Fondé en 1969, UFO n’a pas moins de quarante années de carrière derrière eux. Pete Way absent pour maladie au foie, mettant du coup également Waysted en stand-by, est remplacé par un Peter Pichl (ex-Running Wild, Herman Franck…) qui n’a pas à rougir de sa performance.

« The visitor », vingtième album du groupe, est le troisième album avec le guitariste Vinnie Moore, après les excellents « You are here » (2004) et « The monkey puzzle » deux ans plus tard. A noter que, hormis Vinnie Moore et Pete Way, c’est le premier album regroupant Andy Parker, Paul Raymond et bien sûr Phil Mogg depuis 1979 avec l’album « Strangers in the night » ; Andy Parker remplaçant un Jason Bonham parti chez Foreigner.

Ce visiteur voit UFO nous proposer son lot habituel de hard rock mélodique traditionnel avec des titres plus intimistes (la ballade « Forsaken ») et surtout un petit virage blues sur une bonne partie des titres. Blues ? Le mot est lancé : en effet « Rock steady », à grand renfort de slide-guitar, nous offre un pur moment de rock ‘n’ roll entre la voix de Mogg, les soli de Moore et ce refrain accrocheur ; « Saving me », avec encore un solo des plus inspiré ou « On the waterfront » en sont les exemples les plus frappants.
Sur « Living proof », l’objet non identifié se fend même d’un groove typiquement funk loin d’être désagréable.
Tout au long de l’album, Mogg nous gratifie de quelques prouesses vocales telles qu’on est en droit d’attendre d’un tel vocaliste : « Can’t buy a thrill » ou « Stop breaking down » possèdent leur lot de refrains imparables, Paul Raymond nous gratifie même de claviers qu’on peut trouver chez des groupes tels que Quireboys sur « Villains & thieves » ou nous sort un orgue Hammond sur le Purplien « Stranger in town » et ses riffs lourds typiques du Pourpre Profond.

Il est vraiment à noter que l’apport de Vinnie Moore permet à UFO de sortir ses meilleurs albums depuis longtemps, « The visitor » ne déroge pas à cette règle : inutile de le comparer à son prédécesseur Michael Schenker, mais chacun aura, à sa manière, bonifier la musique de ce groupe.

« The visitor » est un album varié, bourré d’émotions, plaisant à écouter et à réécouter et montre que UFO, en quarante ans de carrière, parvient encore à sortir des albums sans se répéter ni s’autoplagier. Et franchement, entre Deep Purple, Uriah Heep, Nazareth, Black Sabbath (euh, Heaven & Hell), Lynyrd Skynyrd ou AC/DC… on a autant de preuves que les dinosaures du rock ne sont pas une espèce en voie de disparition, et ce ne sont pas les comètes du grunge ou du neo metal actuelles qui y auront changé quelque chose.

Et c’est tant mieux !

Site officiel : http://www.ufo-music.info/

Myspace : http://www.myspace.com/rockonufo

Metalfreak

9/10