Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Bon les gars, on se fait pousser les cheveux bien longs et bouclés, on sort la ceinture à cartouchières, les bracelets cloutés et la veste en jeans avec tout plein de patches de groupes de la Bay Area et on s’envoie ce premier EP de Torn Fabriks entre les oreilles… et surtout, d’un geste souple et vigoureux, on secoue la tête d’avant en arrière en préservant ses cervicales !
Trois… quatre, c’est parti !!

Parce que, bon, en ces temps de pandémie, les hôpitaux si bien entretenus par nos politiques ces dernières années n’ont pas besoin d’être sursaturés parce que vous n’avez pas été foutus de vous échauffer la nuque avant de headbanguer !
Et ce n’est pas avec ce Mind Consumption du trio portugais que vos envies vont de réfréner d’elles-mêmes !
Tu penses : six titres d’une moyenne de trois minutes pour un total de vingt minutes d’un thrash metal old school aussi efficace que celui-là, ça laisse des traces.
Une petite intro calme à la guitare digne d’un Testament et bim, les riffs saccadés et le tempo rapide déboulent sans crier gare. Et quand le chant de Ricardo Santos (oui oui, celui de Morbid Death) arrive, éraillé et vindicatif, on n’a pas envie de calmer la machine.
Et il faut dire que le chanteur, qui tient aussi la basse, a su s’entourer : entre Jorge Matos (Earth Syndicate, ex-Veinless) aux guitares et Paulo Soares (Adamantine, Rageful, ex-Wall of Death, ex-Burned Blood, ex-Endless Dyskinesia) derrière les fûts, on sent que les mecs n’ont besoin de personne pour leur apprendre le métier du parfait petit thrasher !

Que tout cela hume bon la Bay Area de la deuxième moitié des eighties avec un côté Suicidal Angels pas dégueulasse du tout ! Entre riffs vicieux, soli impeccables, section rythmique énervée avec percussions explosives et lignes de basse explosives, le tout magnifié par ce chant rageur déclamant son « amour » du capitalisme, on est en droit d’avoir envie de sauter partout !

L’ensemble est d’une solidité à rude épreuve, pue l’urgence malgré une grande maturité dans l’attaque des compositions – ce qui n’est pas incompatible – et le son est massif pour une musique d’une grande fluidité !
Et ne pas croire que le trio se contente de balancer du tempo rapide tout azimut : que nenni, ils savent aussi moduler le propos avec des parties très mélodiques et des passages en mid tempo accrocheurs !
Concrètement, on a un bon compromis entre le son de la Bay Area si typique et quelques influences à chercher sur la scène allemande vers Sodom ou Destruction, et même quelques relents punk lors du dernier titre « Evil8 » introduit par le célèbre rire de Vincent Price immortalisé par Michael Jackson dans sa chanson « Thriller »
Et surtout, tout s’enchaîne de la première à la dernière seconde à vitesse grand V, satisfaisant jusqu’au plus difficile des thrashers (pléonasme !).

Bref, un premier EP qui se déguste sans modération, et après un apéritif pareil, on attend un vrai full length !

Tracklist :

1. Respect (3:52)
2. Idiocracy Layers (3:46)
3. Face It (3:18)
4. Felt the Treason (3:10)
5. Bring Me Down (2:53)
6. Evil8 (3:45)

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