Line-up sur cet Album
Tino Weber Basse Peter "Unruh" Michels Batterie Gerald “Preacher” Warnecke Guitares Guido Krämer Chant Korbinian Warnecke Guitares
Style:
Heavy MetalDate de sortie:
Aout 2011Label:
Rock It Up RecordsNote du Soilchroniqueur ( Nickox) : 07/10
Alors que certains pensaient enterrer le style, le bon vieux Heavy Metal à Papa avec un son ancré entre la fin des 80’s et mid 90’s, n’est pas mort ! Ici pas de batterie triggée, pas d’effet ni d’artifice : on travaille à l’ancienne, certains diront à la moyenâgeuse ! Au fer chaud battu sur l’enclume !
Des portes d’acier trempé s’ouvrent devant nous avec un grincement de chaînes… Un marteau d’airain à la main nous pouvons ainsi pénétrer dans un sillage de feu à l’intérieur de l’énorme montagne d’acier. Vous l’aurez compris The Gate n’a qu’une seule et unique quête : prêcher et marteler la sacro-sainte parole du Heavy Metal !
L’émotion que l’on éprouve avec The Gate est franchement très étrange et contradictoire : d’un coté on prend son pied avec des hymnes métalliques, à la fois simples, efficaces et honnêtes, mais de l’autre il pèse un certain sentiment de plagia musical… mais en fait tout s’éclaire soudainement quand on découvre qui est le principal acteur de ce quintet !! Il s’agit de « Preacher », le second guitariste ayant sévit auprès de Rock’n Rolf dans Running Wild!! Du coup les titres considérés comme quasi plagiés passent alors soit pour des versions qu’aurait voulu enregistrer Preacher, soit pour des chutes de compositions datant de l’époque pré-« Under Jolly Roger »…
Dès l’intro, « Through the Gate », la patte de Preacher se fait entendre et le riff qui rappelle étrangement « Prisonners of our time » (ndlr : Hymne de l’album « Gates to Purgatory » en 1984 composée par Preacher!) Intro sur fond d’une batterie martiale, on imagine bien la macabre mélodie accompagnant le mutin d’un équipage au gibet de potence. Comme s’il s’agissait de se remémorer son passé au sein de Running Wild, 27 ans après avoir quitté le groupe !
On retrouve dans ce premier album « Earth Cathedral » tous les bons ingrédients qui étaient présents dans le précédent combo : la voix au timbre gras, granuleuse, avec des cris aigus pour ponctuer les fins de couplets ou certains refrains. Très proche du chant de Rock’n Rolf sur les premiers titres, le vocaliste, Guido Krämer, découvre petit à petit toute sa personnalité au fur et à mesure des morceaux pour parfois être très mélancolique, voire crooner.
Le son est vraiment Old-school, sorti tout droit des 80’s : juste derrière un mur de Marshall, sans effet hormis une simple distorsion. La batterie métallique type moissonneuse batteuse à la Mickey Dee ou Grave Digger accompagne à merveille des riffs précis, énergiques. Enfin la basse très lourde, basique mais ultra présente comme dans « Paranoid » de Sabbath, ou « Man on the Silver Montain » de Raimbow. Les soli simples sont très souvent des lead mélodieux mais la sauce métallique aboutit à des très bons hymnes convaincants.
Coté lyrics il n’y a plus de thème « Piratesque », mais il reste en commun avec Running Wild ces paroles qui dénoncent le complot dans lequel nous sommes sans le savoir. Mais surtout le credo de The Gate c’est le METAL et aucune conspiration ou mensonge de la société ne pourra briser cette frénésie ! Enfin d’un point de vue imagerie les déguisements de pirate et les cartes au trésor ont été rangés dans un coffre, mais au grenier !
Voici les raisons pour lesquelles entreprendre le voyage dans la NWOBHM que nous propose The Gate:
« Shout for metal »: un seul riff ultra efficace tellement qu’il n’y a qu’un riff… structure intéressante seul riff et enchaînement de prérefrain car le vrai refrain ne vient qu’à la fin… Le solo de guitare arrive dans un son qui ressemble à celui d’une mitrailleuse d’hélicoptère ou les chaînes de cartouches entre d’un coté et les douilles giclent de l’autre. Le tout termine sur un « Shout for metal » : hymne heavy metal, est-il utile de le préciser!
« Face your fear » : Doom épique à la Manilla Road, Dio, Black Sabbath arabisant-oriental, hypnotique, rythme lourd et lent, avec un long solo très loin de la technicité des « guitar héroes », mais ces longues mélodies, sympathiques en Mid tempo en alternance avec de mélancoliques arpège ont du charme.
« 1000 Miles Away »: Le titre le plus long de l’album, sorte faux rock progressif… après une intro à la guitare 12 cordes et des percussions comme dans Planet Caravan de Sabbath, le son d’un métal lourd claque à la manière d’un Skull Crusher d’Overkill ! Le métal plus c’est lent et long et plus c’est bon !
« Guy Anvil » : comment résumer ce titre marrant où résonne le martèlement de l’enclume entre les riffs ? Peu de riffs, bien lourds, marteau et enclume, étincelles qui giclent dans la fournaise de la fonderie, en slip de cuir ! C’est la fête du Heavy !!
« Hiding Where The Wolves Lives » : « chanson d’amour » Je veux vivre ici avec toi, là où se cachent les loups !! ahouuuuuuuuuu !
« Into the pit » et « Earth Cathedral» : chansons 100% Running Wild de Blazon Stone ou Black Hand In, speed mélodique, Hymnes…
« Deliver from sin » : Influence de Judas Priest avec un doublage de voix stridente à la Pain Killer !
The Gate se veut être un fervent défenseur de la NWOBHM version teutonique des eighties, et aurait assurément été à l’époque signé par Noise Records ! Qui n’a jamais rêvé de retrouver des nouveaux albums de Running Wild sauce à l’ancienne… C’est peut être un produit marketing visant les quarantenaires (et plus) mélancoliques de leurs jeunes années métalliques ! Mais il est plus probable que ce soit des passionnés qui se moquent des tendances et délivrent la musique pour laquelle ils vibrent et ont toujours vibré.
On ne peut que saluer un album honnête, plaisant mais qui risque d’être catégorisé en ersatz de Running Wild tout comme l’avait été X-Wild, groupe fondé par ces anciens membres.
Il ne reste plus qu’à conquérir les fans à coups de sorties effrénées d’albums alors peut être les portes de la gloire s’ouvriront pour The Gate !
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