Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 10/10

Ah ben putain, cette baffe, je ne l’ai pas vue arriver.
C’est vrai que, ces derniers temps, surtout depuis la période des confinements, je ne suis que très peu sorti de ma zone de confort en ne chroniquant quasiment que des albums du cercle (fermé) du thrash, death, heavy ou black metal, mais old school, et en m’y cantonnant !
On reçoit tellement d’albums mensuellement qu’il nous est difficile de faire un topo de tout ce qui blinde le Gmail de Soil Chronicles.
Malgré tout, étant d’une nature relativement curieuse, j’essaie de m’intéresser à tout, des fois qu’une grosse surprise me traverse la tête de l’oreille droite à sa sœur jumelle à gauche…
Et lorsque je lis le mail de Metaversus PR me proposant le matériel promo d’un certain groupe italien, The Blank Canvas, duquel je n’ai jusqu’alors jamais entendu parler, j’avoue ne pas avoir sauté dessus quand j’ai vu que le genre proposé se situait entre de l’alternative rock, du post-metal et du shoegaze, et que ça risquait fort de plaire à ceux qui aiment le Shining norvégien, King Crimson ou Deftones.
Bref, j’aurais fait comme d’habitude, mis cet album dans une interminable liste mensuelle d’albums à chroniquer que je propose à ma team chaque premier du mois.

Bon, ok, ça, c’était avant !
Avant quoi ?
Comme nos lecteurs habitués le savent depuis belle lurette, chaque lundi, je publie un petit florilège de vidéos simplement appelée “Vidéos du lundi” et j’ai mis dans la dernière salve (un article = 20 liens Youtube) le titre “Unknown star system” qui m’a de suite séduit, comme ça, dès la première écoute.
Cette ambiance sombre, torturée, avec des atmosphères industrielles, une batterie omniprésente à la rythmique complètement déjantée, avec quelques lancinances hypnotiques.
Mince, j’ai kiffé direct !
Et ce chant, clair et légèrement en retrait, déclamant ses lyrics de façon aussi désespérée et déshumanisée, si criant de vérité de l’univers ténébreux et opaque qu’il cherche à nous décrire… renforçant la sensation de malaise qu’on peut ressentir lors des (longues) plages instrumentales.
Ouais, clairement, on est dans du high level niveau créativité et talent de composition.

Ce “Dark Mirage” est le deuxième album de The Blank Canvas : inutile de préciser que je compte le plus tôt possible me rencarder sur le premier album tant ce voyage dans lequel le quintet italien m’invite avec cet album me fascine de la première à la dernière seconde.
38 minutes de perfection musicale qui confine à la beauté absolue : je ne m’étais pas pris un pied pareil pour ce genre d’ambiance depuis le bien-nommé “The Sublime” des excellents Yeruselem.

Pendant huit titres, on navigue intérieurement dans des sentiments souvent contradictoires dans lesquels se mêlent désespoir, désolation et pessimisme avec l’envie de s’accrocher désespérément à toute ébauche de lueur d’espoir.
Parce que The Blank Canvas joue sur les répétitions et les lancinances au point de rendre sa musique hypnotique et irrémédiablement addictive.
Inutile de sortir un titre par rapport à un autre : “Dark Mirage” est un tout formé de huit singletons indissociables à s’ingurgiter cul sec et sans respirer sans la moindre modération.
Parce que la musique du combo italien ne soule pas, elle enivre !

Et surtout, parce que “Dark Mirage” ne se décrit pas, parce que “Dark Mirage” ne se contente pas de se faire écouter…
Non, cet album se vit !
Il se vit de façon tellement intense que, en fonction de nos propres humeurs quotidiennes, il sera ressenti différemment.
Et c’est en ça que réside toute la puissance d’un tel chef d’œuvre !

Attention : beauté absolue !

Tracklist :

1. The Cage of Fireflies (4:51)
2. Black Lotus (5:07)
3. Epitaph for a Friend (4:47)
4. Mirage (0:55)
5. Unknown Star System (5:05)
6. Here for a While (6:05)
7. Attack Decay Sustain Release (5:10)
8. Lands (6:06)

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