Line-up sur cet Album
Darkthrone Mayhem Emperor Burzum Ulver Immortal
Style:
Black MetalDate de sortie:
Décembre 2009Label:
Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 8/10
Sorti en Décembre 2009, ce documentaire n’a pas été médiatisé des masses. C’est en surfant sur Internet, cherchant des interviews diverses et variées, que je tombe sur ce titre ainsi que sur quelques extraits vidéos. Il se trouve qu’un document de près d’une heure et demi est sorti aux Etats-Unis dans quelques rares salles. J’ai cherché toutefois à me le procurer en physique mais impatiente face à des distributeurs uniquement américains, j’ai opté pour le téléchargement légal et c’est avec plaisir que j’ai pu visionner rapidement ce film.
Trailer officiel:
Tout le monde a déjà vu, entendu, lu, des choses sur la culture Black Metal… plus ou moins orientées. Divers artistes, écrivains, sociologues, amateurs, ont eu le temps, en plus de 20 années d’existence du Black Metal, de se pencher sérieusement sur la question. « A headbanger’s journey », ou « Les Seigneurs du Chaos » sont certes des supports intéressants, mais restent, à mon goût trop idéologiques et axés sur l’idée que le Metal reste quelque chose de marginal, touchant des personnalités particulières. Ce style musical venu tout droit de l’Ombre devient un interdit social que seuls les fous/dépressifs bravent. La population Metal devient alors un troupeau de bestiaux lourds, les moutons noirs de la société. Face à l’American Way of Life grandissant, envahissant, comment faire passer ce message un peu plus doux, réaliste, d’une culture Metal Extrême qui pourrait être, ô Grands Dieux… placé au rang de l’Art. Là c’est moi qui idéalise et j’assume.
« Until the Light Takes Us » est un documentaire qui ne mélange pas tout. Les personnalités interrogées sont peu nombreuses, mais ont de ce fait suffisamment de temps pour s’exprimer, le spectateur devenant alors un peu confident. On y trouvera Feinriz, qui a lui seul encadre presque la totalité du film avec humour et décontraction. Mis en situation devant plusieurs sujets, c’est avec ouverture que ce fondateur de Darkthrone se livre autant sur sa conception de l’Art que dans son emploi du temps quotidien autour de la musique. Abbath et Demonaz de Immortal viendront ponctuer l’ensemble, souvent présentant des avis avec un peu plus de recul sur des sujets comme les incendies d’églises norvégiennes. On trouvera aussi des interventions de Varg Vikernes (Burzum) toujours aussi clair dans son positionnement politique et social, illustrées de documents d’époque. Bien qu’évidemment, ses interventions me semblent prendre un peu trop de place dans le film mais j’imagine que pour attirer les spectateurs il a fallu les rallier autour de quelque choses qu’ils étaient susceptible de connaître. Faust (Emperor) viendra également parler de l’histoire du Black Metal a sa naissance, Garm (Ulver) fait une apparition ainsi que Hellhammer du groupe Mayhem. Enfin, une autre facette de Frost (Satyricon, 1349) est dévoilée par sa Performance sur le thème de l’auto-destruction réalisée à Milan courant 2009, confirmant avec force l’esprit du documentaire : Le Black Metal est un Art ni plus ni moins. Exprimé de différentes manières certes.
Tout au long du document des peintures, des univers sonores (Mûm, extraits de Black Metal divers, Mayhem, Burzum, Darkthrone… ) très bien choisis, soutiennent la thèse d’un Black Metal riche, d’une profondeur infinie. L’impression que j’ai eue en fermant le lecteur est que le sujet est évidemment la partie visible de l’Iceberg, sachant qu’ici seules une dizaine de personnes sont interrogées. Si l’on considère que cette facette artistique du Black Metal est démultipliable à l’infini, il y aurait encore bien des choses à montrer.
Feinriz terminera son interview par « Le Black Metal, qu’est ce que c’est ? Quelque chose qui n’intéresse pas les gens, en général… mais qu’est ce que je peux y faire ? ».
Un documentaire réalisé avec finesse, à recommander à tous les amateurs de Black Metal et à ceux qui évidemment souhaiteront en visionner un peu plus sur le sujet.
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