Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Il est des disparitions qui parfois peuvent faire mal : tenez, hier au soir, j’apprenais la disparition tragique de Monsieur Neil Peart, batteur de génie et sans doute le meilleur de sa catégorie et parolier de talent chez Rush. Chacun sait que ce trio canadien était pour moi l’une de mes références absolues dans la musique que j’aime et son décès, comme ceux plus tôt de Ian “Lemmy Kilmister” Fraser ou Thomas Börje Forsberg (Quorthon), me sont autant de pertes douloureuses.

Tucker Thomasson (ex-Thorr-Axe), c’est la mort des suites d’une crise cardiaque de Mark “The Shark” Shelton le 27 juillet 2018 à 60 ans, qui l’aura marqué ! Parrain du heavy metal épique, Shelton, le leader des cultissimes Manilla Road (et de Hellwell), formation qui n’aura pas survécu à son charismatique chanteur / guitariste.

C’est suite à ce décès que Tucker Thomasson décida de créer, en projet solo tout d’abord, Throne Of Iron et la première démo ne tarda pas à sortir : c’est quelques semaines plus tard que “2018 demo” verra le jour avec les titres “A call to adventure”, “Lichspire” et “The allure of silver”.
La suite ne mettra pas beaucoup de temps à arriver : pas moins de six singles – dont un “Crystal logic”, reprise de … Manilla Road) et un split (“The crypt of blades” avec Hillsfar) entre décembre 2018 et décembre 2019.

C’est d’ailleurs pour ce split que Throne Of Iron devient un groupe à part entière, avec le line up actuel : le batteur Jacob Lett (son compère dans le groupe de black metal Avakr – un album de sorti – et qui faisait également partie du groupe de doom / stoner Thorr-Axe avec deux albums et deux splits à la clé), Evan Pruitt à la basse et Corwin Deckard à la guitare.
Une compilation est même sortie le 7 janvier 2020 avec la démo, quelques uns de ces singles (dont la reprise de Manilla Road et le “Swords and tequila” de Riot) et les titres du split.

Puis vient ce premier album, sobrement intitulé “Adventure one” : complétant une activité musicale assez prolifique en si peu de temps d’existence. Throne Of Iron se la joue heavy metal épique, évidemment fortement influencé par Manilla Road, mais s’adresse aussi aux fans de NWOBHM qui ne jurent que par les premiers Judas Priest, Iron Maiden, Satan, Evil, Mercyful Fate ou Cirith Ungol ou par le power metal US façon Omen, Medieval Steel ou Manowar.

Et cet album, au delà d’un hommage à Mark Shelton, est un hommage au heavy metal épique en particulier : oscillant entre mid tempo et low tempo, n’hésitant pas à faire quelques incursions dans le doom metal façon Candlemass, Throne Of Iron revisite ce genre de metal qu’on a adorait il y a 35 années de ça : avec son chant à la Brian Ross (Satan, Blitzkrieg) légèrement sous mixé, Tucker Thomasson n’hésite pas à nous offrir un véritable revival d’une musique qui n’est finalement pas aussi passéiste qu’elle puisse paraître. En huit titres répartis sur 42 minutes, le quatuor de l’Indiana nous fait revivre de grandes épopées des âges farouches qui suintent bon le sang et la chair tranchée par des épées aussi aiguisées que les riffs des guitaristes.

Le groupe n’invente rien tant on a parfois la sensation que certains titres auraient eu leur place sur “Court in the act”, “Evil’s message”, “Battle cry” ou “Open the gates”, mais ce que fait Throne Of Iron, il le fait très bien, dans le respect du genre musical, et nul doute que le public, pourtant très difficile, risque fort d’adhérer.

Et ça ne sera que justice. May the Lords of light be with you !

Tracklist :

1. A Call To Adventure (5:56)
2. Past the Doors of Death (8:25)
3. Dark Shrine of Rituals (3:59)
4. The Power of Will (3:52)
5. Lichspire (5:12)
6. The Fourth Battle of the Ash Plains (6:10)
7. The Allure of Silver (5:34)
8. Wish (3:20)

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