Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Parmi la multitude d’albums à chroniquer qui gravitent par notre webzine, il y a ceux qui sont des surprises agréables et ceux que, définitivement, on n’a pas envie de chroniquer tout simplement parce qu’au bout de deux écoutes successives, on n’arrive pas à rentrer dedans ou à aimer ce qu’on entend… Le premier EP de Verwoed s’inscrit dans la première catégorie.

Projet en one-man-band fondé par le Néerlandais Eric B., batteur de Uur, Verwoed officie dans un black metal un rien atmosphérique, aux ambiances glaciales et dépressives, aux riffs dissonants pour un rendu sombre au possible.

Croisement d’un black metal cru sorti des mid-nineties avec quelques éléments plus modernes, et un soupçon de sonorités psychédéliques, “Bodemloos” propose trois longs titres pour autant de complaintes mélancoliques aussi déchirantes que lancinantes.
Le chant se veut caverneux au possible, sur lequel se greffe une légère réverb’ et se fond impeccablement à l’ambiance générale d’un EP, certes, de seulement 24 minutes pour trois titres, mais d’une grande richesse. La musique se veut tantôt sombre et mélancolique, tantôt rapide et brutale, avec de gros efforts faits sur les arrangements pour un rendu aussi malsain que morbide.

D’entrée, l’EP commence par le titre éponyme : longue fresque de neuf minutes débutant sur un black metal rapide et sans concession, haineux tout comme il faut avant que les rythmes se calment et laissent place à un mid tempo mélancolique sur lequel quelques riffs dissonants amplifient une ambiance méchamment morbide. Le passage en low tempo qui suivra montrera une musique encore plus étouffante malgré un certain sens de la mélodie. Et ce chant, toujours aussi impalpable et déchirant qui renforce la sensation de malaise de l’auditeur !
“Een Leven Aan De Oppervlakte” s’enchaîne, tranquillement, sur un tempo une nouvelle fois écrasant, gardant ancrée une rage qu’on sent contenue et qui ne demande qu’à sortir. Ce sera fait au bout de deux minutes : une accélération brutale, courte mais intense avant un retour à une musique à la limite du doom.
“Leegte” s’enchaîne à nouveau sur une plage ambiante extrêmement calme, mystérieuse, aux nappes de claviers profondes. Le morceau restera calme et ambiant pendant les neuf minutes qu’il dure, même lors des passages sur lequel une voix impalpable restera en arrière plan sur des riffs planants, psychédéliques et dissonants. Le morceau se terminera sur une nappe de clavier interminable et spatiale qu’on n’aura malgré tout absolument pas envie d’arrêter.

“Bodemloos” est une petite œuvre profonde, méditative, une invitation à un voyage intérieur qui peut vite s’avérer fascinant pour peu qu’on rentre dans l’univers sombre et torturé de Verwoed.

Vivement la suite !

Tracklist :

1. Bodemloos (9:12)
2. Een Leven Aan De Oppervlakte (5:54)
3. Leegte (9:10)

BandCamp : http://verwoed.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/verwoed