Line-up sur cet Album
• Jonny McBee : Chant, Programmation • Brian Moore : Guitare • Rick Lalicker : Basse • Cody Stewart : Batterie
Style:
Hardtekcore (oui, je sais, ça n’existe pas… encore)Date de sortie:
24 Juin 2016Label:
Spinefarm RecordsNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8/10
C’est fou ce que l’évolution du Metal et celle de la Musique avec un grand M à l’échelle historique mondiale sont similaires – j’aurais vraiment du faire ma thèse de doctorat là-dessus mais je vais devoir prendre d’énormes raccourcis pour arriver au sujet du jour et vous éviter de compulser 200 pages de mémoire. Le Metal pour continuer de vivre se doit maintenant d’aller chercher dans tous les domaines musicaux possibles des influences et des mélanges pour trouver un peu de créativité avant de s’enliser dans la redondance et péricliter. Avec The Browning et leur album Isolation, troisième production de ce genre et première signée chez Spinefarm, on se trouve face à un mélange assez inédit (et réussi) : Metalcore et Djent avec… la Hardtek ! Le petit-cousin un peu mou de la Hardcore Techno se retrouve à secouer davantage la tête sur un fond de guitare saturées (et de paroles allant plus loin qu’un simple sample).
L’artwork (un peu moche) et les titres des morceaux se suffisent à eux-mêmes pour annoncer l’univers que veut dépeindre le groupe : toucher à la robotique et à l’électronique. Je ne voudrais pas prêter d’intentions sous-jacentes au producteur du groupe, Spinefarm, sous filiale Universal dans la branche Metal, de vouloir utiliser le quatuor de Kansas City et leur idée de mélange pour racoler un public difficilement incorporable au système (seulement au sound system) : celui des teufeurs. Difficile de trouver une « force de vente » dans cet univers musical qui se veut et souhaite ultra-indépendant. Mais l’atout majeur de cette tentative est que les moyens sont mis en exergue pour rassembler ces publics metal et techno, du point de vue de la production, ce qui est nécessaire quand on touche au domaine sonore des musiques électroniques pour éviter d’avoir un rendu complètement cheap. Mais c’est vrai que la spontanéité en perd et le cadrage-formatage se ressent…
Objectivement, ce métissage « passe crème » comme disent les djeun’s, ou « comme papa dans maman » tellement il balance de coups de beat : du beat techno au breakbeat et beatdown metalcore et djent, tout s’empile, s’enchaine et s’enfile pour ne faire qu’un, tel trois mousquetaires avec leur devise : « Une partouze, tous bourrins »… Et avec tant de beats, normal que ça passe crème… Toute cette métaphore filée n’est évidemment pas hasardeuse – vous vous doutez bien – car le résultat sonore obtenu est à la fois lascif, sensuel, sexuel, entrainant, torride : certains morceaux sont clairement idéaux pour faire du sesque – si on vire ou se fout des paroles qui n’ont pour effet qu’une ponctuation de plus dans le grain. Brièvement, on parle des paroles, égocentrées : du « I » et du « I am » un peu partout dans le peu qu’on distingue aisément… Clairement, ce n’était visiblement pas le point important pour le groupe, les paroles. Retour à la musique : le pari gagné et gagnant est qu’il n’y a pas un morceau sur lequel on ne se sente pas naturellement de bouger au minimum la nuque et/ou tout le reste du corps pour caler au tempo – et j’en reviens donc à ma métaphore dès le premier morceau, avec ses accélérations, ses ralentis, ses respirations… « Péricliter », étymologiquement, ça viendrait pas de « tourner autour du clito » ?
Bref, de manière plus palpable… pardon tangible, ça touche au physique et à l’organique (pléonasme). Maintenant le gros reproche que je fais à l’ensemble est le coté un peu répétitif, tonalement parlant – « et merde, il était bien parti et il redevient terre à terre… Change pas d’main ! » Les parties de jambes en l’air et de cheveux qui ondoient (je parle des morceaux et de l’impact qu’ils doivent avoir en version live, ne me prêtez pas de sous-entendus malvenus… Ce serait sale) se ressemblent assez rapidement et j’avoue que la monotonie peut s’installer au bout de 4-5 pistes de ce fait. C’est d’ailleurs ces 4ème et 5ème pistes qui sont les moins intéressantes au niveau mouvement général de tout l’album, trop fixes sur le tempo par rapport aux changements présents dans les autres. Par ailleurs, j’avoue que guitaristiquement parlant, je me ferais chier à mourir à faire du palm mute en cordes à vide pendant presque une heure ; après, ceux qui les interprètent ne sont pas des manchots non plus : c’est propre, carré et pas un cut ne bave. Quelques riffs seulement sortent de ce modèle « ostinato » pour aller taper la mélodie, ce qui donne un calquage rythmique un peu death mélo, mais le groupe semble ne pas trop s’encombrer de ces détails pour davantage travailler sur le groove et la pesanteur (ou l’apesanteur a contrario, mais je ne voulais pas vous mettre du Calogero en tête).
Honnêtement et personnellement, je trouve cette idée de mélange de styles fort bonne, car un peu novatrice, et pas fort molle car dynamique et ne laissant pas le Metal terminer dans un bocal sur une étagère pleine d’autres choses mortes. Reste à voir comment cette tentative de mêler des cultures et des communautés musicales relativement cloisonnées et qui se veulent « underground » – mais aimeraient bien qu’on parle davantage d’elles en bien dans les media généralistes, hein – sera perçu mais du point de vue créatif, je trouve la démarche intéressante, pour un album qui tient nettement la route.
A écouter en relisant La philosophie dans le boudoir.
Tracklist:
1. Cynica (3:09)
2. Pure Evil (4:11)
3. Isolation (3:36)
4. Dragon (4:04)
5. Fallout (3:33)
6. Vortex (3:54)
7. Spineless (3:10)
8. Hex (2:26)
9. Phantom Dancer (3:55)
10. Cryosleep (3:51)
11. Disconnect (3:28)
12. Pathologic (3:53)
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