Line-up sur cet Album
- Christofer Johnsson - Guitares
- Lori Lewis - Chant
- Christian Vidal - Guitares
- Thomas Vikström - Chant, Flute
- Johan Koleberg - Batterie
- Nalle Påhlsson – Basse
Style:
Euh... les yéyés à la sauce Therion ?Date de sortie:
Septembre 2012Label:
End of the LightNote du Soilchroniqueur (MetalFreak): Entre 0 et 10/10 en fonction de l’auditeur.
Pfiiouuuuuu, alors là, en voilà un album inchroniquable !
Vu le nombre de détracteurs qui équivaut grosso modo au nombre de ceux qui le trouvent génial, on a au moins une conviction : cet album ne laisse pas indifférent. Et quelque part, Therion s’en fout.
Le but du jeu étant de proposer quelque chose d’original pour fêter les vingt-cinq ans de carrière, on peut dire que les suédois ont fait fort !
Revisiter sous forme de metal opéra des standards de la chanson française datant des années soixante et soixante-dix, il fallait oser, surtout pour des suédois.
De mémoire, seul Killers a osé s’essayer à l’exercice avec « L’aigle noir » de Barbara (de 1970) sur l’album « Cités interdites » en 1992 : je veux bien m’amuser à farfouiller un peu partout la véracité de mon propos mais rien ne me vient à l’esprit de but en blanc.
Nonobstant, « Les fleurs du mal », titre en référence à l’œuvre de Charles Baudelaire – publiée en 1857 – propose seize titres revisités à la sauce Therion mélangeant métal, opéra et classique. En soi, décrit comme ça, rien de plus que du Therion dont on a une certaine habitude.
Oui… mais non !
D’où une attente entre la sortie de cet album (28 septembre 2012) et la rédaction de cette chronique (5 mois plus tard) : mais qu’en penser ?
Bien sur, la simplicité serait le jugement tranché : un « c’est génial ! » ou un « c’est de la merde ! » aussi basique que manichéen serait la solution de facilité !
On aura pu en lire, des conneries ineptes de sciences infuses trouvant toujours trop-de-ceci ou pas-assez-de-cela sur tout et n’importe quoi, avec pour seul argument un cinglant et crédible « j’écoute du metal depuis plus longtemps que toi ». C’est ça, t’as 100% raison, mon toctoc : comme quoi, avoir un avis, ce serait une question d’expérience : et avoir des goûts, c’est une question de maturité peut être ?
Quand on lit des interventions de forumers à l’intellect qu’ils peuvent, et capables de confondre Mylène Farmer avec La Callas, y a de quoi s’interroger… mais là n’est pas le but du propos.
Oui, on la vu, le buzz précédent la sortie d’un album que Johnsson promettait comme « surprenant » : le moins qu’on puisse dire est que le qualificatif est bien trouvé. Surprenant, oui, à tous les niveaux !
Déjà, on ne pouvait qu’être surpris, sans savoir de quoi il retournait, que Nuclear Blast ne suivrait pas le groupe sur cet album, obligeant même le groupe à financer l’album à hauteur de quelques dizaines de milliers d’euros.
Pari risqué de la part du label : ou bien ils s’évitaient un gouffre financier et ils avaient raison sur toute la ligne ; ou alors ils se plantaient royalement et l’album se serait vendus par milliers (millions ? n’exagérons rien quand même) grâce à un public de curieux voulant se tenter une expérience auditive pour le moins inattendue et originale.
Parce que, quoi qu’on puisse en penser, « Les fleurs du mal » a déjà son statut culte, quelque part ! Et on peut être en droit de penser que ce statut était déjà présent avant sa sortie… c’est dire.
Comme pas mal de gens présents ce soir-là du 09 octobre 2012 au Transbordeur – je m’étais refusé de passer sur Youtube et consorts pour me faire une préécoute de certains titres, l’album étant sorti officiellement depuis quelques jours –, j’ai écouté en live pour la première fois « Poupée de cire, poupée de son », « j’ai le mal de toi » et « une fleur dans le cœur » avant même d’avoir l’album en main, que j’ai acheté au merch’ après coup.
Et quelque part, d’avoir assisté au show avant l’achat a peut être été bénéfique pour ce que je pense de l’album : sans cette magie à laquelle j’ai assisté pendant un show de deux heures, j’aurais peut être (sûrement, même) écouté cet album d’une autre oreille. Quelque part, ce ne serait pas la première fois qu’une prestation live m’aurait fait changé d’avis sur un album que j’avais détesté au préalable, mais passons…
Pour le coup, le choix de reprendre ces standards peut paraître surprenant : la richesse culturelle de la chanson française étant pour le moins illimitée. Alors que France Gall, Serge Gainsbourg, Sylvie Vartan ou Marie Laforêt restent les personnalités les plus connues, qu’est-ce qui a poussé Johnsson à puiser dans des registres plus méconnus comme l’actrice / chanteuse Betty Mars – qui s’est suicidée par défenestration à l’age de 44 ans en février 1989 –, Annie Philippe ou Léonie Lousseau ?
A première vue, il y aurait quand même eu moins ringard, comme catalogue… Bon, ok, d’un autre côté, on na pas eu droit non plus à des kitscheries à la « Je te survivrai », « Est-ce que tu viens pour les vacances ? » ou « Big bisou », ni puisé chez Johnny ou Indochine, on est sauvés !
Les standards proposés prennent une autre ampleur, certains frôlent le génie, d’autres pourraient se montrer plus dispensable, mais au final, l’ensemble reste d’une cohérence à la Therion : la revisite de « Mon amour, mon ami » à la sauce opéra classique metal est très réussie et le groupe se le réapproprie tellement bien qu’on en vient à se demander si ce n’est pas eux qui l’ont composée. Quant au point d’orgue de l’album, « Initials B.B. », développe une sensualité incroyable et rappelle à quel point l’homme à la tête de chou était et restera à jamais un génie intemporel.
Entre titres réinterprétés de façon soit theâtrale, tantôt romantique ou mélancolique (« J’ai le mal de toi », « La Maritza », « Mon amour, mon ami », « Une fleur dans le cœur », « Dis moi Poupée » ou « Sœur Angélique »…) et d’autres plus péchues, comme pour se « lâcher » un brin avec « Je n’ai besoin que de tendresse » au contraste saisissant entre l’intitulé et son interprétation agressive et franchement heavy, avec « Poupée de cire, poupée de son » aux riffs heavy et chant d’opéra et l’énorme « Initials B.B. ».
Oui, cet album se veut inchroniquable car d’une richesse inestimable : on aime ou on n’aime pas, et franchement, Johnsson, il s’en fout royalement. Chacun aura son avis et n’en sera pas indifférent, positivement ou négativement, et c’est là l’essentiel.
Maintenant, Therion, au boût de 25 ans de carrière, prend une autre direction sans de planifications d’album ou de tournées, mais laisse pour l’heure un héritage d’albums sans faute de goût ou d’erreurs de parcours.
Pour tout ça : merci !
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1. Poupée de cire, poupée de son (France Gall cover) (2:52)
2. Une fleur dans le cœur (Victoire Scott cover) (3:03)
3. Initials B.B. (Serge Gainsbourg cover) (3:44)
4. Mon amour, mon ami (Marie Laforêt cover) (4:36)
5. Polichinelle (France Gall cover) (2:29)
6. La Maritza (Sylvie Vartan cover) (3:54)
7. Sœur Angélique (Annie Philippe cover) (3:06)
8. Dis-moi poupée (Isabelle cover) (3:24)
9. Lilith (Léonie Lousseau cover) (2:31)
10. En Alabama (Léonie Lousseau cover) (2:39)
11. Wahala Manitou (Léonie Lousseau cover) (2:35)
12. Je n’ai besoin que de tendresse (Claire Dixon cover) (2:14)
13. La licorne d’or (Victoire Scott cover) (2:46)
14. J’ai le mal de toi (Betty Mars cover) (2:51)
15. Poupée de cire, poupée de son (France Gall cover) (2:32)
16. Les sucettes (France Gall cover) (2:40) (bonus sur l’édition vendue lors de la tournée)
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