Line-up sur cet Album
• Glynn Morgan : Chant
• Karl Groom : Guitare
• Richard West : Clavier
• Johanne James : Basse
• Steve Anderson : Batterie
Style:
Progressive MetalDate de sortie:
8 Septembre 2017Label:
Nuclear Blast RecordsNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7.5/10
Legends of the Shires des anglais de Threshold est une sorte de grosse frustration, tant l’ivraie se mélange au grain de malt.
Concept album de Metal progressif, autant dire que les amateurs de mode dorien et phrygien avec du growl ou autre djenteux 0-1-0 peuvent passer leur chemin : ici on fait dans l’harmonie complexe, la modulation et la mélodie pour ce onzième album du groupe fondé en 1988. Articulé autour de trois parties qui sont à chaque fois le développement de la précédente et intitulées « The Shire », on est bien évidemment dans les standards du Prog, donc des morceaux loin du radio edit dans le format, et même l’album est un… double album – ah bah oui, faut bien les caser les 82 minutes de musique ! Par conséquent, ce « Shire » apparait en introduction de l’album – logical (song), isn’t it ? – et ouvre le second CD, en version extended de 5 minutes, et clôture ce parcours dans la version extra-short thématique d’une minute, en temps que fil conducteur au travers des comtés – pas le fromage franc-comtois, hein… les régions anglaises, évidemment. Et tant qu’à faire, ce morceau et ses variations sont superbes, quelle que soit la durée…
En soi, ça ne devrait pas me déranger, puisqu’ami de l’harmonie tordue et volubile… Mais voila où réside ma frustration : dans chaque morceau et quelle que soit sa longueur, du plus court (env. 2 minutes) au plus long (env. 12 minutes), on touche parfois au sublime autant qu’on peut sombrer également dans la plus impitoyable banalité. Bon déjà, j’ai toujours autant de mal avec l’orgue Hammond dans une autre formation que Deep Purple, mais sorti de ce détail, on va sentir de nombreux points commun dans trois grands groupes du genre, en l’occurrence Pink Floyd, Queensryche et Dream Theater ; si tout n’est pas bon ou génialissime chez ces groupes, il n’en reste pas moins qu’ils ont une identité palpable et reconnaissable et que ce n’est pas vraiment le cas de Threshold qui semble aller lorgner un peu partout sans réellement expérimenter (en tous cas dans cet album), tendant parfois à sonner comme de l’AOR fadasse (à la limite du Bon Jovi, qui a eu aussi des moments d’inspiration, mais pas vraiment tout le temps). Peut-être est-ce dû au remaniement depuis ses origines et au fait d’avoir amené du sang neuf dans les rangs du groupe, sachant qu’il ne reste qu’un membre fondateur, LE membre fondateur en 1988 et guitariste Karl Groom – si l’on exclue Richard West, claviériste, qui était présent quasi dès le début (depuis 1992). Une sorte de confrontation entre monde moderne avec un son actuel et ancienneté dans l’esprit.
Et pourtant des tas de passages sont jouissifs pour ceux qui aiment les mélodies un peu tordues et les changements de tonalité brusques et inattendus dans ce monde de I-IV-V-I, d’anatoles et de marches. Une chose est claire : si la tendance actuelle est aux rythmiques complexes, ce n’est pas le cas de Threshold qui mise avant tout sur l’harmonieux et le mélodique, et le tout sans être chiant pour quiconque se penche un peu sur le sujet et supporte les LP au sens littéral de l’appellation. En général, ce sont les parties de piano qui mènent vers l’exaltation car réfléchies et magiques et, si le tout sonne toujours bien, sans forcer à la dissonance, comme les soli de guitare assez envoutants et la voix qui emmène dans diverses atmosphères tantôt puissantes tantôt langoureuses, la rythmique reste toujours accessible quant à elle et tend à emmener assez fréquemment les morceaux vers le mid tempo qui peut lasser à la longue. Ce qui fait que pour compenser, la régularité est infaillible et le groove toujours présent.
« Les progeux parlent aux progeux », ceux qui sont davantage de l’ancienne garde apprécieront, les nouveaux plus expérimentaux bien moins, pour ma part je reste mitigé tant certaines chansons sont magnifiques et d’autres paraissent longuettes et cul-cul. Néanmoins, j’applaudis le projet ambitieux et assez réussi.
A écouter pendant un long trajet assuré dans le Surrey.
Tracklist :
CD 1
1. The Shire [Part 1] (2:03)
2. Small dark Lines (5:24)
3. The Man who saw through Time (11:51)
4. Trust the Process (8:44)
5. Stars and Satellites (7:20)
6. On the Edge (5:20)
CD 2
7. The Shire [Part 2] (5:24)
8. Snowblind (7:03)
9. Subliminal Freeways (4:51)
10. State of Independence (3:37)
11. Superior Machine (5:01)
12. The Shire [Part 3] (1:22)
13. Lost in Translation (10:20)
14. Swallowed (3:54)
Facebook : https://www.facebook.com/threshold
Site officiel : http://www.thresh.net
Spotify : https://open.spotify.com/album/11BpCuYHUKNuGnjgmg5qw6
Youtube : https://www.youtube.com/threshold
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