Note du Soilchroniqueur (Celtikwar):7,5/10

Un peu de douceur dans ce monde de brutes épaisses.

Alors que, dans la scène métal française, on voit apparaître une prolifération des groupes cherchant à faire la musique la plus extrême possible, repoussant encore plus loin les limites de la noirceur, le Ch’ti Vincent Vercaigne, guitariste de son état, agit à contre courant en nous proposant les mélodies plus calmes et envoûtante. On connaissait bien son gout de la douceur avec la formation symphonique à chant féminin Amartia. Aujourd’hui, Vincent décide de développer d’autres pistes encore avec son premier album solo « Cocoon ».

Le projet solo d’un guitariste, encore un mec qui se pignole sur son manche en envoyant une multitude de notes à-tout-va pour une démonstration de technique…. Et bien pas tous : sur cet album, le but n’est pas de réussir à jouer le plus rapidement possible une succession d’accord, mais de vous envoûter dans de douces mélodies. Oubliez la vitesse et laisser vous porter. Plus de stress, plus de vitesse. On n’est plus à la piscine mais en pleine mer alors arrêtez le crawl, rapide bruyant et avec la tête sous l’eau, vous ne profitez de rien : faites la planche et laissez vous guider par la force tranquille de l’océan, ne dites rien, respirez soufflez profitez.

L’album affichait la couleur et le contexte dès le visuel, une pochette claire sur laquelle on aperçoit une femme se reposant en position fœtale, une sensation de bien-être se dégage de ce visuel. Arrive ensuite le « Cocoon » et ses deux premières parties : commençant avec une guitare lente grave et surélevée par des mélodies plus légères ensuite, pour aller vers plus d’énergie ensuite, un riff plus lourd et une partie rythmique plus importante, permettant à Vincent de glisser ci et là des parties plus aiguës pour aérer le tout. Les inspirations proviennent de multiples horizons, sur « Cocoon Part 2 » on ressent un feeling australien avec didgeridoo, « Lullaby » et ses parties de guitare sèche sonnera plus tsigane.

Mélangeant les sons modernes avec ceux plus traditionnels, il est possible d’entendre des parties rythmiques dignes des années soixante-dix (« The Edges Of The Sea »), suivies ensuite d’un gros son lourd illustrant parfaitement les grosses productions actuelles (« Sail In Space »). C’est un voyage vers de multiples univers que nous propose Vincent, la mélodie rapide de « Cocoon Part 3 » et ses symphonies sont une vraie ballade en mer, les changements de tempo ne représentant que la force du vent conjuguée aux courants marins, « Sail In Space », comme son nom l’indique, est si léger qu’on se promènerait en apesanteur.

La guitare est bien évidement l’instrument majeur de l’album, mais il faut avouer que les autres instruments ne sont pas en reste non plus, et la production parfaite de l’album leur donne à chacun une place de rêve, en séparant chacun de façon à ce que la moindre harmonie soit parfaitement reconnaissable (notamment les cymbales et plans de batterie de « Sail In Space » et les claviers de « Omayra »).

Les quarante cinq minutes de cet album n’ont d’autre but que thérapeutique. Tout est minutieusement calculé et savamment dosé, comme pour les médicaments et une prise quotidienne pendant une semaine, que vous renouvelez tous les mois sera le meilleur anti-stress, une douceur qui détendra votre nuque, permettant à vos muscles les plus crispés d’enfin se reposer, vous permettant de vous décontracter.

Le bonheur dans la mélodie.

Myspace:http://www.myspace.com/vincentvercaigne