Line-up sur cet Album
• Manuel Gardner Fernandes : Chant, Guitare
• Christoph Schultz : Guitare
• Christopher Talosi : Guitare
• David Levy : Basse
• Leon Pfeifer : Batterie
Style:
Technical Progressive MetalDate de sortie:
13 Avril 2018Label:
Long Branch RecordsNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10
« Deutsche Qualität » est le premier slogan qui me soit venu à l’écoute du troisième album d’Unprocessed, Covenant. Bah oui, je suis un publivore d’antan, les slogans nous accrochent tous, même si la discussion n’est pas à la qualité actuelle des pubs mais davantage à parler de celle de cet album très réussi.
Pour situer stylistiquement, le groupe de Wiesbaden balance un Metal progressif méchamment tordu, avec pas mal d’influences des vagues techniques actuelles qu’on pourrait mettre à la croisée des Animals as Leaders, Betraying the Martyrs et Born of Osiris pour l’aspect un peu électro, avec quelques penchants vers le Metalcore par ses beuglantes et le Djent par ses rythmiques binaires en accords de base. Déjà forts de deux précédents album, In Concretion en 2014 et Perception en 2016, le quintette teuton sort à rythme régulier des albums alambiqués qui leur permettront certainement de se poser comme des Papas Schultz – mes excuses au guitariste pour ce jeu de mots référencé français : no offense – du genre d’ici peu, le coté gaguesque en moins.
Oui parce qu’ici on joue sérieux, avec un concept album à thématique sérieuse – et on dira encore le préjugé sur les allemands qui n’ont pas d’humour et font tout efficacement… Bon, le sujet, énième réflexion nietzschéenne sur le sens de la vie, la place de l’homme, les circonvolutions, aléas et autres prises de tête… Bref, un peu les standards des esprits tordus qui réfléchissent en mesures composites. Mais l’atout majeur du groupe, à mon avis, au-delà d’une technique d’enregistrement frôlant la perfection, est surtout leur mix et leur choix de mix.
Et si vous venez de jeter une oreille au titre « Haven » ci-dessus, vous aurez noté que le son est super incisif, ce surtout grâce à une basse claquante, carrée et… en somme parfaite pour un genre qui joue sur la précision rythmique, avec une technique d’attaque maitrisée au-delà de toute fioriture ; tous mes respects à David Levy qui officie à ce poste. C’est d’ailleurs là le point fort du groupe : une maitrise quasi absolue de tous les interprètes.
Je dis bien « quasi » parce que la maitrise ne fait pas tout dans un album : la construction à la fois des morceaux, mais aussi de l’album dans son ensemble ainsi que la sensibilité voire la lassitude qu’elles peuvent engendrer est à mettre en balance. Concernant l’ennui, on n’en a que peu l’occasion tant les morceaux sont différents, tout en restant cohérents dans l’ensemble, avec une constitution très éloignée du standard couplet-refrain, avec des accalmies, des rebonds, un arrière plan funky avec des cocottes aux grattes… Pas de temps mort en somme. Par contre, faut suivre cette musique complexe et certains diront donc « compliquée », qui pourrait donc sembler longue au fil des dix titres qui composent cet album.
J’avoue ne pas les avoir vus en live donc je ne sais pas si le chanteur-guitariste Manuel Gardner Fernandes est capable de faire comme sur album ses parties vocales et de gratte simultanément, mais le seul défaut – d’où ma « maitrise quasi absolue » deux paragraphes au dessus – que j’ai ressenti et ressens très souvent dans ces styles apparentés cités en préambule : le manque d’émotion dans la voix claire parce que trop lisse, tentant le retrait de puissance pour faire claquer davantage les screams. Néanmoins, la partie vocale est bien plus propre que sur le précédent album de 2016, Covenant semblant être une continuité musicale qui se décharge des futilités précédentes pour quelque chose de plus évolué, de plus « organique » (j’aime beaucoup ce terme qui veut tout dire et rien dire à la fois), de plus pur, en somme de plus parfait et unique.
Un album brutal tout en étant mélodique, shred tout en étant basique, violent tout en étant tendre… et que j’ai forcément particulièrement apprécié. On frôle la perfection.
A écouter avec une bonne dose de paracétamol pour les fragiles, ça n’engage à rien d’autre qu’à un cancer par surdose dans quelques années… un peu comme pour tout, d’ailleurs.
Tracklist :
1. Covenant (2:45)
2. Haven (6:07)
3. Ghilan (5:55)
4. Malleable (5:54)
5. Millenium (6:30)
6. The Division (4:41)
7. The Mirror (5:24)
8. Meridian (6:23)
9. Exhale [feat. Vincent Schmitz] (3:27)
10. Exeunt (2:35)
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