Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 9/10

La musique c’est une affaire de rencontres. Tout le monde a sûrement ressenti cela à un moment ou à un autre : cet instant fortuit où on tombe sur un disque, un artiste et son univers. De ces rencontres naissent parfois les coups de foudre, l’étonnement, la curiosité, le dégout même, mais certainement pas l’indifférence.
Ce petit disque de Jason Köhnen alias The Lovecraft Sextet est le fruit de plusieurs de ces rencontres faites il y a des années. Prolongation créative et récréative de l’album Miserere, paru en novembre 2022, Black†White se présente comme une rencontre entre le Darkjazz et divers artistes qui ont grandement marqué son créateur.
Au premier rang de ces madeleines de Proust on trouve le trio Painkiller, constituée par John Zorn (saxophone), Bill Laswell (basse) et Mick Harris (batterie, ex Napalm Death) qui a délivré dans les années 90 un mélange inédit de Free Jazz et de Metal Extrême (Grind principalement). Une influence que l’on saisit pleinement à l’écoute de “White” et de “Black” qui incorporent les mêmes éléments que le-dit trio.
Au cours de ces deux titres, The Lovecraft Sextet entend aussi souligner l’importance qu’a eu le premier album de Napalm Death (Scum). Un disque phénoménal et fondamental (tout comme son successeur From Enslavement to Obliteration), un disque majeur même, dont on ne mesure pas toujours l’influence qu’il a pu avoir, et cela bien au-delà de la seule scène Grind Death. Cette influence, on la ressent dans la brièveté des parties extrêmes des deux titres proposés ici, comme des fulgurances qui, à peine allumées, s’éteignent déjà.

Enfin Jason Köhnen se remémore aussi l’influence des Finlandais de Beherit notamment avec l’album compilation The Oath of Black Blood, véritable condensé de musique sinistre au son terriblement raw et dont on ressent ici la parenté.
Alors, entendons-nous bien, ce Black†White est un objet musical très particulier, à l’image de l’œuvre de Jason Köhnen.
Mais qui sait ? Vous pourriez faire une belle rencontre en l’écoutant !

Tracklist :

1. Black (05:33)
2. White (04:53)

Bandcamp
Soilchronicles : « Miserere »