Note du SoilChroniqueur (Mitch) : 7/10

The Lords Of Altamont et moi, c’est avant tout une histoire de live !
Tout d’abord, une découverte sur la Warzone, au Hellfest, un dimanche de juin 2018. Le genre de concert que tu n’attends pas spécialement, le groupe que tu connais vaguement de nom, tu passes en curieux, et au final tu te laisses surprendre, happer par l’urgence de la prestation, et on te retrouve à sauter partout au bout de dix minutes !

Puis le 15 mai 2019, dans notre bon Rock n’Eat lyonnais, un concert sur une petite scène, dans un lieu authentique, parfaitement adapté au rock/punk 100% garage du quatuor californien.
Et là, la magie avait encore fonctionné, avec un bassiste biker velu, jouant sur Rickenbacker, ultra efficace, à l’ancienne, Rob « Zim », abordable et pas avare en selfies à l’issue du show ; un grand guitariste avec une bonne touffe de cheveux, charismatique et excellent sur ses six cordes.
Et surtout, un OVNI au chant, le fondateur du groupe, Jake “The Preacher” Cavaliere. Tatoué jusqu’au cou, lunettes noires de mouche, casque de cheveux à la Ramones, surexcité sur son orgue Farfisa rose, qu’il penchera, chevauchera, malmènera, comme s’il avait prévu de le détruire à l’issue du show !

Et sur disque, ça donne quoi ? Eh bien, pareil !
D’autant que ce « To Hell… » n’est pas le nouvel album studio des Lords, mais un « live en studio », réalisé au dB’s à Utrecht, Pays-Bas, bar – studios de répétition – salle de concert. Il consiste en une sélection de classiques, joués en conditions réelles, avec les amplis « dans le rouge », comme indiqué dans leur bio (plus un morceau bonus issu des sessions de « Tune In », le titre final « Slow Death ») : une sorte de concert sans public.
La démarche n’est pas courante, on peut même s’interroger sur sa nécessité, avec ce positionnement bancal : si c’est une compilation, un best of non avoué, pourquoi rejouer les titres, sachant que leurs versions ressembleront fortement aux originaux (le groupe ayant déjà un son et des arrangements très garage à la base) ? Et si c’est un live, pourquoi se priver des clameurs et de la chaleur du public ?
Mais une fois cette réflexion stratégique passée, force est d’avouer que l’efficacité de cette galette est réelle, que le plaisir ressenti à s’y plonger est intense et immédiat.
Car nos Lords savent y faire, ils maîtrisent réellement la recette de ces brûlots rock / punk garage sous amphétamines de deux-trois minutes, avec à chaque fois la petite relance ou le petit break qui sait maintenir notre intérêt. Guitare frénétique, avec de petits soli rock bien sentis ; basse saturée ; batterie survoltée ; orgue Farfisa lancinant qui soutient les accords ; et, toujours, ce chant engagé, avec autant de musicalité que de revendication !

Ils ne réinventent pas la roue, ils ne révolutionnent pas la Musique du XXIème siècle, là n’est pas leur prétention. Ils nous servent juste du bon son garage, avec la mélodie du rock et l’urgence du punk.

Alors, y avait-il un véritable intérêt à enregistrer ce « live en studio », cette « compilation avec un son un peu plus cru que les originaux », sorte de remix ou remaster des versions originales ?
Je vous laisse le soin de trancher !
En tout cas, moi, j’y ai pris du plaisir, et je retournerai les voir en concert dès que l’occasion se présentera !
« I Said Hey ! » (ou plutôt « yeah » !).

Tracklist :

1. To Hell With Tomorrow… (0:17)
2. I Said Hey (3:03)
3. Going Downtown (3:04)
4. Going Nowhere Fast (3:29)
5. Ivory (2:48)
6. Like A Bird (2:47)
7. The Lords Are Now ! (0:23)
8. 7th Day (2:51)
9. Velvet (2:39)
10. Action (3:09)
11. 495 (2:32)
12. F.F.T.S. (3:06)
13. Slow Death (4:30)

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