Line-up sur cet Album
- Stéphane Mac Coy : chant
- Chris Mac Coy : guitares
- Mirek Mac Coy : basse
- JR Mac Coy : batterie
Style:
Heavy RockDate de sortie:
14 novembre 2015Label:
AutoproductionNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 7/10
Je sais que beaucoup de gens négligent la scène locale. N’y trouvant pas tout le spectacle que l’on peut voir aux concerts des « gros groupes ».
Alors oui, ça peut se comprendre. On peut préférer la sécurité, rester bien au chaud dans son petit confort, avec l’assurance de regarder un show bien huilé que vient souligner un bon jeu de lumières, dans une grande salle. Oui, je peux le comprendre, car moi aussi, j’aime ça, mais aussi parce que les jeunes formations du coin n’ont pas l’assurance scénique que leurs ainés ont acquise au fil des années et des tournées, parce qu’ils ne jouent que trop rarement sur de belles scènes avec un vrai jeu de lumières. Oui, tout cela est vrai.
Néanmoins, j’aime aussi galérer avec mon appareil dans des salles trop petites et trop sombres, j’aime voir des shows encore perfectibles, avec le risque de tomber sur des groupes qui, on le sait, ne perceront jamais. J’aime tout ça malgré tous les inconvénients, pour une simple raison : la découverte.
Pourquoi se contenter de ce que la mode, la radio, la télé (enfin, pas pour le Metal…) ou les labels (majors) nous imposent, quand on peut aussi dénicher une petite perle venant de la région ?
Ainsi, si je ne regrette pas ces quatre années dans le sud à supporter ce taré de mistral (je ne comprendrai jamais pourquoi un bar sur deux de la région porte le nom de cette abomination), c’est également parce qu’elles m’ont permis de tomber sur des choses bien intéressantes avec en vrac et dans une liste bien incomplète : Mudbath, Godisdead, Eta Carinae et Macabre Cérémonie (qui ont partagé un split CD), ainsi que le groupe qui nous intéresse aujourd’hui : The Real Mac Coy.
Depuis 2008, nos quatre gaillards ont réussi à se tailler une jolie réputation dans la région, à travers leurs shows. C’est bien simple, j’avais entendu parler du groupe bien avant de les voir pour la première fois. Et les deux prestations auxquelles j’ai assisté m’ont fait une belle impression. J’y ai vu un groupe nous livrer une musique pêchue et faite avec le cœur. Et c’est exactement le même ressenti qui m’est venu en tête à l’écoute de ce In the Distance au digipak bien sympa.
En effet, « Dead Man Walking » entame les hostilités avec un Heavy Rock énergique au son un peu garage parfait pour le style. Des riffs simples, positivement parlant, et facilement entêtants, tout comme ceux, plus gras, de « Never Till Under » ou de l’hypnotique « Erased ».
Mais comme lors de ces deux concerts, le deuxième en particulier, on constate rapidement que The Real Mac Coy, c’est un peu plus qu’un simple énième groupe de Heavy Rock. On se le dit déjà quand « Dead Man Walking » prend une toute autre tournure dans sa deuxième partie. Une tournure plus lente, lourde, massive et boueuse absolument jouissive, qui renvoie directement au titre jusque dans son solo poisseux à souhait. Cette lourdeur, égrainée tout au long de l’album, on la retrouve sur « Flow » ou « Erased », tout en côtoyant d’autres ambiances. Des atmosphères plus sereines, comme la sorte de Folk américaine nostalgique et contemplative « Remains », qui semble vouloir exploser, mais surprend en restant calme. Dans le même trip, on a aussi « Dog » – qui me rappelle au départ un peu le groupe Sunride (qui contient des membres de Ghost Brigade), avant que la saturation ne fasse son apparition –, ainsi que « Zero », au début serein et un peu Bluesy, avec un petit côté Grunge dans ce chant qui cherche plus l’émotion que la justesse à tout prix, qui prend de l’ampleur en s’électrisant pour ensuite prendre un chemin bien plus rapide et nerveux dans sa dernière partie.
Le contemplatif côtoie la hargne, qui côtoie la pesanteur, qui côtoie l’énergique… Le tout se mélange, s’oppose, se complète et se retrouve dans un « The Distance » final au début grésillant à souhait, lourd, qui accélère légèrement sans pour autant perdre ce son si massif, avant de débouler sur un passage atmosphérique menant à une fin chaotique et épaisse en deux temps, pour conclure le CD par un cri saturé qui a le dernier mot.
The Real Mac Coy ne change pas la face de la musique, non, pour la simple et bonne raison que ce n’est pas du tout son ambition. Son ambition ? Nous montrer son amour pour le genre, le faire vivre et nous le transmettre. Porter leur pierre, aussi humble soit-elle, à l’édifice. Mais avec ce In the Distance, il nous montre qu’il n’est pas qu’un autre groupe de Heavy Rock de plus. Il nous présente un deuxième album qui surprend à plusieurs reprises, à chaque fois qu’on croit l’avoir cerné en fait. Il nous prouve une fois encore que la scène locale n’a rien à voir avec la seconde zone. Et les amateurs du genre seraient bien avisés de songer à s’y pencher.
Tracklist:
1. Dead Man Walking
2. Never Till Under
3. Dog
4. Flow
5. Remains
6. Zero
7. Erased
8. The Distance
Facebook : www.facebook.com/therealmaccoyfrance
Bandcamp : therealmaccoy.bandcamp.com
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