Line-up sur cet Album
Robby Robb : chant, guitare + tout plein d'invités
Style:
grunge/rock ethniqueDate de sortie:
2008Label:
Rodeostar RecordsNote du Soilchroniqueur (Wën) : 08/10
Et bien mes amis, voici des CDs comme l’on aimerait en recevoir plus souvent. Non que ce « M.O.A.B. », dernier rejeton de Tribe After Tribe, puisse prétendre être un classique en puissance, mais plutôt car cet album se présente au chroniqueur acharné comme une véritable bouffée d’air, une escapade musicale vers d’autres horizons, bien au delà des frontières de notre microcosme metal habituel.
Car dépaysante, cette galette l’est assurément. Pour les présentations, Tribe After Tribe nous vient d’Afrique du Sud et n’est pas metal, ce ne serait pas Robby Robb son leader/compositeur qui vous soutiendrait le contraire. Reconnu il y a une quinzaine d’années déjà pour ses premières réalisations et quelques talentueuses collaborations (notamment Three Fish avec Jeff Ament, bassiste de Pearl Jam), le bonhomme nous présente ici un rock expérimental, curieux et furieux métissage des diverses sources d’inspirations du combo. Résolument rock, la particularité de TAT réside dans son talent à marier ce côté électrique à des influences musicales africaines très prononcées pour en ressortir quelque chose de contrasté et d’unique.
Multiples sont donc les facettes de cet intrigant hybride, oscillant aussi bien entre un grunge saturé et puissant (‘Supreme one, ‘Warrior’) que d’arides psalmodies (‘Run’, ‘Chiron’). Lancinant et hypnotique (‘Burning bush’, ‘Red sky’) ou bien plus actuel (le très Red Hot Chili Pepperiesque ‘Truth and reconciliation’), vous l’aurez compris, il est bien difficile (et inutile) de cerner efficacement ce subtil cocktail.
Une tentative vouée d’avance à l’échec pourrait tenter d’établir un rapprochement entre un Pearl Jam (époque « Vitalogy« ) et un U2 (« The Joshua Tree« ) avec un je ne sais quoi d’ethnique et de profondément mystique (‘Understanding the water’ ou bien les divers ‘Deuteronomy excerpt’ ou intervient une voix féminine). Mais là encore, ce serait faire abstraction de ce côté mouvant, insaisissable …
Difficilement apprivoisable, ce « M.O.A.B. », ne dévoilera ses charmes qu’après quelques écoutes attentives (les premières pouvant déstabiliser). Il faudra certes un peu de temps à l’auditeur pour se familiariser avec ce nouvel essai de TAT, mais passé cet effort d’adaptation nécessaire, la musique du groupe prendra alors toute son ampleur, proposant quelques grands moments d’émotion (à l’image d’un ultime ‘World drum’ fort et intense), révélant alors sa profonde essence mystique et passant de ‘simplement envoûtante’ à ‘pure’ … Croyez-le, cela en vaut la chandelle.
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