Theocracy, il en est de ces one man band où l’artiste fait ce qu’il veut mais le fait bien et en tout les cas le fait tout seul. C’est ainsi que Matt Smith, seul, reussit discretement à faire poser le cul par terre aux pro power en 2004 avec son premier opus originalement nommé « Theocracy« .
Nous viendra en cette froide fin d’année pour nous réchauffer l’excellent « Mirror of soul« , oeuvre cette fois ci composée par un véritable groupe, et rien à redire dessus, le combo Matt Smith/Jon Hinds/Shawn Benson est un poids lourd dans le genre, pas de doutes, on tient là l’album power progressif de l’année. Progressif, pas tant que ça, par contre on pourrait bien sur nommer l’aspect religieux discutable présent dans les paroles, mais on demande d’apprécier la musique pas d’etre d’accord avec les textes.
Du haut de sa grosse heure, bien mouvementée, mélodique, avec des refrains destructeurs, des riffs ravageurs, un rythme marteau piqueur …. les titres sont longs et l’eponyme n’en dira pas le contraire, oui, de quoi faire plaisir aux démesurés de la tete, du power de 22 minutes c’est pas tous les jours qu’on en voit, non ?
Et bien bonne surprise, aucun morceaux à jeter, et mieux, que des morceaux à écouter en boucle. La maitrise des trois gaillards est impressionnante, arriver à un tel résultat doit nécessiter une certaine compétence dans le mixage, qui d’ailleurs est sans faille …. ou presque.

Rien n’est parfait comme on dit, et il subsiste quelques petits problèmes par ci par là, pas suffisant pour entraver l’écoute. Tout d’abord la voix, en retrait : les instruments sont trop forts et la petite voix aigue de Matt impuissante face à la rage des guitares qui nous bourdonnent dans l’oreille. En gros la voix n’est véritablement audible que lors des innombrables choeurs d’ailleurs trop présents, et peut être reflétant l’état d’esprit religieux dans lequel partent nos musiciens. D’autre part je trouve certaines compos assez mal ficelées par moment :
Là où n’importe quel bon groupe de progressif trouvera le moyen de raccorder les multiples parties à merveille, Theocracy tombe à la renverse et nous propose quelques nuances par ci par là suffisamment mal venues pour choquer l’oreille de l’auditeur. Notamment dans « Mirror of Soul » ou par exemple un riff de gratte démangé cèdera brusquement sa place à une douce mélodie en l’espace d’une demi seconde …. pas beau à entendre parfois.
Mais qu’importe ! Avec de telles compos on oublie vite ces chichis, ce serait vraiment faire preuve de mauvaise foi (haha) et etre un peu poussif sur les bords que de s’en arrêter la.

La bande à Smith a composé ce CD avec amour et semble s’être pas mal creusé la tête pour trouver des pistes suffisamment compactes mais assez variées : On passe du long /Laying The Demon To Rest/ aux allures Mélodiques et aux riffs limite death pour arriver à l’excellent Betlehem à la mélodie acoustique médiévale et au refrain assez FM.
L’album garde un aspect très speed, bien volé des multiples groupes allemands (le solo de /Absolution day/ est un plagiat de Helloween).

Parlons maintenant de l’éponyme ! Ce sacré Mirror of soul n’en a pas fini de nous étonner, et là en l’occurrence c’est l’aspect progressif qui nous surprend. Véritable fresque de plans techniques, de bons et nombreux breaks tous aussi sympathiques et accrocheurs les uns des autres, seulement les 3 chrétiens ont oublié de donner un thème à cette œuvre, le morceau tourne en rond sans revenir sur une forme précise. Il s’agit plus d’une piste avec des parties raccrochées et totalement décousues sans grand intérêt. Mais n’empêche que j’aime beaucoup ce morceau malgré une structure quelque peu brouillonne. Les parties mélodique s et power sont excellentes et la chute est pas mauvaise (ah si le theme final de piano est absurde).

Vous l’aurez compris, on touche du bois, on touche une valeur sure, sur laquelle on pourra compter pour perpétuer la tradition du power mélodique. Theocracy est très certainement un nouveau talent de cette scène et nous le prouve avec un deuxième opus révélateur et excellent, dans lequel rien n’est a jeter, tout est bon.
Alors certes le groupe manque de maturité d’expérience mais nous offre la un CD qui en fera frémir certains symphoniques. Alors un conseil, jetez vous sur Mirror of soul et écoutez donc ce CD en boucle !!

Poulika

8/10