Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9.5/10

So much epicness ! Pas de cet epicness qui donne envie de conquérir le Mordor, mais de celui qui te fait t’assoir sur ton siège rouge dans une salle d’opéra en attendant le début de la représentation. Le ton est posé dès l’ouverture de l’album et sa piste orchestrée avec chœurs puissants : Force of Luna va donner dans le symphonique, et pas petit joueur ! Visionatica nous sort le grand jeu pour un premier album !

Du Metal symphonique à princesse dans la lignée de Nightwish, Epica, Xandria et Within Temptation, une fois encore, voila la définition musicale du rendu sonore. Evidemment, comme toujours la chanteuse est jolie et a un charmant brin de voix, le fameux « petit plus de Monsieur Plus ». Et évidemment, je serai intraitable et intarissable sur la nécessité de pousser l’interprétation à son optimum…

Déjà, on ne va pas se mentir, musicalement, cet album est de très haute (en)volée, les compositions sont puissantes, très bien produites et mixées (petite réserve et écueil pour le fade de grattes au début de « Certainty of Benevolence », trop sec), c’est épique (le finale du titre « Never will die » est une tuerie), les orchestrations sont somptueuses et entrainantes, les arrangements sont chiadés et nous emmènent directement dans un univers tantôt magique, tantôt larmoyant. Je n’ai clairement rien trouvé à jeter, tout est à sa place.

Le point noir, à percer devant une glace, comme toute princesse le fait d’usage afin de montrer son image la plus parfaite, c’est la mollesse chronique des airs qu’elle pousse – par la bouche, hein, une princesse, ça ne pète pas – car comme pour les moutons, il faut que l’air paisse, même quand ça brule. Coup de bol que le groupe soit allemand car en Italie, quand l’arrivée d’air chie, tout le monde part en coup de vent. N’est décidément pas Simone Simmons ou Floor Janssen qui veut, et c’est franchement dommage car il manque cette part d’interprétation à ce timbre tellement attrayant qu’elle possède et qui lui permettra assurément d’entrer dans la Cour des Grandes une fois qu’elle aura appris à gérer ses nuances et intentions (on ressent limite de la timidité, la peur d’envoyer cette puissance qu’elle retient) et mettre de la vie et du feeling dans son interprétation (pour un second album, j’espère).

Amara Avodem a tout ce qu’il faut pour apporter sa touche de féminité et son timbre cristallin comme j’en ai peu entendu dernièrement – « elle a tout d’une grande » – mais, si sa technique est intéressante, ce qu’elle fait de sa voix est encore un peu trop frais. « Totem » m’a quand même collé les poils par moments, de ceux où elle ne reste pas dans un caractère lisse et fragile et commence à donner de la voix.

Un très bon « jeune » premier album, avec ses petits défauts d’usage, limite trop court car franchement prenant et bien composé, qui annonce plein de bonnes choses pour l’avenir.

A écouter après une remise de prix « nouvel espoir du Metal symphonique ».

Tracklist:
1. Visions [Intro] (1:26)
2. Swamp of the World (4:41)
3. Lilith (4:29)
4. She Wolf (4:25)
5. Imprinting Lies (4:58)
6. Certainty of Benevolence (4:48)
7. The Thorns (4:03)
8. Totem (4:37)
9. Never will die (5:11)

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