Line-up sur cet Album
- Mickael Brown : chant, guitare
- Leigh Brown : chant, basse, clavier
- Andre Wise : batterie
Style:
Stoner/Hard RockDate de sortie:
2012 (réédition)Label:
Mascot RecordsNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 7/10
Une jeune fille court-vêtue faisant du stop devant une Harley sur un fond désertique de ce qui semble être un paysage de l’Arizona. Avec une telle pochette, on n’a aucun doute quant au style pratiqué par Tracer : du bon vieux Hard Rock/Stoner d’antan inspiré par les grands du genre.
Car tout dans cette artwork, semble nous ramener à l’Âge d’Or du Rock, cette belle époque où il n’était pas considéré comme un genre pour papis par des ados fans de musique jetable, et, surtout, époque où je n’étais pas né… Cela va de l’utilisation du dessin, plutôt que de la photo, rappelant les affiches des films d’alors, jusqu’à la police utilisée pour le logo du groupe, renvoyant à celle utilisée pour de nombreux titres de cinéma, d’action ou d’horreur à la Grindhouse, notamment.
Mais quand on ouvre le livret, c’est pas mal de surprises qui nous accueillent. D’abord, on s’aperçoit que Tracer, formé en 2004, ne nous vient pas des États-Unis, comme on aurait pu le croire jusqu’alors, mais d’Australie. Et puis on se rend compte, au visage des membres de ce trio, qu’ils doivent être plus proche des vingt ans, que des soixante. Une jeunesse qui se ressent un peu à un détail de l’écoute. Mais enfilons le CD dans la chaîne, d’abord.
Avec ce « L.A. ? », sept titres pour une bonne demi-heure de musique, Tracer fait dans le direct. On rentre tout de suite dans ce mini-album sorti en 2008 (mais réédité en 2012), et on y rentre par « End of the Samurai ». Pas de longue intro ambiante. C’est une basse groovy, tout de suite suivie des premiers riffs et du chant, qu’on nous sert ici.
Deux choses étonnent alors. En premier lieu, la production. Très très clean et pro, surtout pour un groupe si jeune, et encore plus pour du Stoner. J’aurais aimé un truc un peu plus crasseux. Mais c’est peut-être pas le style de Tracer et puis le son possède tout de même un côté assez « lointain » qui nous ramène aux productions anciennes auxquelles le groupe fait référence. En second, c’est la voix de Mickael Brown qui surprend. Et c’est un peu ce qui trahit la jeunesse des membres du groupe. Non pas qu’elle soit mauvaise, mais elle est assez aiguë et ne semble pas assez rocailleuse pour le style, affichant certains côtés Heavy. Heureusement, c’est quelque chose qu’on oublie vite, car le gaillard sait afficher une certaine rage.
Et aussi parce que Tracer sait faire des tubes !
Dès les premières minutes, on se met à dodeliner de la tête. « End of the Samurai » démarre en trombe, puis retombe, étrangement, mais avant qu’on ait le temps de s’en rendre compte, il redémarre pour quelque chose d’autant plus fort. Chose amplifiée sur la fin de la chanson, avec ce break acoustique suivit d’un solo court mais efficace.
Par la suite, les titres « Don’t forget my Name », « Wrecking Ball » s’avalent comme un paquet de bonbon. Avec toujours cette sensation de déjà-entendu, mais toujours aussi cette efficacité redoutable. Surtout lors de ces refrains qu’on peut avoir dans la tête pendant un moment.
Tout s’enchaîne super vite, sans qu’on ait le temps de s’en apercevoir. Toujours comme un paquet de bonbons, en fait.
« Get Free » affiche un côté plus lourd que le reste, avec une guitare bien grasse et un rythme plus lent, plus posé. Le chant semble ici plus mûr. Plus rauque, ce qui n’est pas pour me déplaire. Pour un morceau qui va s’accélérer de plus en plus jusqu’à la fin et offrir de jolies variations.
C’est la seconde partie du CD, qui termine de convaincre. D’abord avec « All Look the Same ». Un couplet rapide et dansant, simple et accrocheur, qui viendra se modifier par la suite. Pas plus original que le reste, ni plus complexe, mais… quel refrain ! « Such a Waste » reste dans le même jus, en allant piocher un peu vers du bon Rock US. Un titre qui ne dépareillerait pas sur certaines pistes de danses.
« Sleep by the Fire » commence comme un mélange de Blues et de Folk Américaine, avec ce petit son grésillant qui nous donne l’impression d’écouter le titre à travers une vielle radio. Et puis, le gros son arrive, un peu plus lourd et crasseux qu’à l’habitude, pour s’alterner avec l’acoustique. La voix, même si elle ne change pas, prend un tout autre visage, avec de jolies poussées. Au final, un morceau de plus de six minutes, avec un solo plutôt conséquent, qui vient terminer en beauté ce premier album.
Avec ce « L.A. ? », Tracer nous montrait, déjà en 2008, un certain potentiel, avec sept titres dévoilant un vrai savoir faire, un un joli song-writing, une jolie technique bien utilisée (chaque morceau possédant son petit solo qui va bien) et une vraie passion pour le style. Une passion peut-être un peu trop grande, d’ailleurs, car le trio avait encore des influences trop voyantes, et ne possédait pas encore le petit truc qui lui faisait s’approprier le style. Mais qui sait ? Cinq ans sont passés, depuis, un deuxième album, apparemment bien accueilli, a vu le jour et un troisième est sur le point de sortir. Poser une oreille sur ce premier jet semble donc être une pas mauvaise idée.
Site officiel : http://www.tracer-band.com
Facebook : http://www.facebook.com/tracer
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