Line-up sur cet Album
- Pierre Dri – Batterie, choeurs
- Romain Nobileau – chant
- Rémy Robinot – Basse, choeurs
- Tanguy Andujar – Guitare
- Jérémy Bayon – Accordéon, chœurs
- Guest : Thibault Chavanis - Orchestrations
Style:
Death Metal FolkloriqueDate de sortie:
16 septembre 2023Label:
AutoproductionNote du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 9/10
Composé d’un équipage de cinq pirates tourangeaux, le navire Toter Fisch fend les flots tumultueux du metal depuis 2010, même s’il n’a vraiment largué les amarres que depuis 2014 ! Quelques escales discographiques jonchent leur odyssée, deux EP en 2015 et 2016 ainsi que «Yemaya », un long format l’année suivante, autant d’odes à la piraterie maritime, véritable fil conducteur de leur existence et de leur œuvre !
Leur deuxième opus intitulé « Aspidochelone » ne déroge pas à la règle, contant leurs aventures en évoquant, au fil de l’eau, la créature mythologique éponyme, tout droit sortie d’un manuscrit du 2ème siècle ! Un album concept en quelque sorte ! Alors, un œil sur le sextant, l’autre dans la longue vue et les oreilles au vent, embarquons en espérant que la mer soit bonne !
L’intro acoustique et épique d’« Awakening » résonne comme l’appareillage du Toter Fisch, son équipage galvanisé par le chef de l’expédition naissante, débordant de l’ivresse que procure la découverte de nouveaux horizons ! Point trop n’en faut, au bout de deux minutes, les voiles sont hissées et la vitesse de croisière est atteinte, nos maudits pirates y mettant leur cœur à l’ouvrage ! L’ajout de synthétiseurs en fond ainsi que les chœurs contribue à renforcer l’ambiance épique du titre ! Est-ce là la marque de la collaboration avec Thibault Chavanis, créateur de musiques de film ? Toujours est-il que cela produit son effet ! Le solo est aussi tranchant que la proue du navire fendant les flots, là où les harangues du capitaine retentissent et portent à des lieues comme pour dissuader ceux qui auraient la mauvaise idée de se mettre en travers de leur route !
La poursuite de l’album confirme une base folk indéniable, imprégnée de death plutôt mélo et saupoudré de black ci et là, la voix éraillée de Romain y contribuant grandement ! La musique de Toter Fisch se voulant probablement comme le carrefour des différentes influences des membres de l’équipage !
L’album propose des morceaux consistants et variés de par leur rythme et leur construction. Certains, parmi les plus lents, comme l’excellent « Petwo’s Call », « Memories » ou le sublime « The Island », sont captivants par leur mélodie et l’univers dans lequel ils nous emmènent, les parties accordéon nous donnant l’impression d’errer dans des tavernes de marins les soirs d’escales ! Ils montrent toute l’inspiration qui se niche derrière de telles compositions, la créativité débordante de nos lascars, et témoignent d’un investissement total pour fournir des titres aussi aboutis !
Il y a clairement des élans finntrolliens, mais nous ne sommes pas ici en présence de folk festif façon Korpiklaani et autres formations de folk à boire ! C’est un folk plus sombre, voire guerrier que Toter Fisch nous offre et qui donne des morceaux, qui, à coup sûr, permettront au public d’exprimer à loisir son esprit combatif en reprenant des refrains ou en hurlant des « Heyyyy », comme pour marquer le rythme des galériens faisant avancer le navire !
Chaque titre t’immerge dans l’immensité océanique et te gratifie d’une qualité musicale, synonyme d’une certaine maturité du groupe mais aussi d’un esprit de camaraderie évident, si cher au milieu de la mer, qui se ressent dans les compositions. Même si les propositions musicales doivent naitre dans la tête d’un ou deux membres du groupe, il me semble qu’in fine, tous y mettent leur patte de manière collégiale pour que le rendu final convienne à tout le monde et donc procure du plaisir à jouer !
L’album se conclut sur un magnifique morceau instrumental de sept minutes, calme, immersif, tout simplement grandiose et qui pourrait servir sans problème à une arrivée sur scène… J’dis ça, j’dis rien !
La production n’a pas été laissé au hasard, elle est soignée et colle parfaitement au style voulu ! Les arrangements peuvent paraitre un peu trop chiadés même, mais cela se gommera naturellement sur scène !
Un petit mot sur l’artwork qui traduit à la sauce Toter Fisch une représentation presque lovecraftienne de la créature mythologique qui a donné le nom à cet album, façon mers dépeintes dans les montagnes hallucinées du célèbre auteur américain, maître dans la description d’univers fantastiques empreints d’horreur.
Vous l’aurez compris, avec « Aspidochelone », Toter Fisch nous livre un album de toute beauté qui pourrait bien leur permettre de franchir un cap et d’obtenir une reconnaissance à la hauteur de leur talent ! Nous avons la chance d’avoir en France une scène metal riche de groupes de grande qualité, Toter Fisch en fait indéniablement partie !
Chapeau les gars !
Tracklist :
01. Awakening 07:03
02. The Tongue, the Saber 05:09
03. Petwo’s Call 05:42
04. Memories 05:20
05. The Island 05:51
06. Abyssal Beast 05:22
07. The Bow 05:12
08. Ritual 04:28
09. Blessed & Chained 04:37
10. Neverending 07:00
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