The Danse Society – The Loop

Le 2 mai 2024 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Paul Nash : guitares
  • Maethelyiah : chant
  • Dylan Riley : batterie
  • Steve Dickinson : claviers
  • Jack Cooper : basse

Style:

Post Punk / New Wave

Date de sortie:

15 mars 2024

Label:

Society Records

Note du SoilChroniqueur (Vince le Souriant) : 7.5/10

Groupe de rock gothique anglais fondé en 1980 par quatre musiciens, dont Paul Nash, l’actuel guitariste, la formation se sépare en 1987, après seulement trois albums, et un succès d’estime. Si The Danse Society ne fait pas partie des noms immédiatement reconnus par le grand public, il compte des fans fidèles. Ainsi, c’est à la suite d’une pétition que le groupe se reforme en 2011 avec son chanteur d’origine. Les changements de line-up demeurent toutefois très nombreux : dans le courant de la même année, la formation change de voix et est rejointe par la chanteuse Maethelyiah, d’origine italienne. « The loop » est le cinquième disque qu’elle enregistre avec le groupe, sur les huit que compte leur discographie.
Crépusculaire. C’est probablement l’adjectif qui permet le mieux de résumer ce disque. Et ce n’est guère étonnant, tant cela concorde avec son nom (« la boucle », en français) : la boucle est bouclée, un cycle s’achève. Cette notion de conclusion, de basculement vers autre chose, s’impose d’ailleurs jusque dans les titres, le premier étant « Divided to the end » et le dernier « Undone ». Si l’ensemble peut paraître, de prime abord, plutôt pop et entraînant, une écoute plus attentive révèle des chansons marquées par la déception et la résignation. Au soir de la vie, c’est une désillusion pleine d’amertume envers les relations humaines que chante l’album tout entier.

Séparant le fond et la forme, « Divided to the end » ouvre le bal avec basse bourdonnante, orchestrations psychédéliques et tempo enlevé. Presque de quoi enchaîner les pas sur le dancefloor, ce qui colle bien avec le nom du groupe.
Lui succède le sombre « The lies », dont l’entêtant refrain enfonce dans la tête de l’auditeur comme il le ferait d’un clou l’idée que tout n’est que trahison.

Faulkner ou Shakespeare ? Bien malin qui pourra dire à qui se réfère le titre « The sound and the fury ». Le goût affiché pour la théâtralité dont témoigne la musique du groupe fait pencher en faveur du deuxième. Le riff de guitare, digne d’un groupe de heavy metal, la disto en moins, et la voix rappelant Siouxsie and the Banshees en font un titre qui, pour être court, n’en demeure pas moins particulièrement percutant.

« The loop », titre éponyme, quasi instrumental, fait la part belle aux claviers cristallins et aux lambeaux de voix éthérées, sans qu’aucune parole soit prononcée. A quoi bon, puisque tout se répète ? La tristesse qui se dégage des notes de piano n’est pas sans évoquer « Something I can never have » de Nine Inch Nails.

« If you were only listening » assène une amertume consommée. Ses cuivres sonnent le constat d’échec d’une relation périmée. « Si seulement tu écoutais, qu’apprendrais-tu ? »
« Algorithm control » et « Shake shake » dénoncent quant à eux les aliénations modernes que sont la technologie pour l’un, la religion pour l’autre. A noter l’ambiance western mêlée à des cris de haka au début de « Shake shake », à grands renforts de guimbarde et d’harmonica.

Enfin, « Undone » clôt l’enregistrement, tout en lyrisme, presque a capella, à la manière d’un Alex Turner d’Artic Monkeys sur « Body paint ».

Au fil de l’album, le groupe démontre une grande maîtrise. Compositions, paroles, production, rien n’est laissé au hasard. Le duo basse et voix en ressortent nettement, les autres instruments formant comme un orchestre s’effaçant pour laisser seuls en scène ces deux protagonistes. « Le monde est un théâtre » écrivait Shakespeare. Espérons que cet album ne soit pas pour le groupe un baisser du rideau, tant il donne envie d’applaudir pour le rappel.

Tracklist :

1.         Divided to the end                  06:25
2.         The lies                                  06:25
3.         The sound and the fury          03:52
4.         The loop                                05:42
5.         If you were only listening      06:07
6.         Algorithm control                  03:39
7.         Shake shake                           04:44
8.         Undone                                  04:48

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