Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 6,5/10

« Simplicity ».
Pour le coup, il n’y a pas mensonge sur la marchandise : Tesla nous revient avec un septième album de titres originaux en trente ans de carrière.
Une telle disette quantitative ne remettra en aucun cas la qualité du groupe et Tesla peut se targuer de réussir à composer des albums intemporels : avec ces sept albums, il faut reconnaître qu’aucun n’est mauvais et sont suffisamment qualitativement riche pour frôler l’exploit d’être tous un classique du genre.
Se réécouter aujourd’hui « Mechanical Resonance » n’a rien d’anachronique : il suffit juste de se rendre compte que des morceaux comme « Modern Day Cowboy », « Little Suzi » ou « Rock me to the Top » pourraient très bien être écrits en 2014.
Tesla a ce côté agréable de certains groupes de composer des titres qui traversent les décennies sans perdre une ride.
Est-ce la raison pour laquelle ils aiment prendre leur temps ?
Formé en 1984, le groupe sortira ses quatre premiers albums entre 1986 et 1994 avant de ressortir un « Into the now » en 2004. S’ensuivront deux albums de reprises (« Real to reel » 1 et 2) en 2007, avant « Forever more » en 2008.
Mais les gars de Sacramento ont la bonne idée de ne pas se faire oublier en nous gratifiant de compilations par-ci, d’albums acoustiques par-là, entre quelques lives.

Donc oui, Tesla ne se prend pas la tête, mais son temps pour nous proposer un nouvel album rempli ras la gueule (67 minutes pour 15 titres) de morceaux qui, s’ils ne brillent pas par une technique extravagante, a le mérite de faire le métier.
Malgré tout, après réécoutes successives, il faut avoir l’honnêteté de reconnaître, même pour un fan absolu dont je fais partie, qu’on est loin de la qualité des deux premiers albums.
Si l’album n’est pas intrinsèquement « mou » dans le sens péjoratif du terme, il n’y a pas vraiment de morceau qui pourraient devenir des classiques du groupe comme ont pu l’être « Hang tough », « Heaven’s trail », « Ez come ez go », « Changes » ou les titres cités plus haut.

Malgré tout, on reste dans un Hard Rock de facture classique pour les trois premiers morceaux : « MP3 », « Ricochet » et « Rise and Fall » marchent en terrain connu et laissent augurer un vrai bel album.
Si le plus Bluesy « So divine… » se veut plus low tempo, à la limite de la ballade et d’une construction qui pourrait rappeler un « Modern Day Cowboy » plus calme. Et si « Simplicity » offre également des titres plus Rock ‘n’ Roll / Bluesy (« Flip Side » ou « Cross my Heart » proches d’un croisement entre Aerosmith et The Black Crowes), l’album souffre quelque peu d’un manque de pèche avec un rien trop de ballades, parfois l’une derrière l’autre (« Honestly », « Other than me », « Burnout to fade », « Life is a river », « ‘til that day ») alors que certains autres titres restent imparables en proposant du Tesla en grande forme (« Break of dawn », « Sympathy », « Time bomb » et les trois premiers morceaux de l’album).

Bref, si « Simplicity » porte effectivement bien son nom ne serait-ce qu’en regard de la pochette, il n’est pas le meilleur album de Tesla.
On sent qu’ils ont voulu certes se faire plaisir en sortant une musique qu’ils aiment, mais s’ils avaient remplacés deux ou trois ballades par quelques brûlots dont ils ont le secret, l’album aurait gagné en qualité et surtout en intérêt.
Décevant non, parce qu’il apporte son lot de (très) bons titres, mais quand on sait quels albums ils sont capables de sortir, le fan de Tesla aura tendance à rester sur sa faim après l’écoute de « Simplicity »

Honnête, sans plus…

Tracklist :

1. MP3
2. Ricochet
3. Rise and Fall
4. So Divine…
5. Cross My Heart
6. Honestly
7. Flip Side!
8. Other than Me
9. Break of Dawn
10. Burnout to Fade
11. Life Is a River
12. Sympathy
13. Time Bomb
14. ‘Til that Day
15. Burnout to Fade (version Démo) (bonus)

Site officiel : http://www.teslatheband.com/
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