Un album, deux avis convergents.

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

L’air de rien, les Néerlandais de Thanatos ont fêté l’an dernier leur 35 ans de carrière, ce qui n’est pas rien ! Et le chanteur de la formation, Stephan Gebédi, dernier membre originel, flanqué de son acolyte depuis plus de vingt ans dans le groupe, le guitariste Paul Baayens, avec qui ils ont écumé de leurs riffs de guitares le groupe regretté Hail Of Bullets, semble avoir redonné une nouvelle jeunesse à un groupe qui n’a jamais été foutu de sortir un mauvais album. Et ce petit nouveau “Violent death rituals” semble garder la même ligne directrice. Mieux, cet album semble plus intense et plus fluide que ce que Thanatos proposait depuis son premier méfait “Emerging from the Netherworlds” en 1990.

Effectivement, au fil du temps, Thanatos semble avoir enlevé les petites imperfections qu’on pouvait lui reprocher au profit d’un son bien plus massif – il faut reconnaître que le premier album, nonobstant sa grande qualité, balbutiait encore pas mal un son parfois irritant, qui desservait des compositions pourtant excellentes –, qui les rapproche un peu plus de ce que les deux guitaristes faisaient avec Hail Of Bullets. Plus death que thrash, ce nouvel album est la suite logique des deux précédents albums “Justified genocide” (2009) et “Global purification” (2014).

Le chant de Staphan Gebédi se dirige vers un growl beaucoup plus profond que le chant thrashy criard des débuts plus proche d’un Petrozza alors qu’aujourd’hui, on se rapprocherait plus d’un Martin Van Drunnen.

En dix titres massifs pour trois quarts d’heure d’une musique oscillant entre le death metal façon Bolt Thrower ou Asphyx et le thrash metal d’un Kreator ou Sodom, ce nouvel album est un véritable catalogue de riffs destructeurs, à la section rythmique vénéneuse et au chant puissant et écorché.

On l’aura compris : Thanatos reste de la valeur sûre au milieu des formations Bataves du même tonneau : ils savent prendre du mid tempo oppressant à la façon d’un Asphyx, nous coller des accélérations éprouvantes à la façon Grand Supreme Blood Court ou des regrettés Hails Of Bullets (“Violent death rituals”, quel titre !), ou se montrer à la limite du brutal comme peut le démontrer Sinister. D’un titre à l’autre, ça déménage sévère : tu penses te relever du premier titre et un “The silent war” vient immédiatement te coller un monstrueux coup de botte entre les omoplates pour te laisser le nez dans le sol !

Et les choses ne semblent pas vouloir se calmer au fur et à mesure que s’égrènent les titres : les mid tempo sont utilisés avec parcimonie juste histoire de nous recoller une violente claque derrière le crane à l’accélération qui suit. Inutile de sortir un titre par rapport à un autre dans ce magma de violence auditive : l’ensemble est très homogène et d’une intensité telle qu’on ne s’ennuie à aucun moment.
Si on devait résumer ces 45 minutes à haute teneur déci-belliqueuse en un mot, ce serait “monstrueux” !

Clairement, les dix titres de cette nouvelle bombe atomique trouvent un Thanatos en pleine forme et botteront le cul de bien des formations plus jeunes avec une pure leçon de death metal.

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 8/10

En dépit des nombreux changements de line up depuis ses débuts en 1984, Thanatos n’a que très peu (voire pas du tout d’ailleurs) dévié de la cause qu’il avait choisi de défendre : le Death légèrement Thrash Metal. Et si la régularité des sorties discographiques n’est pas son fort, le groupe a au moins le mérite de ne jamais se louper et de toujours écrire des compositions de qualité.

Bon, j’avoue, j’avais trouvé « Global Purification » (le précédent, paru en 2014) un peu léger mais ce « Violent Death Rituals » me réconcilie totalement avec les Hollandais. Il faut dire qu’avec des membres ayant joué dans Hail of Bullets, Asphyx, Siege of Power, Melechesh ou encore Enforcer pour ne citer que les plus connus, il est difficile d’imaginer un truc raté. Et, effectivement, ces dix nouvelles compositions sont plus que séduisantes. On y retrouve le chant raclé typique, la puissance du Death et l’impact tranchant du Thrash dans les riffs ciselés et les patterns de batterie, ça poutre bien comme il faut.

N’attendez pas non plus une quelconque innovation de la part de Thanatos, ce serait se tromper de cible. Mais dans ce registre classique du Thrash Death, le quatuor déballe tout son savoir-faire avec en prime une production impeccable qui compense habilement la linéarité des titres.

Tracklist :

1. Violent Death Rituals (4:29)
2. The Silent War (3:50)
3. Unholy Predators (4:31)
4. The Outer Darkness (4:53)
5. Burn the Books of Hate (4:04)
6. It Always Ends in Blood (4:44)
7. Corporate Indoctrination (4:12)
8. Sent from Hell (I Infidel) (4:30)
9. Legacy of the Gods (4:21)
10 As the Cannons Fade (6:10)

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Chronique “Global purification”