Note du SoilChroniqueur (STRÖM) : 8/10

J’avais envisagé de commencer ma chronique par une blague sur les dauphins. Mais ce serait sans doute tombé à l’eau.
Týr porte le nom d’un dieu nordique, vient des Îles Féroé, et joue un metal inspiré de la musique traditionnelle nordique, mais à ma connaissance est resté une formation purement Heavy dans les instruments, sans incorporer d’instrument typique de leurs îles. L’aspect traditionnel est généralement exprimé dans les mélodies, notamment en lead guitar et dans les lignes de chant, les refrains et les chœurs/harmonies vocales. La réinterprétation de „Sinklars Visa“, adaptation d’un poème en ballade par un groupe de folk-rock sur l’album Land(2008), est la première chanson que j’ai entendue de ce groupe, l’intro a cappella me donne toujours des frissons. Cet album et le suivant m’ont énormément plu, le mélange Heavy, Prog et Folk avec des incursions dans le Power Metal à l’occasion, au détour d’accélérations occasionnelles, étant d’une redoutable efficacité.

Je redécouvre donc le groupe après toutes ces années, et je suis assez curieux de savoir où ils en sont. Dès le premier morceau, un grunt nous accueille et nous rappelle que Hel, la déesse fille de Loki et qui règne sur le monde souterrain Helheim, n’est pas là pour nous accommoder. Si on est là c’est qu’on n’a pas fait le nécessaire pour entrer au Valhalla, et on va le regretter. Cette intro, comme la vitesse d’exécution, montrent que Týr, après 21 ans de carrière, ne souhaite pas se reposer. Les tempos sont soutenus, sur plusieurs morceaux comme “All Heroes Fall” je considère qu’on est dans une maîtrise proche des meilleurs artisans du Power Metal allemand, avec sur certains morceaux des riffs qu’un groupe de Thrash américain n’aurait pas renié.

Les thèmes comme la musique vont dans le sens d’un album épique et très plaisant, et surtout puissant. Le groupe a développé une identité très personnelle, s’est forgé un son durant toutes ces années, le chant étant reconnaissable entre mille, la technique étant au rendez-vous à la section rythmique comme dans les soli.

Une partie de moi regrette un peu la structure plus Prog d’un morceau comme “Ocean” (2008), qui était puissamment évocatrice de l’élément si important de la culture viking, l’eau, et de leurs pérégrinations en drakkar. Pour ce qui est de la langue, le groupe a toujours évolué entre les langues nordiques et l’anglais, et reste sur cette ligne linguistique.
Quoi qu’il en soit, je trouve que cet album est remarquablement efficace et j’espère que Týr poursuivra sa carrière sans s’interdire de faire des expériences, notamment par rapport à cette richesse vocale qui est la leur, mais si le groupe persiste dans une formule rassurante bien que puissante je ne pourrai pas leur reprocher, car de toute évidence pour le moment leur niveau de composition est élevé.

Tracklist :
1. Gates of Hell
2. All Heroes Fall
3. Ragnars kvæði
4. Garmr
5. Sunset Shore
6. Downhill Drunk
7. Empire of the North
8. Far From the Worries of the World
9. King of Time
10. Fire and Flame
11. Against the Gods
12. Songs of War
13. Álvur kongur

Site officiel : http://tyr.fo
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