Line-up sur cet Album
- Michael Brown : Chant, Guitare
- Jett Heysen-Hicks : Basse
- Andre Wise : Batterie
Style:
Stoner Hard/Rock with corronesDate de sortie:
avril 2013Label:
Mascot RecordsNote du SoilChroniqueur (Lusaimoi) : 8/10
La réédition de « L.A. ? » par Mascot Records, fin 2012, m’avait permis de découvrir Tracer par le biais de ce premier album sorti en autoproduction, en 2008. Le groupe montrait déjà un potentiel, avec des compositions efficaces et bien foutues allant du Stoner au Blues/Folk en passant par le Rock US. Mais il affichait aussi un trop grand respect pour ses influences, qu’il peinait à cacher.
Malgré tout, comme je l’ai dit dans ma chro de « L.A. ? », cinq ans ont passé, un second album « Spaces in Between » a vu le jour, directement sorti chez Mascot, cette fois, et c’est leur troisième offrande que nous avons entre les mains. L’occasion de voir comment le groupe a évolué.
Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, Tracer est un trio qui ne nous vient pas du Mexique, contrairement à ce que pourraient nous faire croire le titre et l’artwork de cet album, mais d’Australie. Le pays des kangourous, comme Bernard et Bianca ! C’est un groupe composé de Mickael Brown, d’Andre Wise et de Jett Heysen-Hicks (venu remplacer Leigh Brown, le frère de Mickael) qui ne devaient pas être nés dans les années 70. Chose étonnante, puisque les gaillards évoluent dans du Stoner, comme dit plus haut, bien influencé par les seventies.
Et le truc qui surprend dès les premières secondes, et ce d’autant plus que c’était un léger point faible de « L.A. ? », c’est le son. Bien gras, poilu, un peu rugueux et aussi poussiéreux que le pays qui les a inspirés, les gars ont bien progressé de ce côté, grâce à Kevin Shirley, qu’est loin d’être Joe le Clodo. Le deuxième truc, c’est la maturité qu’a pris le groupe.
Faut dire aussi que j’ai fait un saut dans le temps de 5 ans en quelques semaines. Et le choc est énorme. Tout en gardant ce respect pour leurs idoles, le groupe a su les digérer, pour les intégrer dans leurs compos sans qu’elles soient trop audibles, et obtenir le « son Tracer ».
Mais Tracer, c’est quoi ?
Et bien c’est avant tout des riffs ultra mémorables. C’est pas « Lady Killer » et son refrain, ou le très, très, dandinant « Dirty Little Secret » qui me feront mentir. Parce que « El Pistolero », c’est pas moins de 13 titres tous différents, mais qui ont chacun leur petit truc. Des exemples ? « Manic for Ya » est un bon moment de Rock’n Roll, très énergique, même si j’ai pu déceler une originalité moindre ici, « Dead Garden » se montre un peu plus lourde, avec un refrain très Heavy, et un break annonçant une explosion, « Scream in Silence » c’est un peu comme une ballade qui aurait laissé toute mièvrerie à la maison, puis qui explose par la suite.
On a aussi « Niw I Ride », très Hard Rock, qui fait monter la pression par un break en plein milieux. Ou encore « Hangman », qui fait voyager de l’autre côté de la planète, avec ces ambiances Hard/indoues, avant de devenir plus lourd puis complètement hypnotique, jusqu’au retour de l’atmosphère développée dans l’intro, soulignée, cette fois-ci, par une batterie martelante… Du très bon !
Et que dire de mes préférées que sont les titres formant l’histoire en quatre parties « Suite del Desperado » (Robert Rodriguez serait-il dans le coin ?) et plus particulièrement le duo « Balad of el Pistolero »-« Santa Cecilia » et « Until the War is Won » ?
Titre de transition, « Balad of el Pistolero » montre, comme seul défaut, un son de guitare un peu trop propre, mais il dévoile d’autres influences, comme le Grunge, tellement on a un instant l’impression d’entendre un retour de Kurt Cobain. Le titre se termine pour introduire un « Santa Cecilia », tout en lourdeur et mélancolie, jusqu’au refrain sublime, juste soutenu par ces chœurs évoquant des chants d’époque. Le tube du CD.
Quant à « Until the War is Won », en entendant son intro, vous aurez l’impression de vous retrouver dans le désert, sur un canasson épuisé, un vautour volant en cercle au dessus de vous. Le reste du morceau semble être conté par un vieux cowboy qui se remémore sa vie pleine d’aventure. Un titre plein de nostalgie, avec de belles poussées et pas mal de références sonores qui feront plaisir à tous les amateurs de Westerns.
Bref, vous l’aurez compris, Tracer a grandi. Et ça se ressent même dans la voix. Rappelez-vous, sur « L.A. ? », je vous disais qu’elle manquait un peu de vécu. Et bien là, c’est plus du tout le cas, même si on reconnaît la patte de Mickael Wise. Car en plus d’être plus viril, le chant du bonhomme se révèle très varié, allant du clair, éraillé quelques fois, à quelque chose de plus rageur, parfois proche de celui de leurs compatriotes d’AC/DC (« Now I Ride » étant le meilleur exemple), en faisant un détour du côté du Grunge, pour « Ballad of El Pistolero », et vers les aigus, dans « Scream in Silence ».
Inutile d’en dire plus. « El Pistolero » est simplement un album d’une grande efficacité, bien varié, mais qui n’oublie pas d’être intelligent et de rechercher des subtilités. Si vous aviez un tant soit peu apprécié « L.A. ? », je vous conseille de revenir sur ce groupe, qui a su gommer ses défauts, tout en gardant ses qualités. Et si vous ne le connaissiez pas, mais que vous aimez le Stoner ou le Hard/Rock, je vous conseille de réparer cette erreur de suite.
Moi, en tout cas, je pense combler le vide de ces cinq années en m’achetant « Spaces in Between », dans peu de temps.
Site officiel : www.tracer-band.com
Facebook : www.facebook.com/tracer
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