Depuis leur sabordage en 1987, après avoir vendu de par le monde des albums par palettes complètes et s’être attiré les foudres de ce que tout le monde puritain compte comme bigots et bigotes, les sœurs siamoises, toujours emmenées par le blond et flamboyant Dee Snider n’ont jamais pris la peine de se diriger vers un studio avec dans leurs flight cases quelques nouvelles compositions. Pourtant, depuis leur reformation en 2001 après les tragiques attentats du 11 septembre, ces new yorkais pure souche sont depuis assez présents sur la scène mondiale, accumulant les prestations lors de grands rassemblements estivaux , enfilant les sorties assez régulièrement, lives, re enregistrements, chants de Noël ( ????)… c’est donc apres cette ridicule compilation de « petits papa Noël version guitares électriques» sortie l’année dernière, Twisted nous balance donc à la face en cette fin 2008 un nouveau live, cette fois ci capté non pas lors d’un grand festival mais dans la moiteur et l’obscurité de la célèbre salle londonienne de l’Astoria, concert ayant eu lieu le 1er aout 2004.

C’est donc par un tonitruant et rageur « good evening, welcome to our show !!!! », premiers vers du fameux “what you don’t know (sure can hurt you)” que commence ce set, enchaîné par un non moins rageur « kids are back », toujours introduit si délicatement par le classique « we are Twisted Fuckin’ Sister !!!! ». Les classiques s’enfilent alors comme des perles pendant plus d’une heure et demie. Tous les albums, outre « Love is for sucker » sont représentés, d’ailleurs la set list est rigoureusement la même que sur le live à même de 2005. C’est en fait le seul gros reproche que je ferai à cet enregistrement(le deuxième sera plus concernant un son un peu brouillon par moment, notamment sur le CD accompagnant le DVD), mais je ne crierai pas pour autant au foutage de gueule, étant donné le soin qui a été donné à la réalisation de ce live. Sans utiliser 50 cameras ni un light show démentiel, juste quelques effets de lumières bien sentis (voir le fameux break de « burn in hell », avec cette lumière rouge, on se croirait dans la scène finale d’un film d’épouvante) et encore moins une mise en scène avec dragons ou strip teaseuse, l’ensemble est très agréable à regarder. Une fosse et 5 musicos, c’est tout. Et quels musicos …AJ Pero martèle sur ses fûts comme si sa vie en dépendait, Mark Mendonza n’a rarement aussi bien mérité son surnom de « the Animal », avec sa façon si particulière de frapper sa basse, et la paire de guitaristes JJ French et Eddie Fingers Ojjeda semble avoir retrouvé sa complicité d’antan. Et que dire d’un des plus grands front man de tout le Heavy Metal, Dee Snider ? Ce mec est fidèle à lui-même, éructe ses lyrics en gesticulant comme un damné, harangue le public à la manière d’un orateur, se lance comme à l’accoutumé dans de grandes diatribes (là, c’est l’ancienne maison de disque, qui visiblement en prend pour son grade …)

Alors, oui, on pourrait rigoler en le voyant avec son maquillage outrageant, sa tenue de scène rose et son débardeur résille. Les plus jeunes d’entre nous d’ailleurs ne manqueront pas de le faire. Mais que ceux-ci quand ils auront fini de rifailler dans leur coin se rappellent que le même Dee Snider avec le même accoutrement ridicule faisait fuir le public dans la fosse quand il s’approchait violement du bord de scène lors des premiers concerts de twisted en Europe. Ce type est une légende du Hard Rock. Une des dernières encore debout et fidèle à elle-même, d’ailleurs, à l’heure où les Ozzy, Rob Halford sont de plus en plus vieillissants… Ce live at Astoria constitue un témoignage de cette légende et ce ne sont pas les quelques petites imperfections relevées qui nous ferons bouder notre plaisir de retrouver les Twisted en grande forme, en espérant quand même que leur prochaine livraison comportera un peu plus de nouveauté.

Fredo

8/10