Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 8,5/10

Originaire des Haut de France, Virgil nous pilonne la face depuis Initium, EP paru en 2018. Suivra deux ans après un premier album, Divina Infernum, d’une sauvagerie écrasante.

Pour ce deuxième opus, Virgil te propose un voyage en compagnie de Charon qui te conduira sur le fleuve qui mène aux enfers. L’enfer sera auditif car crois-moi, Acheron n’est pas ici un fleuve qui t’y mènera mais un brasier qui te consumera en 12 titres et c’est Source Atone Records qui signe ce méfait.

Virgil n’a pas changé sa ligne de conduite. Si tu penses que le quintet s’est adouci, tu es loin du compte car c’est pire encore ; on atteint ici des sommets en matière de violence où le Death le plus sombre côtoie le Black le plus glacial.

Cet album peut te faire perdre pied et la raison par la même occasion. Le but ici est clairement de t’ôter le souffle en te comprimant la cage thoracique mais pas jusqu’à en perdre conscience, non, le désire est de te garder en vie pour te montrer la noirceur et la laideur de ta mort qui approche. Cet album peut paraître linéaire, illisible et asphyxiant ? Oui, et c’est le but. Acheron ne te ménagera pas et ne se dompte pas facilement. La satisfaction viendra de la compréhension des titres à celui qui s’en donnera la peine.

Tu auras droit direct dans ta face à une batterie épileptique en mode pales d’hélicoptère fait pour te punir, des lignes de guitares lucifériennes mais qui n’oublient pas pour autant la mélodie. Enfin mélodies…Elles vont te tordre le bide d’angoisse que tu seras à même de demander à Charon de pagayer plus vite pour abréger tes tourments. La voix est odieuse, passant d’un growl profond puant la détresse à des cris de suppliciés touchant du doigt la folie. La basse percute, plombe et achève de rendre l’ensemble d’une noirceur malsaine.

Virgil plonge l’auditeur dans une spirale sans fin de violence, interdisant toute espérance de bien-être, réprimant tout sentiment de jouissance de l’âme en jouant dans l’urgence sans commune mesure. Mais de cette rapidité maladive, tu peux espérer quelques moments de répits que tu trouveras dans un interlude aérien ( « Charon ») ou dans les rares et bénéfiques breaks qui ponctuent les pistes. Alors je le conçois, ces breaks sont tellement oppressants et malaisants que tu vas en regretter l’agressivité générale de l’atmosphère d’Acheron.

Acheron n’est pas un long fleuve tranquille. Virgil fera de ce voyage un enfer auditif bien plus néfaste que le brasier qui t’attend et que tu atteindras avec une certaine délivrance. Brûle en paix.

Tracklist :

1. Acheron
2 Black Feathers
3 Eternity
4 Cocyte
5 Nil
6 Immaculate
7 Charon
8 Hunt
9 Martyr
10 Mother
11 Soreness
12 Ignis
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