Line-up sur cet Album
- Livio : Guitares
- David : Batterie
- Olivier : Basse
- Oriane : Chant
Style:
RockDate de sortie:
2016Label:
Dooweet Agency / AutoproductionNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 9/10
« L’oubli est une grâce » Julien Green
Parfois, cela peut arriver qu’un CD passe à l’as. D’ailleurs, cette expression nous vient des dés à jouer où l’As est la valeur la plus faible. Ainsi, ce qui passe à l’as est donc sans intérêt, voire insignifiant. On délaisse donc ce qu’on a choisi de passer à l’as. C’est un peu le lot de tout webzine qui reçoit beaucoup de CDs. Il arrive que certains soient mis involontairement de côté, jamais totalement oubliés pour autant. Ainsi, comme sorti magiquement du chapeau, voici que m’échut le CD Together du groupe The Red Barons. Et la métaphore de la magie n’est pas choisi au hasard, vous allez voir.
Malheureusement, je crains fort que ce ne soit trop tard pour faire parler du groupe originaire de Mulhouse, tant les informations manquent et les moyens de communication. Je pourrai simplement dire qu’il s’agit d’un quatuor composé d’un guitariste Livio, d’un bassiste Olivier, d’un batteur nommé David et d’une chanteuse répondant au prénom d’Oriane. De fait, depuis la sortie de leur EP, on ne peut pas vraiment dire que le groupe fasse beaucoup parler de lui. Entre 2008 et la sortie de Together en 2016, le groupe n’a pas vraiment eu une énorme activité non plus, ainsi il me sera compliqué de faire la promotion que mérite le groupe comme tout un chacun dans ce milieu. Peut-être qu’à la suite de la chronique, le groupe réveillera quelque chose de lui… Qui sait.
Bon, toujours est-il qu’il y a un nouveau CD à chroniquer les amis! Et on démarre sur des bases simples avec l’artwork qui est représenté par un enchevêtrement de mains les unes sur les autres. Si cette photo assez « Paint » représente bien l’idée du « Together » au travers de ce chassé-croisé de mains qui s’enlacent avec force, il n’en demeure pas moins que le design est simpliste à l’extrême. Difficile, quand il s’agit d’une autoproduction, de proposer un motif flambant neuf avec peu de moyens, certes. Mais de là à faire juste état d’une photo, c’est au mieux un travail uniquement centré sur la diffusion de la musique et non d’un tout, au pire un désintérêt total. Dommage, mais je n’en tiendrai pas plus rigueur que cela vu le temps mis pour vous donner une chronique ô Mulhousiens!
Parce que musicalement, c’est vraiment très bon! J’ai même été pris de court, étant resté sur une réponse négative de mon esprit comme indiqué précédemment. Proposant un mélange qui me semble n’être en fin de compte qu’une exploration profonde des différentes possibilités de ce dernier, les morceaux sont assez éclectiques y compris dans leurs compositions. Ainsi, le premier morceau démarrera sur une partie clean très planante, pour enchainer ensuite avec une partie plus rock genre motard! Le deuxième sera plus énervé encore, et ainsi de suite sur tout le CD. On a l’impression que le groupe fait atout du talent des différents musiciens pour élargir l’éventail de leur musique vers des cieux plus épars. Et du talent, il y en a! Le quatuor sait usiter chaque individualité pour ne former qu’un tout qui se met au service du rock et cela fonctionne très bien! Mais la principale brisque reste le chant. Quel charisme! Quelle personnalité! J’en suis resté tout con derrière mes enceintes. Il y a de la douceur, de la sensualité mais surtout je crois déceler cette force qui sommeille et qui surgit tel un rugissement juste quand il faut! Il serait peu de dire que j’ai été conquis, tout hébété, par le chant d’Oriane! Je l’ai imaginé sans peine sur scène, dans un bar, pendant que chacun sirote sa bière et s’arrête pour savourer cette féminité si racée, un peu comme l’ont fait les chats dans Fievel au Far West quand Tania se met à chanter. Bon, ok! Je me perds un peu en hébétude. Mais rien que pour le chant, ce CD mérite toute votre attention, amis lecteurs.
Au niveau du mastering, j’ai là encore été plutôt surpris. Il est de bonne qualité pour une autoproduction, je n’y vois rien de particulier à redire hormis peut-être le choix des toms de batterie qui me semble plus approprié pour du reggae que pour du rock, mais en l’état général des choses cela ne saute pas aux oreilles.
En fin de compte, mon seul regret réside dans l’écriture des textes en anglais. J’aurais préféré que notre belle langue soit mise à l’honneur par le chant d’Oriane plus qu’elle n’accorde d’importance à l’anglais. Mais c’est un regret tout à fait personnel, plus qu’objectif du coup.
Devant le risque de ne pas trouver un écho suffisant, je préfère ne pas m’étendre davantage sur Together qui, pourtant, sonne comme une très belle découverte pour moi. Un vrai vent de fraicheur a soufflé soudainement en moi dès la première écoute et, secrètement, je crains de découvrir que ce CD résonne à présent comme une sorte de baroud d’honneur avant la fin. J’espère de tout cœur que le groupe The Red Barons recommencera à faire parler de lui, parce que du rock comme celui qui est amené ici, on en redemande le temps d’une bonne soirée en vase clos dans un bar pour ensuite, qui sait, conter fleurette avec la chanteuse. Parce que c’est de cela qu’il s’agit ici : la nostalgie de ces soirées où le temps s’arrête, et où le bonheur se résume à un groupe et un verre partagé. La magie quoi.
Vous allez revenir, hein?
Tracklist :
1. Together
2. No Futur
3. Brunch
4. Pussy Riot
5. Welcome Into Love
6. The Life
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