it Out , 2008), Dekapited (Bestial Castigation , 2012) et Chaos Synopsis (Intoxicunts , 2016, sur lequel ils se fendent encore d’une reprise d’ Evildead avec « The ‘hood »), et une compilation contrepétante We’ll Show you Bosch, Mitch ! (2014) regroupant 28 titres issus des EP, splits et singles sortis jusqu’alors avec un titre et un artwork faisant référence à Mitch Buchannon dans la série « Alerte à Malibu », jeu de mots avec celui du premier album.

Et musicalement, on se prend un putain de tabassage en règle pendant quatorze titres relativement courts pour une quarantaine de trop courtes minutes.
Parce que les thrashers, même les plus difficiles, vont adhérer direct à cette violence musicale à la brutalité incroyable et aux rythmiques complètement déjantées.
C’est bien simple, ça part de partout : chaque titre est une invitation à se prendre un maximum de décibels sur des rythmiques totalement épileptiques, aux riffs on ne peut plus assassins, sur lesquels un chant éraillé d’écorché déclame sa colère sans la moindre retenue.
On ne va pas se mentir, ça déboite en non-stop de la première à la dernière seconde sans laisser la moindre possibilité à l’auditeur de reprendre son souffle, même entre les titres. Le tout s’enchaîne sans discontinuer.
Les influences de S.O.D., D.R.I., Suicidal Tendencies des débuts, Ramming Speed, Hirax, Cryptic Slaughter ou des plus récents Dr. Living Dead !, Municipal Waste et autres Gama Bomb sont plus que palpables et l’ensemble donne cette explosion de crossover / thrash metal sans la moindre concession et d’une précision remarquable !

Et preuve que le quatuor s’est donné les moyens de satisfaire le plus grincheux des thrashers, ils ont invité toute une chiée d’artistes : Jan « Słoma » Słomski (Inverted Mind), Jacek Kosa (Deathreat) et Sebastian « Syru » Syroczyński (Gnida, ex-Thy Disease, ex-Shartten…) poussent quelques choeurs sur « Worried Again », les brésiliens Manoel « Manu Joker » Henriques (Angel Butcher, Uganga, ex-Sarcófago) et Jairo Vaz Neto (Chaos Synopsis) font de même sur « Desordem e Regresso ». Et fin du fin, un solo de rien de moins que le maître es-riff Frank « Blackfire » Gosdzik (Assassin, Sodom, ex-Kreator) sur l’implacable et très punk / hardcore « Demolition ».
Une telle débauche de furie ne peut décemment laisser indifférent tant les quatre frappadingues y mettent une conviction de tous les intants.

Bref, pour la leçon de thrash metal de ce début d’année, il va falloir passer par ce Straight Outta Smogtown de Terrordome : on vous aura prévenus !

Tracklist :

1. Terrorizing the Nation as the Best Way to Thwart Shameful Schemes (0:48)
2. Possessed by Blyat (2:50)
3. Worried Again (3:29)
4. Steel on the Road (2:39)
5. Plastic Death (3:33)
6. Your Personal Comfort Versus the Global Disaster (2:51)
7. Desordem e Regresso (2:45)
8. Into the Void (2:25)
9. Ego-Boost Downfall (2:57)
10. Money Kills (3:49)
11. Demolition (2:44)
12. I Don’t Care (2:50)
13. Conspiracy (3:42)
14. The Day They Left Their Graves (3:09)

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