Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 8,5/10

Dans la série retour de l’année 2023 voici Tsjuder. Comment ça, vous ne vous souvenez pas de Tsjuder bande de scélérats ??!! Bon il faut dire qu’il faut remonter à 2015 pour trouver trace de leur dernier album studio. Pourtant le groupe et son label, Season of Mist, ont tout de même eu à cœur de délivrer depuis cette date nombre de petites choses en capacité d’entretenir la flamme des fans de la formation d’Oslo. Tout d’abord, ce fut un album live en 2016 puis l’année suivante une réédition réenregistrée de leur EP de 1997 (Throne of the Goat). S’en est suivi en 2019, une réédition de leurs deux premiers albums (Kill for Satan et Demonic Possession). Par contre, depuis plus rien !

Mais le duo démoniaque constitué de Nag et de Draugluin n’avait pas dit son dernier mot et tapi dans l’ombre de sa Norvège natale, la créature préparait son retour. Pour ce faire, il trouvait en Jon Rice, un digne suppôt de Satan pour enregistrer les parties de batterie de ce nouvel album intitulé Helvegr.
Premier constat l’artwork de Jonas Svensson est attirant et sort un peu des sentiers battus dans le Black Metal. On y voit des coulées rouges s’étendre dans un paysage forestier et montagneux comme si la mort, le sang ou le mal déferlaient partout.

De déferlement, il va beaucoup en être question dans ce nouvel opus de Tsjuder. Pas d’inquiétude à nourrir sur la relative période d’inactivité du groupe, celui-ci n’a pas perdu la main. Dès les premières notes de la chanson, « Iron Beast », c’est un déluge de feu et de blasphèmes. Si les Enfers avaient une bande son ce pourrait être cet album qui renoue avec des ambiances dignes des années 90 mais avec un son contemporain tout a fait réussi.
Tsjuder ne fait pas de quartier : “Prestehammeren”, “Surt”, “Gamle-Erik”, “Chaos Fiend”, “Gods of Black Blood” se succèdent comme autant de pièces démoniaques rapides aux riffs tranchants et totalement habitées par le chant féroce de Nag. Les soli sont archétypaux d’un Black comme on en fait plus ou peu : véloces et malsains à souhait. Dans ce brasier, Jon Rice ne laisse pas sa part aux chiens et offre une prestation cinq étoiles à la batterie. Comme si la musique ne suffisait pas, Tsjuder utilise aussi quelques samples pour habiller un peu plus encore son propos : explosions sur « Iron Beast », sirènes d’avions en piqué sur « Prestehammeren »…c’est discret mais suffisamment équivoque pour mettre plus encore dans l’ambiance. La sixième piste « Gods of Black Blood » voit apparaitre un guest, et non des moindres, puisqu’il s’agit de la voix de Seidemann, bassiste de 1349.

Dans cette partition luciférienne à haute vitesse c’est le titre éponyme de l’album qui dénote le plus avec son intro acoustique, son rythme mid tempo et lourd. Une pause ou une respiration dans cette opus? Oui et non. Oui, car dans les faits la cadence va repartir de plus belle pour le morceau suivant “Faenskap og Dod”. Non, car « Helvegr », s’il est plus lent, n’en est pas moins malsain et aussi implacable que les autres titres. L’album se referme sur « Hvit Dod » qui est une sorte d’outro pas franchement indispensable. Au vu de la teneur de l’album c’est un peu dommage de le refermer ainsi mais le groupe doit avoir ses raisons.

A l’heure de compter les crânes ramassés sur le champ de bataille, on ne peut que constater que les prises de Tsjuder sont conséquentes. Helvegr renoue totalement avec un Black Metal classique autant que classieux. Du début jusqu’à presque la fin le groupe se montre féroce et ne fait ni concession ni prisonnier. Un retour totalement réussi pour une formation qui démontre, si besoin était, que la flamme du Trve Norwegian Black Metal est loin d’être éteinte.

Tracklist :

1. Iron Beast (03:37)
2. Prestehammeren (04:01)
3. Surt (06:59)
4. Gamle-Erik (03:46)
5. Chaos Fiend (04:02)
6. Gods of Black Blood (05:19)
7. Helvegr (07:36)
8. Faenskap og Dod (03:08)
9. Hvit Dod (02:52)

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