Line-up sur cet Album
- Adam Kovnat – chants
- Joshua Aguayo : Guitares - Arrangements
Style:
Deathcore Progressif / DjentDate de sortie:
24 février 2022Label:
AutoproductionNote du SoilChroniqueur (Migou) : 7,5/10
… Le fil vert sur le bouton vert, le fil rouge sur le bouton rouge…
De l’aveu même du duo, venu du New Jersey, The Obsidian Complex a rassemblé dans l’EP Dead Planet, tous les éléments du metal qu’ils aiment pour en faire un espace d’expérimentation afin de repousser les limites des genres. C’est une belle profession de foi, en soi. Un fil de tech death, un autre de djent, encore un (un gros, celui-là) de –core, sans oublier le fil du prog, et celui de l’expérimental… Hop, on tricote le tout et… Dead Planet !
Dès l’ouverture, avec “Hymns of Innsmouth”, on est plongé dans le morceau qui représente le plus cette profession de foi, avec ses points positifs… mais également négatifs. Une démonstration de technicité qui embarque irrémédiablement, comme la folie de Cthulhu qui se répand aux travers des œuvres de Lovecraft. On nage en pleine référence. Il y a là tous les ingrédients pour un très bon titre, des breaks qui changent d’ambiance, des voix chuchotées, grouillantes, qui accompagnent si bien le titre et d’autres plus portées sur le –core et le death. Tout au long de l’EP, le growl répond ou seconde la voix criée, offrant des variations mélodiques que la voix criée ne permet pas. Pour autant, le growl manque un peu de gras et de grain. On sent la voix forcée.
Pour être totalement honnête, la première écoute m’a donné cette impression de fils décousus, placés les uns à la suite des autres, essentiellement sur “Hymns of Innsmouth”. Comme si Mémé nous tricotait un pull en Jacquart : on laisse tomber le fil de la couleur principale pour utiliser d’autres coloris, parsemés de-ci de-là, le tout formant un motif complet et visible une fois du recul pris. Et c’est bien cette sensation que j’ai, au fil des nombreuses écoutes de l’EP, d’avoir à faire à un joli pull fait main, à la mode. Tout est propre, bien fait, avec de la technicité, dans l’air du temps.
Pour une autoproduction, c’est vachement bien foutu, il n’y a pas à tortiller du cul ! Ca groove de malade ! Les rythmiques et les sons synthétiques enjolivent le tout d’une sacrée ambiance. Exemple dans le second titre, “Spider”, où ça commence sur les chapeaux de roue et à 1:43, bim !, un break essentiellement rythmique, presque en synchronicité avec les battements d’un cœur aux abois, qui repart de plus belle à 2:10.
Mais- parce qu’il y a un mais-, on retrouve souvent les mêmes arguments, des gammes comme éléments techniques, des jeux sur les sons et ces deux voix qui n’évoluent pas beaucoup. Bref, un petit goût de lassitude en fin de compte, même si on sent l’envie de bien faire.
Quant aux paroles, ma foi, c’est gentiment gentillet et peut-être, pour ma part, un chouïa moralisateur. On le sait, qu’on a foutu en l’air notre planète, que l’Homme est un loup pour l’Homme et le reste de la vie sur Terre. Nous sommes notre propre Cthulhu ! Mais il y avait possibilité de faire ça de manière plus piquante, subtile.
Bref… Ca défouraille du début à la fin, avec ce qu’il faut de passages d’accalmie, suggérant une reprise à fond la caisse. C’est fouillé et déborde d’énergie. En d’autres termes, avec la jeune formation The Obsidian Complex, vous aurez la tronche ventilée à souhait… Mais n’ayez crainte, vous serez habillé d’un joli pull bien tricoté avec tous les fils à la mode. Nul doute que pour les fans du genre, il va vous seoir à ravir. Personnellement, il m’a vite donné trop chaud…
Groupe à suivre, à n’en pas douter !
Tracklist :
1. Hymns of Innsmouth (4:05)
2. Spider (3:16)
3. Sleeping Giant (2:52)
4. Voluntary Enslavement (3:25)
5. Dead Planet (4:14)
Laissez un commentaire