Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 8,5/10

De tous les grands noms que peut compter la scène Black norvégienne, Tulus n’est pas celui qui vient le plus à l’esprit. Pourtant, Tulus, c’est tout de même trente années de dévouement au Black Metal (avec une pause entre 2000 et 2006), on mentionnera d’ailleurs qu’un petit documentaire a été réalisé à l’occasion de cet anniversaire*.

Ce qui est intéressant dans la musique de Tullus, c’est qu’elle est à la fois typiquement norvégienne, tout en se singularisant assez fortement de ses pairs. Ce septième opus, intitulé Fandens Kall ne fait pas exception. On évolue en terrain familier avec des riffs glacés et un joli lot de morceaux en mode mid tempo bien insidieux. L’artwork et une partie des morceaux renvoient à la nature froide et sauvage des terres scandinaves, même si ce n’est pas ici, la seule thématique abordée. Tout ça, c’est donc pour le côté “Made in Norway”.

Toutefois la musique de Tulus continue de se distinguer par différents éléments. Le groupe n’a jamais vraiment joué la carte de la surenchère, développant un Black sans artifice, concis, tour à tour nerveux ou plus rampant. Sans surprise, on retrouve ces éléments dans Fandens Kall avec une prédominance de morceaux mid tempo malsains à souhait. L’album et les morceaux sont brefs : une grosse trentaine de minutes, dix titres oscillant autour des deux – trois minutes. Tullus ne tortille pas du cul pour chier droit. Alors, fainéants, les gars de Tullus? Non : efficaces. Le groupe ne recherche pas du tout la démonstration technicienne, il ne cherche pas davantage à étirer sans fin ses morceaux et à développer un son monstrueux où guitares et batterie écraseraient tout. Tullus continue d’inscrire sa musique dans le sillage d’un Black teinté de Heavy, de Thrash ou même tout simplement de Rock. Le groupe privilégie des riffs et des motifs mélodiques relativement simples mais percutants. Les morceaux ne s’éternisant pas, la lassitude ne s’installe pas non plus, ce qui fait de Fandens Kall un album agréable à écouter. En somme, Tullus met ce qu’il faut là où il le faut, ni trop ni pas assez. Une bonne vieille recette, pas forcément compliquée, mais savoureuse.
Une recette d’autant plus appréciable que le groupe sait aussi apporter sa patte personnelle avec son ingrédient à lui : à savoir de vraies lignes de basse, non seulement bien audibles, mais aussi bien groovy, bien Rock. Cela a toujours été un des points saillants du groupe et c’est un plaisir personnel et renouvelé que de retrouver cela dans un style où cet instrument passe souvent à la trappe ou très en arrière.

Concis, précis, efficace Tullus sait également faire respirer son Fandens Kall avec un titre comme “Sjelesmerte” totalement habité par les seventies avec son riff bien Rock, ses claviers un peu psyché, la voix de Lena Fløitmoen et bien sûr toujours cette basse bien ronde. C’est ça, le True Black n’ Roll !

Tracklist :

01. Fandens Kall (02:49)
02. Lek (03:05)
03. Slagmark (03:06)
04. Allstøtt (01:52)
05. Isråk (03:56)
06. Samuelsbrenna (04:43)
07. Sjelesmerte (04:26)
08. Bloddråpesvermer (03:30)
09. Snømyrkre (02:20)
10. Barfrost (02:28)

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*liens vers le petit documentaire sur Tulus :