Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Celui là, on ne l’a pas vu venir ! Si, en Finlande, on a Steve n’ Seagull, on a désormais The Grassler en France.

Au Var West, pour être précis. Oui, on est tous l’occidental de quelqu’un, donc pour tout Marseillais qui se respecte, le Var est à l’Ouest, c’est comme ça ! Allez prétendre le contraire !

Et pour être à l’Ouest, les cinq musiciens de The Grasslers ont de quoi dire ! A se demander ce qu’un tel album a à faire sur un webzine metal… J’t’en foutrais de l’ouverture d’esprit !
Ces gens là, malgré les banjos, contrebasses, guitares acoustiques, son chant américain qui déclame ses lyrics avec un chewing-gum en bouche au moyen d’un timbre entretenu à la clope et au bourbon, les mandolines et autres violons et dobros, sont peut être bien plus rock n’ roll que bon nombre de formations plus brutales !

Pour le coup, ils revisitent en version country/bluegrass treize standards pour le moins incongrus mais extrêmement rafraichissants ! Tu t’imaginais un jour faire de la danse en ligne sur du Nirvana, Depeche Mode, The Clash, The Police ou même sur du Daft Punk ? Eh bah mon gars, si t’en as rêvé, The Grasslers te le permet ! Et pour beaucoup de titres, ce sont beaucoup de réussites : « Personal Jesus », « Every breath you take », « Smells like Teen Spirit », « Should I stay or should I go » se voient non pas magnifiés mais en sont tellement réussis et surprenants qu’on se prend au jeu ! Et que dire d’un « Get lucky » des Daft Punk que je trouvais rébarbatif quand je l’entendais en radio et que je me retrouve à aimer sous cette version ?

D’un autre côté, les Varois nous collent des titres plus “prévisibles” (on se comprend) et plus traditionnelles comme cet « Hello Marylou” de Ricky Nelson datant des sixties ou « Man of constant Sorrow » écrite en 1913 par Richard Dick Burnett et qui sert de bande originale au film O’Brother des frères Cohen. Mais même le « Hey Brother » d’Avicii ne fait pas tâche dans cet album.
The Grassler pousse l’insolence jusqu’à se réapproprier ces morceaux pour en ressortir un véritable petit plaisir de Bluegrass aussi délicieux qu’inattendu et se permettent même quelques petits clin d’œil comme le final de « Like a Hobo » sur fond de « Mala vida » de la Mano Negra, ou une partie reggae en plein milieu de « Every breath you take »…

Comme Tournesol, « toujours un peu plus à l’ouest » : Bluegrass Time Machine ou « une belle façon de retarder les pendules (du temps, pour le coup) pour un voyage dans l’Ouest sauvage au beau milieu d’un saloon des familles à se boire un whisky frelaté entre deux bagarres avec Ulysses Everett McGill, Wyatt Earp, Django, James West, William Henry McCarty, Chris Adams, Jack Crabb… ou Charles Ingalls pour la déconne » !

Tracklist :

1 Get Lucky (reprise Darf Punk) (3:56)
2 Human (reprise Rag ‘n’ Bones) (4:14)
3 Personal Jesus (reprise Depeche Mode) (3:33)
4 Hello Marylou (reprise Ricky Nelson) (2:34)
5 Jimmy (reprise Moriarty) (4:53)
6 Every breath you take (reprise The Police) (3:40)
7 Smells like Teen Spirit (reprise Nirvana) (4:10)
8 Man of constant Sorrow (reprise Richard Dick Burnett) (3:49)
9 Dancing in the Dark (reprise Bruce Springsteen) (4:08)
10 Norwegian Wood (reprise The Beatles) (3:27)
11 Like a Hobo (reprise Charlie Winston) (3:35)
12 Hey Brother (reprise Avicii) (3:43)
13 Sould I stay or sould I go (reprise The Clash) (3:50)

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