Line-up sur cet Album


Seth Uldricks : chant, guitare Adam Ranke : Bass Brett Wilson : Batterie

Style:

Southern Rock Metal

Date de sortie:

21 septembre 2009

Label:

Season Of Mist

A l’image de son artwork cover particulièrement réussi, les américains d’Asheville, Caroline du Nord, risquent forts de s’offrir un sacré Buzz dans la planète Metal. Avec cette première offrande, ces nouveaux venus s’extirpant du cœur des « Blue Ridge Mountains », nous proposent tout simplement l’importation d’une pure tornade d’outre Atlantique. S’affiliant d’eux-mêmes comme descendants, du Sludge Stoner de Down, du Sludge Doom des Eyehategod ou encore du pur Stoner des Corrosion Of Conformity; « The Sign Of The Southern Cross” clame et proclame haut et fort ses racines et influences. Crée en 2006, le trio qui aurait pu prétendre avoir comme pères spirituels Pantera, répond en outre à un doux sobriquet nous rappelant un titre hors pair du Black Sabbath de Ronnie James Dio; et figurant sur le bien connu Mob Rules de 1981.

A se réfugier sous tant de bannières, on pourrait craindre de voir nous arriver des Appalaches le sempiternel kaléidoscope de poncifs et caciques que nous imposent tant de combos se complaisant dans le copié/collé rébarbatif. Ce qui ne sera absolument pas le cas avec cet  « Of Mountains And Moonshine » proposé par un trident qui pour ce premier jet réussira sans conteste à nous surprendre. Mixité Heavy/Power/stoner saupoudrée d’une facette prog occasionnelle ; amalgame d’héritages des monstres précités dont les qualités inhérentes et spécifiques ont été assimilées, modernisées et restituées de manière magistrale; l’oncle Sam surgi de nulle part –voir pire- tape fort, vite et sans rémissions.

Le Southern Rock Metal agressif, rageur, corrosif et teinté de roots sudistes donnant un coté pimenté et acre à l’hybride enfanté par les entités légendaires précédemment évoquées est foncièrement appréciable. Les mélodies énergiques aux riffs insidieux, s’agrémentent d’onces de nuances de folklore traditionnel de l’Amérique profonde. Celles-ci s’étalent au grand jour sur des titres comme l’intro éponyme à l’album, ou plus encore sur un « Eating The Sun » acoustique et empreint de suavité et chaleur par la gouaille éraillée de son frontman. Un « Dead Skies » plus voluptueux, tout en nuances aériennes, et au coté prog suggéré surfera lui aussi sur cette vague; à l’image de « The South Is Rising » donnant un arrière gout de Machine Head occasionnel délaissant son Thrash féroce, et profitant de soli de guitares en dégoulinés d’excellence. De légères alternances de tempos, et des convulsions entre chant rageur et quelques vocalises plus claires, pour atténuer l’impression de « tout au taquet » assureront une originalité ne se démentant jamais dans la tracklist. « Stalking Horse » à la ligne de basse surpuissante, à la profusion de testostérones envahissante se verra décerner la palme du titre le plus rageur, digne d’un véritable Tomcat en mission guerrière.

Pas de garnitures affriolantes visant au remplissage, mais douze tires acérés, incisifs et conquérants qui verront trois constantes s’affirmer irrémédiablement : un son colossal – comme souvent de nos jours-, une puissance rageuse mais maitrisée, et un véritable fil rouge que sera la prestation vocale de Seth Uldricks. Cette dernière, matinée d’un soupçon de Robert « Rob » Flynn, se targuera surtout d’énormes similitudes dans les octaves avec un Philip Hansen Anselmo dont elle s’affirme comme une pointure digne de succession. La performance vocale délivrée sera tout simplement du grand art et flirtant continuellement avec la perfection.

Dans la droite lignée des influences ayant entrainés leur genèse, « The Sign Of The Southern Cross » risquent d’emblée en un seul opus de se caller confortablement dans les combos marquant de « taille patron ». Non pas de par leur originalité viscérale –seul petit reproche que l’on pourrait avancer avec une certaine linéarité ressentie en fin de tracklist-, mais par le coté professionnalisme asséné et ne vous laissant aucune échappatoire. Sans issue de secours possible, cette première offrande stupéfiera par sa maturité, sa hargne, et sa modernité de Metal sudiste concocté sur des ingrédients anciens et remis au gout du jour. Tous les adeptes du pur jus seront conquis et séduits ; et risquent d’avoir assisté à la naissance d’un futur chef de file pour peu que le prochain album confirme ce potentiel éclatant.

Myspace : www.myspace.com/southerncrossband

Metalpsychokiller

8/10

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