Et bien voilà comment en trois albums, –…Et la douleur est la même en 2005, et Trinité en 2007- on devient tout simplement la locomotive du metalcore hexagonal, avec une vocation certaine à confirmer un franchissement des frontières à la « Blitzkrieg » pour diffuser une notoriété grandissante et méritée. En seulement trois Scuds à la progression linéaire surprenante, le groupe francilien arrive avec ce «Heros, assassin » dans la catégorie des pointures, des chefs de file unanimement reconnus, du métal hexagonal. Vous voulez un exemple pour vous en persuader ? Alors jugez en vous-même en apprenant que les cinq de The Arrs ont ravagé les scènes avec leurs mosh-pits frénétiques en compagnie chronologique et non exhaustive de combos tels Eths, Gojira, Dagoba, Killswitch Engage, Messhugah, Chimaira, Slayer. Forcément avec des références pareilles, cela excite et calme, et pour ceux ne connaissant pas le quinton, la réflexion profonde est de se dire : Faut que j’écoute ce groupe, il doit avoir quelque chose de plus…

Et là est en fait le point essentiel: L’Unicité de The Arrs. Quand la scène new-yorkaise se perd dans la surenchère criarde et inaudible d’un hardcore/metalcore simple prétexte à beuglements frénétiques sans aucun soupçon de ligne mélodique ou musicale. Quand dans le même temps seul le fait de taper plus fort, hurler jusqu’à se déchirer les fibres restantes de pseudos cordes vocales, ou viser la destruction de votre conduit auditif par un afflux atomique de décibels disharmoniques semblent être la ligne de conduite visant à la finalité ultime… Notre quinte gauloise délivre elle un produit original, audible, et plus qu’ appréciable.

Bien sur, les ingrédients majeurs de ce genre Métal sont repris dans les grandes lignes ce qui contentera tous les aficionados de la veine frénétique. Puissance décapante de riffs thrash malsains, frénésie sur vitaminée de la tracklist, chant rageur crié et hurlé, rythmique monstrueuse sur boostée et annihilant tout sur son passage tel un char tigre lancé à pleine vitesse… Difficile alors de faire plus acéré et d’élever encore la densité ; car à l’image des Dagoba choyés par un légendaire Tue Madsen, on atteint le firmament de l’équilibre dans l’intensité. Et en rajouter une couche ferait basculer les compositions canalisées et assénées par le groupe, de la Force Obscure si appréciable, dans l’abus synonyme de confusion magmatique et irritable. Ici, on a tout ce qu’il faut ; mais juste ce qu’il faut pour rester dans le régal et non basculer dans l’écœurement de l’indigeste.

Ainsi, même si l’alchimie proposée reste la même au long des douze titres, la linéarité n’est jamais sous jacente. Telle une intro surprenante, «L’empire, la femme, la mort » véritable mélopée emphatique annonçant le calme et la quiétude avant le déchainement féroce de la tourmente. Tels des plages éparses de chant clair, « Nihil Est In Nomine » « Heros Assassins », visant à rehausser les effets ambiants saisissants du coté malsain des compos délivrées. Telles les véritables mélodies -dignes de ce nom- assénées sans concessions et au pas de charge. Tels les textes délivrés pour une fois en langue de Molière et se calquant à merveille sur l’esprit sombre souhaité par le combo…Tout est ciselé, et pure réussite. Mentions spéciales aux « Cannibale », « L’emprise », le « Nihil » précité, ou encore le « Ma miséricorde » de clôture et portant imparablement son titre.

Authentique, démoniaque, imparable, surpuissant…Peu importeront les qualificatifs qu’accoleront les chroniqueurs s’essayant à ce « Heros Assassin », tant cet opus est une véritable exécution n’offrant aucune rémission. Si ce n’est celle de la soumission et du respect.

Myspace : http://www.myspace.com/thearrs

MetalPsychoKiller

8/10