Line-up sur cet Album
- Justin Matthews : chant
- Jason Goss : guitare
- Matt Mielke : guitare
- Wills Weller : batterie
- Matt Arensdorf : chant, basse
Style:
Metalcore ProgressifDate de sortie:
29 janvier 2016Label:
Spinefarm RecordsNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 7,5/10
Quand on lit « Progressive Metal » dans la description de Toothgrinder, ce qui est sûr, c’est qu’on ne s’attend pas vraiment à ça. En lisant ces deux mots vient immédiatement dans notre esprit l’image d’un Dream Theater, d’un Symphony X ou un autre groupe de ce style. Et quand on lance Nocturnal Masquerade, ça surprend. Parce que les premiers riffs ne mentent pas : avec ce premier album, et sans doute les trois EP qui l’ont précédé, Toothgrinder nous dévoile une musique bien plus influencée par le Metalcore à la Textures – appelé aussi Djent, mais le nom est controversé –, que par la bande de Petrucci.
Ça, il ne nous faut que peu de temps pour le deviner. Polyrythmie, riffs syncopés, chant hurlé Hardcore puissant. Tout ce qui fait le genre est présent. Pourtant, on remarque presque tout aussi rapidement une sorte d’amour pour l’efficacité. En effet, sur douze, seuls deux titres dépassent les quatre minutes, comme si Toothgrinder voulait faire de chaque piste un potentiel single passable en radio. C’est d’autant plus vrai que le chant clair, s’il est présent dès le premier morceau pour des refrains qui s’ancrent facilement dans le cerveau, semble gagner de plus en plus de place au fil de l’album, avec un « Dance of Damsels » et un « Diamonds for Gold » qui sonnent très Metalcore à l’américaine, genre Five Finger Death Punch. Des groupes qui vendent des albums par centaine de milliers. Le truc très bien fichu (j’ai quand-même pas mis des mauvaises notes à leurs albums), mais surtout taillé pour plaire au plus grand nombre et faire un malheur en live. Chose que les ballades (« I lie in Rain » puis, dans un autre style, « « Waltz of Madmen », parfait titre de fin d’album), avec chuchotements, guitare cristalline, qui se sature ensuite sans perdre de vue son origine calme, ne font que confirmer.
Malgré tout, on pense tout de suite au Metalcore Progressif à la Textures. Pourquoi ? Parce que dans cette apparence directe et FM-isable – qui apparait surtout dans la deuxième partie de Nocturnal Masquerade, sans être non plus absente de la première –, Toothgrinder sait aussi se montrer plus complexe et plus riche qu’on ne le croit. « The House (That Fear Built) », déjà, possède sa petite touche avec sa deuxième guitare à la mélodie courte, simple et répétitive, qui apporte au titre une certaine tension et un côté Indou qui rappelle l’artwork de l’album (un aspect que l’on retrouve sur « Nocturnal Masquerade », faussement mainstream, avec ce chant clair typique contrebalancé par des hurlements prêts à se briser). « Lace & Anchor », est tout en rupture, avec des phrases musicales systématiquement interrompues. « Schizophrenic Jubilee » développe une structure difficile à suivre quand on y fait attention, mais étonnamment fluide lorsqu’on laisse la musique couler.
Le groupe montre aussi une certaine propension à la violence, qui n’est pas forcément due à la production – massive, comme le veut le style. « Lace & Anchor », et son solo qui explose en passage à la limite d’un Black Sympho, « Blue », dont le groove apporte une certaine brutalité, « The Hour Angle », batailleur et assez immédiat dans sa complexité, avant de devenir plus plombant et moins facilement entêtant, ou « Dejection/Despondency », qui alterne entre pauses éthérées et agressivité, sont autant d’exemples qui montrent que Toothgrinder, malgré les apparences, est plus qu’un groupe pour ados en quête de rébellion.
En fait, on se rend compte que ce qu’on prenait pour du mainstream est plus une épuration du superflu. Toothgrinder va à l’essentiel, et sa recherche d’efficacité, si elle semble faite pour attirer le grand public, sert également une violence non feinte et une complexité qui se dévoile au fil des écoutes. Nocturnal Masquerade se situe dans un entre-deux, mi-Metalcore de grandes foules, mi-Progressif plus alambiqué, et il serait dommage de passer à côté de ce dernier aspect en ne lui donnant que la chance d’une unique écoute.
Tracklist:
1. The House (That Fear Built)
2. Lace & Anchor
3. Coueur d’Alene
4. I Lie in Rain
5. Blue
6. The Hour Angle
7. Dance of Damsels
8. Diamonds for Gold
9. Nocturnal Masquerade
10. Dejection/Despondency
11. Schizophrenic Jubilee
12. Waltz of Madmen
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