Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 10/10

Jeff “ Mantas” Dunn et Tony « Demolition Man » Dolan ont formé Venom Inc. en 2015 sur les cendres de Venom. Enfin…en gros quoi. Les deux se connaissent depuis 1989, date ou Tony a rejoint Venom pour le trio Prime Evil, Temples of Ice et The Waste Lands. Note que Jeff est un membre originel de Venom.
Ils se sont retrouvé par la suite sur le projet de thrash metal M:Pire of Evil avec lequel ils ont sorti deux albums, un split, un EP et un live.
Avé est le premier album de Venom Inc. paru en 2017 avec une batterie programmée et cette fin septembre sort dans les bacs le second, There’s Only Black, signé par Nuclear Blast et avec aux fûts, excuse du peu : Jeramie « War Machine » Kling (Ex Deo, Eye of Purgatory, Goregäng, Infernaeon, Necromancing the Stone, Ribspreader, The Absence, et bien sûr Inhuman Condition.)
Contre toutes attentes, hé oui, Avé a très bien été reçu par une grande partie des fans de Venom, mais surtout par un nouveau public qui ignorait tout du passé des membres du groupe. C’est sans compter sur une presse quasi unanime sur le fait que Venom (Inc.) a su traverser les années et a toujours sa place sur la scène metal.
Alors, qu’en est-il de ce second volet ?
Ben, le moins qu’on puisse dire, c’est que ça envoie sacrément du lourd ! Tu t’attendais à quoi d’autre ?
Dès le premier titre « How Many Can Die », tu sais où les Venom Inc. vont t’embarquer : Sur un thrash aux forts accents Slayeriens. La rythmique est assassine et fort bien seconder par la paire basse/batterie lorsque Mantas s’envole dans des solos haut en couleurs. Si la basse est punitive, Tony sait également la rendre hypnotique.
Cet album est un savant mélange de riffs slayériens saupoudrés d’un rien de Venom, d’un soupçon de Motorhead survitaminé, d’un brin d’Exodus, et enfin agrémenté d’un rien de NWOBHM et de pas mal de Venom Inc.
Ça fait beaucoup ?
Non, c’est seulement un album avec une richesse d’écriture qui ne laisse pas la place à l’ennui.

Ça défouraille à tout va sur des riffs hyper tranchants, une batterie en mode mitrailleuse Gatling ou Gat-Kling, et une basse bourdonnante. Nos Venom Inc. savent toutefois baisser l’allure comme sur « Tyrant », beaucoup plus lourd tout en restant méchamment puissant ou encore sur des entames comme sur « Burn Liar Burn » qui démarre en mode ballade que ne renierait pas Scorpions sur un solo magistral de Mantas avant de sombrer dans un thrash plus qu’offensif. On trouve cette entame lourde et pesante sur « Don’t Feed Me Your Lies » avant que ça ne parte, bien évidemment, dans les tours.

Tu sais que nos zicos viennent de Venom rien qu’à l’écoute de « Rampant », on imagine ce titre volontiers sur un vieil album tellement il est sale et cru. La voix de Demolition Man nous plonge dans les années 90, rien n’a changé dans l’intonation ou les mimiques.

Là où Venom n’a pas su tirer son épingle du jeu en ne sachant pas suivre la mouvance actuelle, Venom Inc. a su s’adapter à l’évolution du registre en nous proposant certes un album où tu ne découvriras rien que tu ne connaisses déjà, mais qui va t’accrocher avec des riffs bien vénères, des rythmiques solides et efficaces mené par un War Machine au sommet de son art et surtout de cette rage amenée des années 90 qu’on ne trouve plus beaucoup de nos jours.

There’s Only Black est l’album clé de cette toute jeune formation anglaise et confirme que Venom Inc. a toujours sa place sur le devant de la scène. Une belle claque, bravo !

Tracklist :

1. How Many Can Die (03:20)
2. Infinitum (03:47)
3. Come to Me (03:45)
4. There’s Only Black (04:49 )
5. Tyrant (05:25)
6. Don’t Feed Me Your Lies (05:51)
7. Man as God (03:22)
8. Burn Liar Burn (05:32)
9. Nine (03:34)
10. Rampant (04:06)
11. The Dance (04:53)
12. Inferno (05:19)

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