Note du SoilChroniqueur (Wilhelm von Graffenberg) : 7.5/10

Pendant ce temps, dans un monde où on danse sur les tombes… On le saurait depuis des années : les morts sauraient danser. Le groupe de Lisa Gerrard inventerait une novlangue sur des teintes vocales hongroises ondulantes. Et alors qu’Ágnes Thot règnerait en maitresse sur ce chant folklorique dans The Moon and the Nightspirit, elle se ferait proposer par Tamás Kátai de faire danser sur les catafalques, et ensuite une autre Ágnes (Sipos) viendrait chanter.

Pendant ce temps, dans un monde où Prodigy ferait du folk… La hardtech se mêlerait avec des couleurs slaves devenant les bastions auditifs de Thy Catafalque et son 6^ème album, Sgùrr, dont le titre serait un dérivé du gaélique qui signifierait « le sommet d’une montagne » et qui parlerait de l’eau et des montagnes (et comme ça, ça expliquerait la symbolique des vagues et des triangles sur l’artwork de couverture)…

Et pendant ce temps, dans un monde où un titre durerait au moins un quart d’heure… « Les mecs, l’électro-goth, c’est dépassé, j’ai trouvé de quoi faire bouger du folk metalleux : on va mettre des loops de batterie électronique, des guitares électriques et du folk à base de guitares acoustiques, violon et contrebasse… Et c’est pas parce que t’écris des radio edit qu’on doit faire commercial comme toi… »

Pendant ce temps, dans un monde où on parle tous hongrois… « Mais non mes titres ne sont pas imprononçables !!! Genre « Alföldi kozmosz », « A hajnal kék kapuja » ou « Sgùrr Eilde Mór », c’est pas prononçable, peut-être ? »

Et pendant ce temps, dans un monde qui rend hommage aux régions reculées de la France… « Par contre, je vais appeler un de mes morceaux « Jura » et les français croiront que c’est pour eux. »

Pendant ce temps, dans un monde où on fait des très longs morceaux, mais où on met un pont acoustique entre deux riffs électro et death… « Agnes, j’ai oublié ma liste de courses, tu veux bien me la redire, steuplé ? »

Et pendant ce temps, dans un monde de folkeux… « Hé les mecs j’ai découvert cet album improbable… Bon ok, on pige rien aux paroles mais y a des morceaux courts aussi, avec du folk hongrois dedans, et donc c’est cool ! »

Pendant ce temps, dans un monde où on reviendrait sur terre de temps en temps… « Bon, c’est pas tout ça, mais je fais du Black Metal, on va arrêter les conneries à base de crincrins et de gratte-caisses… 2’49 de violence dans un monde de Bisounours, c’est pas trop demander ? Non ? Bon bah je vais en remettre 16 minutes ensuite, là !…»

Et pendant ce temps, dans un monde où on perdrait pied… « Ouais, et même que je vais mélanger des tas de trucs ensemble, du répétitif à la Steve Reich, des trainées de violon en gamme hongroise, du blast et du picking bien TRVE BM… et que je vais créer un nouveau genre : de l’ « avant-garde » metal… Ouais je sais, ça veut pas dire grand-chose, mais le « Post- » et le « Modern- », c’était déjà pris ! »

Pendant ce temps, dans un monde où le lecteur saurait utiliser Google Traduction… Egy album hallgatni , hogy csodálkoztak , és csodálkozott, egy időben.

Et pendant ce temps, dans un monde où un chroniqueur essaierait de donner un avis tangible… Il vous dirait « A écouter pendant ce temps que vous essayez d’entrer dans le monde étrange de Tamás Kátai »

Tracklist :
1. Zúgó (0:20)
2. Alföldi kozmosz (4:15)
3. Oldódó formák a halál titokzatos birodalmáb (15:21)
4. A hajnal kék kapuja (2:43)
5. Élő lény (4:44)
6. Jura (2:49)
7. Sgùrr Eilde Mór (16:02)
8. Keringo (5:00)
9. Zúgó (0:26)

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