Note du SoilChroniqueur (Lusaimoi) : 9/10

Ça peut sembler bizarre, mais pour moi, The Texas Chainsaw Dust Lovers est lié à l’hiver. Étrange : quand on lit leur nom et quand on sait dans quel genre le groupe évolue, on aurait plutôt l’image d’un soleil de plomb et d’une chaleur écrasante. Mais mon impression est liée à la période où j’ai découvert le groupe, ainsi que son EP, The Wolf is rising, et son premier album, Me and the Devil. D’ailleurs, j’ai presque envie de les remercier pour ça. Tiens, je vais le faire, même : « Merci. » Voilà. Pourquoi ? Parce que durant cette froide, grise et bien trop longue période, les morceaux de TCDL (pour les intimes), m’ont mis une de ces patates, mon gars ! C’est bien simple, quand j’allais au boulot avec autant d’envie qu’un bœuf ayant rendez-vous chez Charal, je m’enfilais The Wolf is rising (en particulier, parce qu’à l’époque de Me and the Devil, mon job était cool, alors j’en avais moins besoin, mais ça, vous vous en foutez), et j’avais ma dose de boost pour me motiver.

Comme on ne change pas les habitudes, Film noir, leur deuxième album, m’est arrivé en même temps que le froid. Mais comme les habitudes peuvent aussi se transformer en routine, c’est tout naturellement que le groupe évite totalement la redite, sans pour autant se renier.

Ça, on le voit dès « Camouflage », qui, après « Thank you for the Song » (que j’ai envie de renommer « Thank you for those Songs »…), tape direct dans le rageur, tout comme « California sur Marne », bien plus que ce que TCDL nous faisait entendre jusqu’à maintenant. En fait, c’en devient surprenant car c’est justement quand le groupe part dans un concept album qu’il devient le plus varié. Sa patte est toujours là, à savoir un groove diabolique, un sens de la mélodie qui tape, une batterie qui claque, des références à la pelle sans perdre leur personnalité et un chant charismatique à souhait. Leur Stoner se reconnaît entre mille, « Let it bleed » en est l’exemple parfait et « My Rock n’ roll died » accentue le tout, avec un refrain qui reste longtemps en tête.

Mais cette fois, le groupe déploie ses tentacules pour agripper d’autres genres et les ramener à lui. « The Minute » dévoile une image plus psychédélique et mélancolique à la fois, avec une fin rappelant Un homme et une femme, « Come to the River » est du 100% Gospel avec des chœurs et rythmiques à la mano, alors que « Martyr with a Plan » est du pur Rock n’ roll, où Clément Collot, véritable crooner, se pose en parfait sosie vocal d’Elvis. Enfin, juste avant la conclusion bluesy de « End Title : Film noir », on voyage encore avec « Fandango », qui démarre aussi tristement que « Thank you for the Song », avant l’arrivée d’une guitare sèche qui emballe le tout pour donner un titre proche du Horror Metal. Vous voulez avoir l’impression de parcourir le désert au dos d’un cheval décharné pour arriver dans une ville fantôme où vous attendent les esprits maudits de ses anciens habitants ? C’est par ici que ça se passe.

C’est quand-même fou, parce que malgré le nombre d’ambiances différentes et la variété des styles, on retrouve toujours une sorte de liant entre ces dix titres. Un peu comme un fil rouge, un point qui nous ramène dans cette même région du monde, où le soleil est aussi dangereux qu’un crotale, un pistolero ou un flic (si t’es Noir).

The Texas Chainsaw Dust Lovers, qui ne garde désormais de son nom que Dust Lovers, ne change pas fondamentalement. Il nous met toujours autant une pèche de dingue à travers ses morceaux. Il ne change pas mais évolue sans se renier. Il garde toujours autant les références en se les appropriant, il sent toujours le Western Spaghetti, mais sur Film noir, il déborde ailleurs, pour notre plus grand plaisir.

Tracklist :

1. Thank you for the song
2. Camouflage
3. Let it bleed
4. My Rock’n’roll died
5. The minute
6. Come to the River
7. Martyr with a Plan
8. California sur Marne
9. Fandango
10. End Title : Film noir

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