Le Metal est international. Amérique, Europe, Asie, Océanie … Justement c’est l’Océanie qui m’intéresse sur cette chronique, et plus particulièrement l’Australie, pays d’origine du groupe Virgin Black. Mais quel est ce groupe qui nous vient d’une contrée où le rugby est roi ? Pourquoi la « Vierge Noire » ? Euhhh, je ne sais pas. Mais Virgin Black n’est pas un groupe débutant, ils évoluent dans le monde musical depuis une douzaine d’année. Tantôt gothique, tantôt orchestral, tantôt doom, tantôt orchestral/symphonique, la palette de couleurs du groupe est assez variée. Sombre Romantic avait donné un timbre sombre et austère à la musique de Virgin Black, alors que Elegant…And Dying avait, lui, marqué le caractère émotionnel de cette musique. En cette année 2007, Virgin Black nous apporte son troisième album,Requiem – Mezzo Forte, avec une couleur nettement plus orchestrale. Cet album est issu d’une future trilogie, la susnommée Requiem. Selon le groupe, il s’agit du deuxième album de cette trilogie, les autres sortiront prochainement sous les noms Requiem – Pianissimo et Requiem – Fortissimo. Je vous vois déjà dubitatif, « mais pourquoi est-ce le second volet alors qu’il est le premier à sortir ? ». Bonne question, je ne saurais y répondre. Peut-être ont-ils voulu d’abord sortir l’élément intermédiaire de la trilogie, une sorte de lien entre les deux autres.

Enfin bref, passons ces considérations pour nous occuper du dit album Requiem – Mezzo Forte. Première constatation suite à quelques minutes d’écoutes, ce nouvel album s’apparente assez au premier albumSombre Romantic pour le côté sombre, en plus lent. La musique est toujours aussi hybride, comme si elle était construite au fur et à mesure des titres, avec une structure aussi bien épuré, qu’orchestrale (avec la participation de l’orchestre symphonique d’Adélaïde), ou encore métallique avec ses riffs lourds, graves, et lents, propres au Doom Metal. Une musique toujours en recherche de nouveautés, et un langage textuel écrit tout en désespoir et noirceur. Rowan London et Samantha Escarbe, les deux compositeurs du groupe, démontrent avec ce premier volet de la trilogie, une grande maîtrise de l’alliance musique-texte. On est imprégné par cette alliance tout au long de l’écoute.

L’ambiance mélancolique et orchestrale de l’album se reflète dès la piste d’entrée Requiem, Kyrie, se poursuit sur In Death et Midnight’s Hymn. Suit alors une des pistes magistrale de l’album, …and I’m Suffering, titre où la symphonie nous enchante, nous émeut, nous trouble.. Sentiments qui se retrouveront sur l’autre « long » titre, Lacrimosa (I Am Blind With Weeping). Deux titres que je qualifierais de « Masterpieces ». A noter aussi la présence du titre Domine, peut être un peu moins orchestral, mais l’opposition entre la voix gutturale de Rowan London et la voix claire de Samantha Escarbe est magnifique. L’album se termine par une légère conclusion, Rest Eternal, courte et contrastée par rapport aux autres titres beaucoup plus longs.

Pour conclure, ce nouvel opus des Australiens démontre tout le potentiel musical de Virgin Black, une musique très sophistiquée et très « Dark », à l’image du groupe américain Agalloch, sans pour autant copier. Requiem – Mezzo Forte est une œuvre musicale des plus belles et surprenantes, avec un mélange « presque » parfait entre la lourdeur métallique, et la puissance symphonique, avec une grande saveur émotionnelle et mélancolique. Si vous êtes curieux de savoir ce que sera la suite de la trilogie, et bien Virgin Black nous permet d’en écouter un extrait sur son Myspace, avec le titre Orchestra Sessions…, court extrait du deuxième volume à paraître Requiem – Pianissimo. Et après écoute, l’attente de sa sortie devient presque insupportable. Requiem – Mezzo Forte est sans aucun doute pour moi, un des très grands albums de cette année 2007, qui restera dans les bilans en fin d’année, en tout cas dans mon bilan personnel. Je suis conquis ;-).

Nico