Line-up sur cet Album
Hervé Andrione : chant, guitares
Nicolas Beck : tarhu, chant
Victor Binot : batterie, autres instruments
Claudio Dos Santos : basse, basse acoustique, chant, autres instruments
Style:
Indie Rock, Folk et un peu ProgDate de sortie:
2 Février 2016Label:
Autoproduction
Note du SoilChroniqueur (Lusaimoi) : 8/10
Je ne sais pas depuis combien de temps ça dure, mais j’ai l’impression que la Folk a le vent en poupe. A la radio, les groupes du genre semblent bien plus nombreux qu’il y a quelques années. Une Folk évoquant souvent les grands espaces Américains. Un peu trop parfois, car si le voyage est souvent charmant, il tend à devenir un brin répétitif… Et quand j’ai vu le mot « Folk », dans la description de The Walk, immédiatement, cette image m’est venue en tête. Erreur. Grave erreur, car premièrement, ce terme est précédé des mots « Alt-Rock » et « Electro », et deuxièmement, en jetant un œil à ses influences, on sent que le groupe ne se limite pas à un seul style.
Et effectivement, on se trouve bien loin de l’idée que l’on se fait de la Folk. Elle est pourtant bien là, par l’utilisation d’instruments exotiques, mais le voyage qu’elle propose est plus intérieur, dévoilant des images éparses au fil des sons qu’elle nous dévoile. On se retrouve bien de l’autre côté de l’Atlantique, avec la guitare de « Already gone », le petit côté Western – très éloigné des clichés cependant – du nerveux « Security Slap », qui se termine par un solo évoquant la poussière désertique d’un Rock américain, une atmosphère que l’on retrouve dans la deuxième partie de « Expanding Universe ».
Mais la plupart du temps, les images évoquées sont abstraites et pourtant étrangement familières. Un accordéon sur « Stand the Truth » nous ramène dans le Paris d’antan, irréel – et nous rappelle au passage à quel point cet instrument peut être merveilleux quand il n’est pas utilisé pour jouer des bœufferies franchouillardes. « Until », délicat et fragile, se rapproche de Sigur Rós dans ses notes cristallines de piano, tandis que « Expanding Universe » est triste et mélancolique comme une dernière soirée d’été autour d’un feu de camp pour, après l’apparition d’un violon qui mélange les ambiances sans les dénaturer, prendre une tournure presque tragique.
« Far from my Dreams », lui, semble être le contrepoint de la tension exercée dans « Security Slap ». Une sorte de réveil après la bataille, lancinant, presque contemplatif. Le morceau se met en place par petites touches qui viennent l’enrichir pour lui faire prendre de la hauteur avant de se calmer dans une poésie rappelant le Prog moderne d’un Porcupine Tree. Et cette comparaison n’a rien d’innocent, car si la formation de Steven Wilson n’apparait finalement que très peu dans ces douze titres, la patte Progressive, elle, est bien présente. Certains titres partent, dans leur deuxième partie, vers es chemins bien différents : « Wrong Enemy », changeant de cap en devenant plus rapide, ou « Already gone », qui sur son final part dans une envolée magnifique.
D’autres, nous offrent de l’expérimentation bienvenue, surtout que, naturelle, elle ne perd jamais l’auditeur dans des recherches ratées. On peut citer « Words of Wisdom » qui, en lieu de couplet/refrain, alterne entre de l’a cappella et de l‘instrumental, avant que les deux se rejoignent. Puis un passage presque jazzy, vient bousculer le morceau sans se laisser aller à l’improvisation.
Mais je m’arrêterai là, car l’insertion de ces passage au sein des morceaux est si bien faite, que les énumérer et les en détacher se rapprocherait presque de l’insulte.
Alors bien sûr, avec 12 titres et une durée de près d’une heure, ce premier album ne peut atteindre la perfection. Et là, je ne donnerai que l’exemple d’un « Sit by the Fire » qui, s’il n’est pas mauvais avec ses instruments qui semblent s’entremêler, donne une fausse impression de ce qu’est le groupe. Une sorte de Rock Indie un peu sec, presque prétentieux. Ce style, on le retrouve pourtant à plusieurs reprises dans l’album, mais entre un « Words of Wisdom » au refrain distordu caressant nos oreilles, un « Security Slap », sublimé par la guitare ou un « Already gone » mélangeant les genres avant de finir dans la beauté absolue, tous ont ce petit plus qui fait la différence.
Le défaut est d’autant plus dommageable que « Sit by the Fire » est le premier titre de l’album.
Et tant qu’on parle de position, l’incompréhension me gagne quand je pense à la (fausse) ghost-track. Débutant comme une musique d’ascenseur, elle s’électrise pour donner dans un rock grisant, que ce soit sur les couplets ou les refrains aux lignes vocales excellentes (un vrai plus de cet album, malgré un accent parfois perturbant, sur les « somessing » notamment). La tension arrive dans une deuxième partie revenant au western, pour se poser avant de boucler la boucle pour le final.
Un mélange des genres, un vrai, qui ne se refuse que ce qu’il n’aime pas. Voilà ce qu’est Wrong Enemy. Un album qui ne garde de la Folk que le dépaysement qu’elle procure et se débarrasse de ses clichés. Un premier album étonnant, de par sa maitrise, varié et diablement attachant. Et si le premier titre peut offrir une fausse impression – aussi laissée par des questions de goûts –, il serait bête de passer à côté du reste, tant The Walk a à nous offrir.
Tracklist:
1. Sit by the Fire
2. Stand the Truth
3. Wrong Enemy
4. Words of Wisdom
5. Security Slap
6. Far from my Dreams
7. Morning Ghost
8. Already gone
9. Until
10. A Price to pay
11. Expanding Universe
12. Bonus Track
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