Note du Soilchroniqueur (MetalpsychoKiller) : 8 / 10

“Welcome to my nightmare” clamait, il y a quelques décennies, un certain Alice Cooper. Notre Vincent Furnier, descendant de frenchies émigrés à Detroit, émergera dès 1964 et surnagera de la profusion à venir de la scène Hard-Rock par son inspiration créatrice d’une part. Mais plus encore par l’originalité de l’univers parallèle qu’il proposera à son auditoire au fil des générations s’engageant en rangs serrés derrière ses « Special Forces » et ses « Trash ». Comme quoi le gars n’était pas si « Hey Stoopid » ! La twilight zone de notre illuminé fera tache d’encre et nimbera bon nombre d’artistes dans leur créativité ; des plus connus à la Rob Zombie… A tous les « anonymes » dans la veine des frangins Calabrese. Quelques soient les déclinaisons engendrées par l’influence d’Alice sur les cohortes s’en étant inspirées ou en ayant tout simplement été influencées, une constante demeurera : L’unicité. Nacrées de noirceurs morbides, austères, mixées comics…Peu importeront les tendances et votre agrément ou votre rejet en bloc, mais le visuel, « Le Show », gardera toujours une dualité d’importance avec le support musical délivré.

« Horrorwood Rocks ! 2 » , ne taira et ne cachera rien de ses sources d’inspiration. « Sunset Graveyard », «full of horror, rebellion, freedom and monsters”, “10 hard rocking anthems”, “illustrated by the demented Devilo Death!”; une liste qui s’avérerait suffisamment explicite à éclairer et illuminer votre lanterne avant même la découverte de cet opus. Sans prétentions outrecuidantes, sans super production, sans guests, sans trop de promotions ni de moyens…Certes. Mais pas sans Fun ni qualités bien au contraire ; et surtout avec un souffle rafraichissant et une foi saisissante qui gommeront les quelques défauts « naïfs » et gagneront votre agrément. Déjà, sachez que « Traumatisme » est un multi instrumentiste répondant au nom de Nicolas Tifagne et que le gars met un point d’honneur a tout réalisé seul. Même si cet album est enregistré et mélangé par « Undercover Slut’s divine », la démarche de notre blondie androgyne pourra rappeler à certains le Quorthon sans Bathory en version Horror Glam Rock. « HR !2 » -succédant à l’initial « HR ! » de 2009- est un pur produit personnel de son auteur. Un fruit naturel issu d’un arbre n’ayant pas été dénaturé par les pesticides et les engrais ne visant qu’à la rentabilité au détriment de la saveur.

Quelques soit votre ressenti au niveau de ce « packaging look cartoonesque » -Certains vont crier au génie et d’autres au plagiat kaléidoscopique -, l’important, le primordial, restera le contenu plus que le contenant ! Et de ce côté-là, une constante s’avérera indéniable. Notre illuminé s’y entend dans son alchimie à concocter des titres saisissants et appréciables. Indiscutablement plus Rock que Metal, « HR !2 » affichera une production un peu étouffée à bas régime mais devenant nickel dès que l’on poussera un tant soit peu les watts. Dix titres réussis restant foncièrement et viscéralement dans la même veine avec un panel d’ « Highlights » indéniables. La grosse intro syncopée groovy et plus qu’accrocheuse de « The Madman Strikes Again” sera ainsi du genre à marquer vos neurones aux fers rouges et inexorablement vous faire trémousser quand vous vous surprendrez par ailleurs à hurler comme un putois le refrain de « Screw It » ! « Fuck You All » ??? « A la vie, à la morgue » vous répondrait Nicolas… « Megalo Maniac », avec ses « ohohoho » punkisants et puérils tranchants avec un « Mééééé-ni- akkkkk !!! » qui tue, se révélera par la suite tel un véritable hymne en puissance et plaçera en orbite le suivant déjanté « Hot And Nasty » à juste titre dénommé.

« Traumatisme » aura même le bon goût de terminer son album en bouquet final avec deux titres somptueux, « The Monsterman » et « Zombie In The Tv ». Le premier reprend la facette syncopée d’une intro à « The Madman » avant de nous claquer le beignet par des changements de tempos et une trame au final plutôt Heavy. Et allez donc savoir pourquoi, quand la fin de ce titre tiendra de la cavalcade mélodique, l’entame de cette plage me fait penser à du Blackie Lawless ? WASP !!!. Le second, « showtime » de notre sieur se terminant par une track surprenante fleurant le Rockabilly et une ligne de basse dont auraient pu s’enorgueillir les « Stray Cats » d’une part ; et de l’autre une wah wah sympathique… La tracklist assénée se voudra donc très majoritairement convaincante quoique la triplette « Animalize Me », « Don’t Dream Your Life, Live Your Dreams » et « Return To Horror High » se montrera à mon sens un ton en dessous. La faute à une dualité entre compositions trop classiques et tellement entendues d’un coté, et parallèlement un chant qui énervera certains d’entre vous et leur feront accoler des étiquettes de platitude et linéarité.

Il n’empêchera qu’au final, cet « Horrorwood Rocks ! 2 » se dévoilera intensément appréciable malgré les quelques imperfections infimes précitées. Ces dernières accentuant d’ailleurs l’unicité et le charme d’un opus sans manquements et vous faisant plonger résolument dans l’univers halluciné tragi comics de notre blond hexagonal. Cure de jouvence, naïveté (dans le sens candide et non péjoratif du terme), véracité et profondeur de la démarche ; sans aller jusqu’au Trauma, cette seconde offrande est plus qu’à découvrir ; à apprécier sans modérations. Le genre d’album imparfait mais unique, qui ne restera pas sur l’étagère à crouler sous la poussière, et se fera un malin plaisir à venir hanter régulièrement vos esgourdes malsaines !

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