Note de la Soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 8/10

Qui dit « bon prog » dit anglais ! (un mythe parmi tant d’autres) Et ça tombe bien puisque les « voleurs d’ananas » – certainement une référence au tube d’Annie Cordy, « Chaud cacao », on sait qu’elle a des fans dans le monde entier – reviennent avec un 11ème album, « Your Wilderness », tout du moins excellent !

J’avais découvert ce petit trésor en 2014 lors de leur passage à Paris suite à la sortie de « Magnolia » pour une prestation louable. Depuis, The Pineapple Thief est inscrit dans mes petits papiers, dans un style proche de Porcupine Tree, Riverside ou encore Radiohead avec un brin de Muse.

On ressent une certaine paix intérieure, une sérénité et une confiance en écoutant un tel chef d’œuvre, là où guitare, piano et orchestrations (assurées par l’invité Geoffrey Richardson et son quartet à cordes) font bon ménage… même si le clavier enchanté prend souvent les lignes directives des mélodies. Tout n’a pas été toujours rose dans la disco de The Pineaple Thief, parfois blue, gris ou jaune, plus ou moins facile d’accès. Bruce et sa bande auront mis du temps à se frayer un petit chemin qui leur est propre, encore faut-il le fleurir et l’agrandir, doucement mais sûrement. Ils viennent de prouver ce dont ils sont capable de faire avec une si belle réussite, le fruit d’un travail soigné aux petits oignons (ou aux ananas pour rester dans le thème) mais surtout ils ont su la trouver la bonne recette pour monter le niveau d’un cran et nous offrir une œuvre qui a de l’étoffe pour plaire à tout fan de belle musique, du rock prog, de pop ou des deux, aux douillets du gros son métallique, en tout cas j’ai pris mon pied (et pas que les pieds) et je me suis délectée de ce CD. La magnifique voix de Bruce Soord, aérienne et cristalline se fond très bien dans ce magnifique décor musical fera vaciller vos émotions, et celles contenue dans le cœur de l’anana(s) que je suis – ce qui me change de mon cœur d’artichaut (cacao, pour rester dans le ton).

Mon top 4 (3, c’est trop peu quand on aime tout l’album) : gros coup de cœur pour « In Exile » avec sa teinte orientale, ses mélodies envoûtantes et un jeu de batterie prog et varié comme je les aime, issus des frappes magiques du batteur anglais de session Gavin Harrisson (Porcupine Tree, King Crimson, Steven Wilson et nombreux autres projets…), « Tear you up » entre calme et tournure houleuse que prend le morceau, « Take your Short » pour son jeu de basse remarquable, avec un des rares soli de guitare qui n’est pas de trop, « Fend for yourself » avec l’insertion originale et subtile de la clarinette de John Helliwell de Supertramp, avec ses chœurs également, et enfin un long et riche morceau de dix minutes pour vous rassasier : « The final Thing on your Mind »… Un tourbillon émotionnel, une technicité, un mélange calme/mouvementé entre passages au piano ou à la guitare électrique avec un solo de batterie. Oui ? Quoi ? J’avais dit « 4 » ? Bah, ça sera « 5 » et pis c’est tout, j’ai dit que j’aimais tout l’album ! Et pis, c’est comme les fruits et légumes : 5 par jour !

Le seul reproche que je ferais à cet album, c’est qu’il soit court (41min). En tout cas, « Your Wilderness » est plus accessible que « Magnolia » (qui nécessitait un certain nombre d’écoutes pour être apprécié à sa juste valeur).

The Pinneaple Thief sera désormais mon dealer d’ananas !

Tracklist :

1. In Exile (05:40)
2. No Man’s Land (04:20)
3. Tear You Up (4:53)
4. That Shore (04:36)
5. Take Your Shot (04:34)
6. Fend For Yourself (03:49)
7. The Final Thing On My Mind (09:52)
8. Where We Stood (03:46)

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