Ne passons pas par quatre chemins, tous ceux qui ne connaissent pas Vomitory n’ont aucune excuse, mais alors aucune. Soit, vous êtes pleinement maître de vos goûts musicaux et idolâtrez ce groupe jusqu’à la mort, soit vous n’avez même pas écouté parce qu’avec le simple nom du groupe à l’appui, vous savez déjà à quoi vous attendre. A ces deuxièmes, j’aimerais vous dire : « Vous avez raison ».

Les présentations sont purement inutiles, tout comme le fait de préciser que nous évoluons dans un metal très violent, oscillant entre death et brutal death. Le titre fait aussi figure de bonne mise en garde. Terrorize, Brutalize, Sodomize. On ne fait pas dans le soft, donc planquez vos enfants. Quoique avec un titre pareil, il y a largement de quoi harponner le plus basique des metalleux. Et bien, laissez-vous donc faire.
Dix titres, une durée honnête pour un album du genre, et une bonne leçon de blast beat + grugru = cheveux qui tournent. Du death, du bon, du gros, qui fait mal. Voici comment on pourrait décrire cet album.

Il serait bien difficile d’entrer dans le détail des morceaux, nous parlons bien là de brutal death. A peine« Eternal Trail of Corpses » (charmant!) démarre-t-il, que le tempo en mode 975 semble passer en mode automatique. Difficile en effet de déceler une once de ralentissement à quelque part. A quoi bon ? Les chansons sont taillées pour trancher, et ça marche : riffs saturés typiquement death et très efficaces, grande variété des parties de batteries (non, ce n’est pas ironique),…

Que d’éléments qui font de ce Terrorize, Brutalize, Sodomize un très bon disque pour les amateurs du genre. Je me rappelle qu’à mes débuts dans le metal, lorsque j’avais eu le malheur d’écouter Vomitorysur un sampler, jamais un groupe n’avait si bien porté son nom. Quelques années plus tard, me revoilà en train de m’exciter sur ce nouvel opus des Suédois, et, oh surprise, de l’apprécier. Histoire simplement de dire que quand on veut on peut. Ce CD de Vomitory est une vraie réussite, tant dans ses passages les plus agressifs (« Terrorize, Brutalize, Sodomize », « Heresy », « Cremation Ceremony »,… ) que les plus heavy ; le riff de « Defiled and Inferior » semble s’être égaré dans une masse de blast. Et que dire de ce solo carré dans ce même morceau?

En y prêtant bien attention, et au fur et à mesure des écoutes, on se rend compte que les passages plus « atmosphériques » sont bien plus nombreux qu’ils n’y paraissaient au premier abord. Certes, il n’y a pas un morceau qui ne s’achève pas dans un bain de sang. Pour preuve un « March Into Oblivion » un peu modéré niveau rapidité, mais qui rappelle tout de même Vader. Marrant même, on pourrait presque reconnaître des bouts de paroles, et on se surprend à tenter de pousser la chansonnette en même temps que notre tête claque contre le bureau. Ils sont forts ces Suédois quand même.
En même temps, avec des titres comme « Flesh Passion » (la passion de la chair) ou « Cremation Ceremony », on n’est pas vraiment là pour entendre du Stratovarius.

Sans débattre plus longtemps sur cet album, car vous l’aurez deviné, il n’a pas la richesse d’un Dream Theater ou d’un Therion, Terrorize Brutalize, Sodomize remplit pleinement son objectif. Dix titres, dix bombes, pour une galette qui risque fort de tourner encore un bon moment dans notre platine. A condition bien sûr d’aimer le genre. Pour les autres vous repasserez, Bullet For My Valentine est plus calibré pour s’y mettre!

Guardian of the Blind Dragon