Note du Soilchroniqueur (Seblack) : 8/10

Trêve estivale oblige, voilà un petit moment que je n’avais pas chroniqué un album du label Remparts Productions. L’été est vraiment une saison épouvantable. Après Atra Mors et Malauriu, sortis l’an dernier, c’est de nouveau dans la péninsule italienne qu’Anne Couvreur est allée dénicher ce duo lombard répondant au nom de Urluk.
Le nom du groupe provient d’un dialecte local et signifie « hibou », mot dont on apprend qu’il est fréquemment utilisé pour désigné un idiot en référence à la mine que le pauvre volatile présente lorsqu’il est aveuglé par la lumière du jour.
A l’image du rapace nocturne, les deux membres de Urluk n’aiment guère la clarté du soleil, lui préférant l’obscurité.
Cette deuxième production répond au titre de « More » ce qui, dixit la présentation du groupe, renvoie à un questionnement en lien avec le titre premier album nommé « Loss » (Perte) : quel est le sentiment le plus triste après la perte ? La réponse se trouve dans le mot : Melancholy Only REmains… M. O. RE.

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Se présentant sous un sombre artwork la musique de Urluk présente le même aspect lugubre. En cela le titre instrumental qui ouvre cet album met tout de suite l’auditeur dans une ambiance doom à la fois pesante et entêtante. Une inclinaison qui va s’accroître avec « Convoluted » : le son de guitare est acéré comme le plus noir des black metal, le chant est malfaisant et la basse bourdonne comme une cloche félée au point que par moment on croit avoir affaire à une contrebasse. « Haunted » se place dans une ambiance plus crépusculaire encore avec des côtés doom et black qui se marient au mieux pour la plus vespérale des noces. « Thoughts » s’enfonce un peu plus encore dans les ténèbres avec de longs accents funéraires, un chant vénéneux et un final qui s’emballe de belle manière.
Le titre éponyme qui referme l’album se pare d’ambiance acoustiques et dark ambient comme une conclusion désabusée et mélancolique suivant le flot de noirceur qui l’a précédé.
En une grosse trentaine de musique Urluk parveint à délivrer un black / doom à la fois implacable et débordant de mélancolie. J’ai beaucoup apprécié le son de cet album qui possède à la fois le coté très agressif du black (chant et guitare) et le côté inquiétant et maladif du doom (mélodies éthérées, basse). Dans ce maelstrom de noirceur la batterie s’incorpore parfaitement, ni trop ni pas assez accentuant tantôt la lourdeur des ambiances ou matraquant les parties plus agressives.

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Fleurant bon l’underground, tout en sonnant fort correctement Urluk nous offre donc un album de très belle facture. Fait relativement rare, le mélange entre doom et black est ici parfaitement réussi sans qu’un style prenne le pas sur un autre. Il en résulte un album d’une noirceur et d’une mélancolie qui sont tout à fait prenantes.

Tracklist :

1. The Fog (05:29)
2. Convoluted (07:08)
3. Haunted (06:11)
4. Thoughts (09:28)
5. More (06:26)

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